Le plaisir au travail: le probleme est de savoir trouver son plaisir dans son travail
L’épanouissement et le bien-être au travail, c’est possible, grâce à une activité intellectuelle engagée par le travailleur. Celle-ci permet de donner un sens à ses activités professionnelles. Mais elle dépend en grande partie de l’organisation du travail.
Le fonctionnement de l’individu
L’intégrité du fonctionnement humain
Le fonctionnement humain est constitué de trois compartiments le premier niveau est l’appareil psychique (fantasmes, imaginaires…), le second niveau est celui de l’activité intellectuelle et le troisième niveau est le corps lui-même.
Cette superposition de niveaux s’ordonne sur l’économie de la dépendance entre eux, ce qui implique que la défaillance de l’activité intellectuelle entraine un affaiblissement de l’activité mentale et des conséquences sur le corps et son fonctionnement. Ce qui revient à dire que la mise à l’écart de l’activité intellectuelle n’est pas sans conséquences sur l’appareil mental.
L’engagement au travail
La passion de connaître, la curiosité sans relâche de voir, de savoir et d’exercer la profession avec rigueur, s’accompagne toujours de «souffrance». S’il est vrai que la connaissance et la rigueur au travail sont la clef de la sympathie et de la joie de travailler, le travailleur est ainsi amené à aimer son travail par l’intelligence et à le comprendre par le cœur. L’intelligence et le cœur mêlés ensemble font que chez le travailleur, l’ardente curiosité psychologique a tous les caractères de la passion charnelle qui donne un sens à son existence.
Cet investissement intellectuel engagé au travail et ce besoin à la fois voluptueux, exigeant, sont le motif central, la raison essentielle de la reconnaissance tant recherchée d’une profession constamment en évolution quant au savoir et au savoir-faire.
En effet, si nous considérons ces trois niveaux de construction , tout déficit ou tout affaiblissement du deuxième niveau (activité intellectuelle ou d’intellection) engendre l’effondrement de l’appareil psychique. Le maintien d’une activité intellectuelle engagée permet de penser l’organisation, d’exercer des jugements, de décider des modalités de fonctionnement et de participer à l’instauration du sens de son travail.
Dans ce sens, si l’organisation du travail est très rigide, décourageant toute initiative, toute responsabilité intellectuelle engagée, nous aboutissons ainsi à un affaiblissement de l’activité intellectuelle engagée puisque celle-ci n’a aucun objet où pouvoir s’exercer. La conséquence est l’appauvrissement de l’appareil psychique mental, l’indifférenciation des éprouvés du corps, l’absence de discernement et la souffrance qui prend la forme de déplaisir au travail.
La joie de travailler
Si l’organisation de travail est favorable à l’épanouissement des travailleurs et les exigences intellectuelles, motrices et sensorielles de la tâche s’accordent à leurs besoins, le travailleur va trouver un plaisir de fonctionner. De plus, s’il participe à l’élaboration des rythmes de travaille et au mode opératoire, la joie de travailler se renforce, car le travail devient librement organisé, délibérément choisi et conquis et les rigidités concrètes du travail peuvent être accepté.
Il est intéressant et important de noter que l’exploitation du corps passe toujours par une neutralisation préalable de la vie mentale par l’organisation du travail. Rendre un corps docile n’est pas chose facile. Mais force est de constater que l’assujettissement n’est possible que par l’intermédiaire d’une action spécifique sur les processus psychiques. En d’autres termes, la désappropriation du corps n’est possible que grâce à une action spécifique sur la personnalité.
La possibilité de fantasmer n’est pas donnée à tout le monde. Même des sujets dotés d’une solide structure psychique peuvent être victimes d’une paralysie mentale induite par l’organisation du travail, affaiblissant ainsi les défenses individuelles et ayant des conséquences néfastes sur l’état de santé.
Le sens du plaisir au travail
Avoir le plaisir au travail
– c’est d’avoir une marge de manœuvre, de pouvoir prendre des initiatives, c’est sentir que tous travaillent dans le même sens ou contribuer à faire avancer les choses.
