Identité et communication
La communication est au centre de toute vie humaine. En tant qu’êtres humains, que ce soit de manière verbale ou non verbale, nous sommes constamment entrain de communiquer.
le contexte de la communication est le lieu où s’expriment des besoins psychologiques spécifiques liés à l’identité. C’est aussi le lieu ou ces besoins pourraient être satisfaits ou rester sans réponse.
Le besoin d’existance :
C’est le besoin de se sentir exister aux yeux d’autrui. Chaque communication porte en elle-même cette attente.
Exister c’est d’abord être vu par les autres, être écouté puisque l’art de communiquer commence par l’écoute , sortir de l’ombre,et recouvrir un nom pour eux.
Les difficultés de la communication prennent leurs racines dans ce besoin non satisfait.
Le besoin d’intégration :
Dans un contexte de communication, le besoin d’intégration renvoie à un besoin d’inclusion, ce besoin n’est pas étranger au désir de fusion vécu lors des premières années de la vie.
Communiquer c’est faire partie de, être en communication et parfois communier.
On ne communique pas pour rester seul, mais pour se sentir à deux, à trois, et par conséquent, appartenir à un groupe, un réseau.
Aussi la communication à pour but premier de manifester l’intégration et le lien groupal, il est donc important que tout le monde y participe de manière équilibrée pour atteindre ce but.
Dans ce sens, le groupe apparaît comme une sorte d’écran sur lequel chacun projette le degré
d’intégration et de solidité de son sentiment d’identité.
Donc on peut estimer que dans les situations de communication, ce besoin se trouve satisfait dans le simple fait de connaître les autres et d’être connu d’eux.
Le besoin de valorisation :
Le besoin de valorisation joue énormément dans la mise en route d’une communication et dans son évaluation.
Chaque partenaire dans la situation de communication s’attend à se voir accorder une certaine valeur, à recevoir une image positive de lui-même.
Le besoin de valorisation apparaît comme un besoin narcissique fondamental.
Les relations amicales ou amoureuses ne sont-elles pas faites de valorisation réciproque.
Selon J.Maisonneuve ibid « ainsi peut-on soutenir que toute affinité se fonde d’abord sur une sorte de connivence réciproque entre les partenaires c’est-à-dire consiste en une relation où chacun se procure la satisfaction de son propre idéal » Dans la recherche de la satisfaction de ce besoin, et la crainte de la dévalorisation, les partenaires de la communication adoptent des attitudes de prestance et de parade.
Ainsi, ils mettent en valeur les aspects qui provoquent l’approbation et cachent les aspects négatifs.
Cette attitude renvoie à la dimension normative de la personnalité et s’explique par une activation du surmoi et de l’idéal de moi.
Parmi les stratégies valorisantes, il est possible aussi de recourir à des attitudes qui consistent à ne pas craindre de laisser paraître ses faiblesses ou à ne pas chercher ouvertement à se valoriser.
Ce besoin de valorisation s’exprime souvent à travers une attitude de séduction.
Ainsi la communication, en exprimant cette quête de reconnaissance exprime aussi ce besoin d’amour.
Le besoin de contrôle :
Dans le contexte de la communication, il s’agit pour le sujet d’échapper à toute forme d’aliénation à l’autre qui risque de lui faire perdre sa personnalité.
Il s’agit aussi de ne pas tomber dans le risque inverse c’est-à-dire de vouloir établir un pouvoir sur autrui lequel peut masquer au sujet sa propre vulnérabilité et fragilité identitaire.
Le besoin d’individuation :
Ce besoin paraît paradoxal dans le contexte de la communication.
En fait, chaque communication, au lieu d’effacer les singularités, les spécificités et les différences, les met en valeur.
Communiquer, en dernière instance c’est proposer ce qu’on a de plus personnel et profond.
En conclusion, la satisfaction de ses besoins dans la situation de communication n’est ni automatique ni simple.
Mais leurs non satisfaction peut bloquer la communication et instaurer des conflits.
Il semble que ses besoins sont hiérarchisés et que la satisfaction du premier besoin engage l’individu dans la recherche de la satisfaction du second.