La sexualité de l'adolescent
Introduction :
L’adolescence est une période de vie qui débute à la puberté biologique et se termine à l’âge adulte.
Cette période est caractérisée par des transformations à la fois physiques ,du à la puberté, et psychologiques.
Transformations physiques et physiologiques :
Chez la fille: apparition des seins et des règles. Croissance physique, élargissement de la taille du bassin
Chez le garçon: l’indicateur est la première éjaculation, la maturité de l’appareil génitale, le phénomène de la voix cassé, l’augmentation de la masse musculaire et élargissement des épaules, la pousser des poils.
Transformations psychologiques: la crise de l’adolescence
Au début de l’adolescence le corps est étrange, l’individu ne contrôle pas son corps. L’adolescent va être désorienté, il va devoir se réadapter et se réajuster. La crise pubertaire se définit comme un brusque mouvement de retour vers soi, il y une remise en question, un remaniement générale du coup, une ambivalence des sentiments et des comportements. Face a ses modifications il y a un mal être qui s’installe avec les parents et son entourage. Entrer en conflit c’est une recherche d’autonomie et d’affirmation.
La crise peut être conçue selon un versant interne (la réorganisation psychique : l’adolescent va construire son identité, affirmer sa personnalité) et un versant externe, ce sont tout les conflits facilement observables, il s’agit donc d’un processus d’individuation-différenciation-autonomisation.
Identite de genre,Identite sexuelle, Orientation sexuelle :
Chacun ressent de façon personnelle sa sexualité. Il ya deux aspects très importants et complémentaires : l’identité sexuelle qui correspond au genre (sui-je homme ou femme) et l’orientation sexuelle (suis-je attiré(e) par des hommes ou des femmes.
L’identité sexuelle :
C’est le fait de se sentir totalement homme ou femme, c’est l’ensemble de comportements, d’attitudes, de symbolisations et de significations qui s’élabore progressivement au cours du développement psychosexuel de la personne. Elle est un processus d’imitation, d’éducation et d’apprentissage et se modèle à partir des représentations que l’enfant intériorise sur la façon dont il doit penser et se comporter comme être sexué.
L’identité de genre :
Il s’agit d’un sentiment profond, de différenciation et d’appartenance à l’un ou à l’autre sexe qui s’élabore très tôt, vers la seconde année. C’est l’identité de genre qui permet à l’enfant de se dire garçon ou fille. L’identité de *genre est à la source même de l’identité de soi. L’incertitude d’un être quant à son genre risque de susciter en lui des états d’angoisse aiguë, voire des phénomènes d’aliénation. Le transsexualisme illustre de manière spectaculaire la différence entre identité sexuelle et identité de genre. Il démontre que l’identité de genre est indépendante du sexe biologique, puisque le transsexuel a la conviction d’être enfermé dans un corps dont l’anatomie ne correspond pas à son identité de genre.
L’orientation sexuelle :
Elle correspond à l’orientation des fantasmes, des désirs et des conduites sexuelles vers une personne du même sexe (orientation homosexuelle), de l’autre sexe (orientation hétérosexuelle) ou des deux sexes (orientation bisexuelle).
Sexualité de l’adolescent :
Hétéro et homosexualité :
Le choix du partenaire sexuel n’est pas définitif à l’adolescence. Les pratiques homosexuelles à l’adolescence, peuvent être des conduites transitoires liées à des besoins affectifs momentanément exacerbés.
Ces pratiques peuvent être vécues douloureusement par certains (cf. fréquence des tentatives de suicide perpétrées dans ce contexte), elles peuvent être alors symptomatiques d’une souffrance psychique,
Cependant, l’homosexualité peut parfois se confirmer dès cet âge comme un choix délibéré et assumé sans souffrance,
Perturbation de la sexualité de l’adolescent(e)
Très investis dans leur autonomisation en cours, les adolescents sont du mal à demander de l’aide aux adultes, aux médecins en particulier, et encore plus lorsqu’il s’agit de parler de leur sexualité, – qu’il s’agisse de l’exercice simple de celle-ci – ou qu’il s’agisse de se situer, de s’identifier en tant qu’être humain sexué.
Pour les adolescents normalement constitués, l’exercice réalisable de la sexualité peut entraîner des angoisses différentes chez le garçon et chez la fille.
→ Chez le garçon,les principaux motifs de consultation concerneront plutôt la crainte de l’impuissance. Après élimination des causes organiques (endocrinologique, diabète, génétique ou médicamenteuse), les causes habituelles sont en rapport avec une angoisse phobique de la castration, ou une crainte obsessionnelle de perdre la maîtrise.
L’éjaculation prématurée, quasi physiologique à cet âge, mais vécue comme douloureuse et dévalorisante par rapport au besoin idéalisé de satisfaire pleinement sa partenaire, peut être rapportée à une angoisse de performance en relation avec l’idée d’une défaillance vis-à-vis du modèle idéal véhiculé par les pairs, les médias. Dans ce cas il est important de rassurer l’adolescent, en lui expliquant notamment la différence physiologique du développement du plaisir sexuel plus progressif chez la fille que chez le garçon, l’importance des temps de plaisirs préliminaires.
