Savoir être ou le respect des valeurs
Selon Kant, la politesse « cela ne se fait pas » est antérieure à la morale « cela ne doit pas se faire »l Ce qui revient à dire que les consignes basiques d’une éducation qui commence dès la petite enfance sont le socle sur lequel s’ancre la morale. Mais notre comportement est bien souvent schizophrène : tel être exquis en famille sera un rustre parfait avec des étrangers ; tel chef d’équipe respectueux de ses employés sera un tyran domestique ; un ami délicat et plein d’attentions fera un patron exécrable… Le poids symbolique qu’on attache aux êtres et aux situations dicte la plupart de nos attitudes. Or ces valeurs connaissent un bouleversement correspondant à celui de la technologie et si l’on peut aisément gérer les conséquences d’une évolution technique, les évolutions sociologiques, elles, sont insidieuses et infiniment plus complexes.L’entreprise est un corps social mal défini qui n’obéit réellement à aucune règle de comportement individuel. Aujourd’hui extrêmement composite, ce corps social professionnel est constitué d’une part, des héritiers de ces messieurs les « ronds de cuirs » chers à la fin du XIXe qui persistent et signent, indifférents aux ordinateurs qui côtoient leurs encriers et d’autre part, d’une nouvelle génération qui baigne dans une culture d’entreprise sans limites territoriales, sans contraintes techniques et pour qui les ressources humaines se gèrent comme le reste, à l’arraché.