La dépression
La dépression se cache derrière de nombreux troubles qui peuvent aller du passage à l’acte, à l’attaque de panique, en passant par l’autodes- truction et la boulimie, etc. La dépression à l’adolescence prend des formes diverses, avec une symptomatologie variée. Les signes les plus directs de la dépression sont :
• un désintérêt pour ce qui intéressait auparavant l’adolescent, avec une perte du plaisir général et un sentiment d’ennui et de vide intérieur ;
• un ralentissement psychomoteur et de l’activité psychique ;
• un repli sur soi ;
• une dévalorisation de soi avec parfois des sentiments de culpabilité ;
• des plaintes générales projetées sur l’extérieur, sur la vision du monde ;
• des troubles du sommeil, perte de l’appétit ;
• la présence d’idées suicidaires.
Un adolescent qui va bien a des amis et passe du temps avec eux. Le repli chez soi signale une difficulté du déplacement des investissements ou une mauvaise estime de soi par rapport aux autres. La situation peut s’enliser et faire apparaître d’autres symptômes, comme les idées suicidaires. Celles-ci sont toujours à prendre au sérieux, même si elles sont verbalisées. Cela ne veut pas dire que l’adolescent ne passera pas à l’acte. Il s’agit souvent d’appels à l’aide, qui, s’ils ne sont pas entendus, obligent l’adolescent à exécuter son acte pour montrer sa souffrance. Les idées suicidaires montrent que l’adolescent n’a pas les mots pour dire son mal-être. L’adulte doit l’aider à verbaliser ce qui ne va pas. La parole et l’écoute préviennent l’acte.
Une tentative de suicide est un moyen de couper momentanément l’état de tension, de recouvrer un état premier (une renaissance). Elle doit être suivie d’effets : prise en charge thérapeutique et mobilisation profonde de la famille autour de l’adolescent.
Les troubles associés
Tous les troubles peuvent être associés à la dépression sous-jacente. Si elle est accompagnée d’idées délirantes, elle peut signifier l’entrée dans une psychose.
Les hypothèses expliquant la maladie
Une prédisposition génétique
On sait maintenant que certaines personnes ont une vulnérabilité liée à une prédisposition génétique. Cela ne veut pas dire que les antécédents familiaux condamnent le sujet à développer une dépression. Il est simplement plus vulnérable que les autres.
A l’adolescence, la dépression peut être liée à la difficulté majeure à se séparer psychologiquement des parents. L’adolescent qui a entretenu un lien de forte dépendance affective avec un de ses parents aura du mal à le quitter. Il ressent un grand vide interne qui le plonge dans la dépression. Le manque de déplacement de son amour vers les personnes de son âge ne l’aide pas à vivre cette séparation.
Une mauvaise estime de soi
Les changements narcissiques donnent également lieu à des sentiments dépressifs. Si ceux-ci ne sont pas supportés par de nouveaux modes de valorisation autour de centres d’intérêt variés, l’adolescent peut se sentir nul. De bonnes assises narcissiques fondées depuis l’enfance sont censées l’aider à dépasser une mauvaise estime de lui passagère. Si elles ne sont pas assez solides, l’adolescent aura besoin de s’appuyer sur l’extérieur. Devant quitter ses parents, il se tourne vers ses pairs. Si se lier d’amitié et s’intégrer lui posent également des difficultés, le voilà coincé. Il ne voit pas d’issue et c’est parfois ce mouvement qui le pousse vers la dépression.