Le manque de désir pour la femme en général peut témoigner d’une inhibition névrotique ancienne, parfois accentuée par un état dépressif actuel, voire d’un choix d’objet sexuel (homo ou hétéro) encore imprécis. L’absence d’éjaculation exceptionnelle peut faire rechercher une problématique obsessionnelle de rétention.
→ Chez la fille, les troubles du désir sont fréquents, souvent associés à un vécu d’indisponibilité du partenaire, du non respect de son éveil sexuel.
Le vaginisme, (contraction involontaire, incoercible des muscles releveurs de l’anus et des adducteurs empêchant toute pénétration) peut témoigner d’une réaction phobique en rapport avec un fantasme d’intrusion traumatique, à relier à l’image que l’adolescente peut avoir de son propre corps.
Les dyspareunies (douleurs lors de la pénétration), doivent faire rechercher une origine gynécologique avant de les considérer comme des équivalents superficiels du vaginisme.
La frigidité, l’absence ou le retard persistant de l’orgasme, qui est la plainte la plus fréquente, peut traduire ou une problématique dépressive, ou simplement un sentiment d’insuffisance par rapport à des “normes sexuelles” exagérées médiatiquement. Le diagnostic d’un trouble réel doit tenir compte de l’âge de l’expérience sexuelle et de la qualité, de l’adéquation, de la stimulation reçue du fait des partenaires. La consultation du couple adolescent peut alors être intéressante, elle permet parfois d’élucider des difficultés d’interaction réelle ou fantasmatique.
L’exercice de la sexualité à l’adolescence est aussi l’occasion d’une remise en cause de l’identité sexuelle, ou de pratiques sexuelles perverties qui peuvent n’être que passagères ou préluder à des conduites persistantes chez l’adulte.
L’importance de la première expérience :
Outre l’environnement culturel et social, les premières expériences participent au renforcement de l’identité sexuelle et du désir.
Pour le premier rapport, on se lance dans l’inconnu, et on ne sait pas à l’avance tout ce que ce premier pas entraînera. Il est parfois parfait, parfois moyen, parfois nul. Souvent filles ou garçons sont déçus de ne pas avoir plus, ou même autant, de plaisir que dans leurs jeux seuls ; mais il faut du temps pour s’adapter à l’autre et utiliser au mieux les nouvelles possibilités qu’offre son corps au contact de celui de l’autre. Il n’y a là rien d’anormal : la rencontre de deux histoires et de deux projets différents nécessite des ajustements. Mais même insatisfaisant, le premier rapport est une étape qui ouvre les horizons de l’aventure sexuelle humaine adulte.
Quelques conseils pratiques pour une sexualité bien vécue :
Les premières expériences sexuelles constituent une étape importante dans la vie d’une personne, étape qu’il ne faut pas négliger.
En effet, outre la part d’anxiété inhérente à tout évènement nouveau et donc inconnu, le premier rapport sexuel, pour qu’il soit bien vécu et donc épanouissant, doit se réaliser dans un environnement et dans des dispositions favorables. Donc sans se sentir forcé(e), et sans le faire uniquement parce que le partenaire met la pression.
Garçon ou fille, le même enjeux :
Il faut savoir que pour le garçon, le premier rapport sexuel sera quelque peu teinté d’anxiété de « performance », mais que sa sexualité étant plus « mécanique », il atteindra vite un certain plaisir et sera donc la plupart du temps satisfait de cette première expérience.
Pour une fille en revanche la question est plus délicate. L’anxiété touche plus souvent chez elle la question de « répondre aux attentes » de leur ami, de « faire plaisir ». Elles peuvent donc se plier aux désirs du conjoint sans avoir elles-mêmes le moindre désir.
Il faut savoir que plus il y a de désir, plus le plaisir sexuel sera intense. Ce désir sexuel est directement accessible chez l’homme, alors qu’il nécessite chez la femme une ambiance favorable, emplie de caresses et de tendresse. A savoir: jeunes filles, assurez-vous que votre petit copain éprouve des sentiments pour vous. Ce n’est pas parce que ce n’est pas l’homme de votre vie que vous devez éviter de parler ensemble de vos relations sexuelles, et du respect qu’il vous doit: préservatif, tendresse…Votre objectif est de « faire l’amour » ensemble, pas juste de satisfaire ses besoins. Ayez toujours cela en tête !
Prendre le temps d’une découverte réciproque :
D’où l’importance chez les jeunes ayant un premier rapport sexuel de prendre son temps. Prenez le temps de vous découvrir, en explorant votre corps et votre sensualité avec votre partenaire et ne vous sentez pas obligés de sauter les étapes et de passer tout de suite à la pénétration, sans avoir pris le temps de vous désirer mutuellement. De nombreuses zones de votre corps sont très sensibles et votre partenaire doit s’en occuper! Les fameuses « préliminaires » conditionnent évidemment le plaisir. Et il faut que les deux désirs se rencontrent pour un acte sexuel réussi, heureux. Les premières fois sont parfois décevantes, car on se sent stressé et on ne connaît pas son corps: on ne sent rien, et au pire, on a mal. Mais plus la confiance régnera entre votre partenaire et vous, et plus vous apprendrez ensemble les manières dont réagissent vos corps, plus le plaisir sera au rendez-vous.