– c’est se retrouver avec des collègues, échanger avec eux, rencontrer des personnes intéressantes.
– c’est l’enthousiasme qu’ils sentent autour d’eux, l’humour qu’il y a dans l’équipe.
– c’est quand on fait sentir aux travailleurs qu’ils font du bon travail.
Chaque sens de plaisir souligne un des besoins dont la satisfaction assure notre motivation dans un travail.
Etablir une zone de confort
Nous avons tous besoin d’une zone de confort.
Quand on commence un nouveau poste, on est plus au moins à l’aise avec l’activité et l’environnement du travail, après un certain temps en développe des habilités, on établi une zone de confort et une routine.
Cette zone de confort est menacée lorsque des changements importants surviennent dans l’organisation du travail.
En fait nous avons besoin d’une certaine stabilité et cohérence. L’insécurité, provoquée par les rumeurs persistantes, le salaire, les avantages sociaux, la stabilité de notre poste, va, également, menacée notre zone de confort.
Le besoin de nouvelles habilités
Qu’arrive-t-il lorsqu’un travail est trop routinier? Pour la majorité, c’est l’ennui. Nous avons tous besoin de nouveauté de surprise. Nous avons besoin de différences, de diversité, de changer notre état d’esprit. D’où l’importance de lâcher prise de temps à autre, de développer l’humour qui permet de dédramatiser certaines situations, de détendre l’atmosphère et d’améliorer la créativité dans l’équipe. D’où l’importance aussi d’un travail qui me permet de sortir de ma zone de confort, de temps en temps, pour développer de nouvelles habiletés, pour relever de nouveaux défis.
La reconnaissance
La reconnaissance de notre travail est une source de plaisir, quelque soit notre activité. Cette reconnaissance peut se faire par des bonis, par la participation à des formations, par une mention particulière dans le journal de l’entreprise….
La reconnaissance, c’est d’abord une habitude quotidienne qu’on doit tous prendre en prenant le temps de reconnaître l’autre (une salutation, un sourire…).
L’implication au travail
Le plaisir au travail, c’est sentir qu’ils font partie d’un groupe, d’une équipe avec qui ils peuvent partager. Se relier, c’est avoir un réseau pour le soutien, le support ou pour le simple plaisir. C’est savoir qu’il y a des personnes sur qui nous pouvons compter, avec qui nous pouvons échanger sur le travail nos intérêts, nos passions, nos inquiétudes. C’est sentir la solidarité entre nous parce que, finalement, nous faisons tous partie de la même aventure humaine.
La satisfaction de ce besoin se manifeste également par le respect des différences individuelles et le développement d’attitudes et de comportements de bon voisinage entre collègues. Aussi par l’humour qui, utilisé de façon appropriée, donc pas au détriment des autres, est un liant entre les individus au travail.
Contribuer
Contribuer, c’est être convaincu que ce que nous faisons, dans notre domaine, change quelque chose. C’est connaître notre rôle et savoir comment nous servons, par nos efforts, à l’atteinte de la cible, des objectifs, peu importe le niveau que nous occupons dans la hiérarchie.
Avoir du pouvoir, de l’influence
Rien n’est plus satisfaisant que de savoir que nous pouvons avoir une influence, que notre opinion vaut quelque chose et qu’on en tienne compte. Ce besoin est satisfait quand, dans une organisation, dans une équipe, on met en pratique nos suggestions ou quand on fait un suivi avec nous au sujet de nos suggestions.
Avoir du pouvoir, c’est aussi avoir une certaine marge de manœuvre, un espace pour prendre des initiatives. Encore une fois, ce besoin est beaucoup plus aisé à satisfaire quand nous occupons un poste de dirigeant ou de cadre supérieur. Avoir du pouvoir, finalement, c’est sentir que ce que nous disons peut faire une différence, dans l’équipe.
Trouver du sens à notre travail
Faire quelque chose qui n’a pas de sens est une source de stress.
Donner un sens à notre travail, c’est savoir pourquoi on travaille, travailler dans un projet qui nous motive en fixant des objectifs, travailler pour quelqu’un qui nous inspire, qui nous fait partager sa vision et ses rêves.