Psychologie illusions perceptives
Les illusions sont des échecs spectaculaires de la perception. Dès le début de la psychologie expérimentale, on s’est intéressé à des illusions géométriques (dites « optico-géométriques ») faciles à reproduire et à mesurer.
Deux mécanismes explicatifs paraissent assez généraux, l’assimilation et le contraste (voir ce mot) (Piaget, 1961 ; Fraisse, 1971).
Les illusions de Delboeuf et Titchener sont représentatives des illusions de contrastes. Leur explication est simple si l’on se réfère aux récentes découvertes en micro-électrophysiologie du système visuel qui montrent des systèmes d’amplification différentielle (comme la structure horizontale de la rétine). De la même manière que le bord éclairé paraîtra plus brillant à côté d’un bord sombre, un cercle entouré d’un (Delboeuf) ou de plusieurs cercles plus grands (Titchener) semblera plus petit (sous-estimation) et inversement. Ce mécanisme est général dans la perception : une eau tiède paraîtra chaude si la main était glacée.
Dans les illusions d’assimilation, les mécanismes oculaires d’exploration pourraient très bien expliquer ces illusions (Piaget, 1961). Ainsi, dans l’illusion de la verticale, la verticale est surestimée par rapport à une horizontale de même longueur et l’observation des mouvements oculaires indique que les fixations sont plus denses à l’extrémité de la verticale. Sachant que les parties les plus informatives, extrémités, intersections font l’objet d’un plus grand nombre de fixations, on peut expliquer les illusions en faisant l’hypothèse que la longueur de l’image mentale sera fonction de la moyenne (au sens statistique) de la distribution des fixations. Les flèches convergentes de l’illusion de Müller-Lyer ont pour effet de « ramener » les fixations vers l’intérieur alors que les flèches divergentes ont l’effet inverse. Dans l’illusion de Poggendorf, les fixations sont déplacées vers le haut ou le bas de la diagonale.