Le respect des valeurs : La modestie: modestie au travail
La modestie n’est pas au tableau d’honneur. Peut-être manquez-vous de confiance en vous? Pire, n’est-ce pas simplement que vous n’êtes pas médiatique ? Tous ces renversements brouillent les pistes et relèguent le savoir-vivre traditionnel aux entrepôts des PME de province ; la capitale et les grandes villes étant les principaux foyers du virus de la goujaterie, la concentration y est maximale et l’effet d’entraînement considérable.
Les servies, à force de faire payer les services, on ne sait plus rendre service. Mal remise d’une Révolution qui a assimilé le « service » à une exploitation aristocratique, la notion de service n’est plus que marketing…
Il s’agit d’une disparition plus grave qu’elle n’en a l’air. Qui ramasse un gant perdu dans la rue ? Qui cède sa place ? Qui laisse passer ? Qui tient la porte ? Qui se donne la peine de faire quelque chose, gratuitement, pour quelqu’un que l’on connaît à peine ?
Les « objets perdus » sont une institution ancestrale qui survit, on ne sait comment. Qui se donnerait la peine de rapporter ,ni commissariat un objet trouvé ? Et de l’absence de gratuité du geste découle, pernicieusement, une forme de malhonnêteté.
Les valeurs, si « la valeur n’attend pas le nombre des années», les valeurs, elles, sont tellement revendiquées qu’elles en perdent tout leur sens. On confond la valeur de l’argent, les valeurs d’entreprise ou le more value for money, grand principe marketing qui consiste à en donner plus pour son argent au consommateur, etc. Les vraies valeurs doivent se partager et se respecter; elles ne découlent pas d’une charte interne ou d’un axe de communication… Les valeurs de l’entreprise ne seront que la somme de la valeur morale et comportementale individuelle de chacun des collaborateurs.
Encore faut-il respecter les hommes, leur conscience et leur libre arbitre sans tout sacrifier sur l’hôtel de la performance.
La politesse certes, ce n’est pas en soi une valeur mais c’est en tout cas une qualité qui permet la vertu. L’affranchissement de règles, considérées comme bourgeoises, a laissé un vide qui n’est pas simplement celui d’un code mondain réservé aux coincés. La bonne éducation est comme ces légumes oubliés des potagers d’antan que l’on redécouvre actuellement. L’école et encore moins la fac refusent d’éduquer pour se recentrer sur leur mission qui est d’instruire, les parents baissent souvent les bras et l’on entre alors dans la vie professionnelle pour « gagner sa vie », de plus en plus désarmé par cet univers impitoyable. En même temps, on veut à tout prix être heureux dans l’entreprise. Pour cela encore faudrait-il savoir y vivre.