Les changements psychologiques à l’adolescence: changement psychologique a l'adolescence
La puberté se produit sans que les adolescents l’aient choisie. Pour certains, « à leur corps défendant », elle peut être difficile à accepter.
Les modifications somatiques pubertaires peuvent se regrouper en trois catégories : croissance staturale, évolution des caractères sexuels primaires (organes génitaux) et secondaires (voix, pilosité, sein, système musculaire), et les modifications psychologiques.
Identification d’une nouvelle image du corps sexué:
Deux ordres de réalité sont à dissocier :
- la réalité anatomo-biologique
- la réalité psychique.
Il convient de distinguer les séries complémentaires mâle/femelle et masculin/féminin. Le premier couple d’opposés (mâle/femelle) est déterminé par les forces biologiques qui fixent l’assignation d’un sexe à la naissance. Il conditionne le noyau d’identité de genre, qui par définition est exclusif : mâle ou femelle. Le second couple (masculinité/féminité) renvoie davantage à une position intrapsychique, subjective, qui, n’est pas exclusive : elle inclut la possibilité de bisexualité psychique, dans les deux sexes.
A l’adolescence, une ligne de tension se crée entre :
- d’un côté l’affirmation d’une identité sexuée, clairement établie par le processus pubertaire,
- de l’autre, le deuil de la croyance en la réalité d’une bisexualité, croyance propre à l’enfance.
L’image que se fait l’adolescent de son identité sexuée ne renvoie à rien d’objectivable. Il s’agit d’une position subjective, bousculée par des transformations corporelles non maîtrisables, dont le résultat du processus reste assez imprévisible, tant sur le plan physique que pulsionnel. Si l’on se risquait à faire parler l’inconscient du jeune, il pourrait par exemple dire ceci : « Quel tour mon corps va encore me jouer aujourd’hui ? »
C’est ainsi que les préoccupations dysmorphophobiques ( peur, voire conviction d’avoir une partie du corps déformé ou de volume anormal) viennent révéler les vicissitudes que l’adolescent rencontre dans l’intégration de cette nouvelle image du corps. C’est la perplexité de l’adolescent qui cherche avec insistance à se rassurer devant le miroir.
Tout se passe comme si l’adolescent cherchait à dissimuler sa sexuation, dans le but inconscient d’en préserver le processus. A ce titre, l’une des caractéristiques de cette période d’adolescence est le choix des vêtements, de l’uniformisation unisexe du jean, du port de pulls amples, masquant les formes qui risqueraient de révéler un corps différencié sexuellement.
Les modifications de la relation à l’autre:
Le processus précédemment décrit concernant l’acquisition d’une nouvelle identité sexuée engendre du même coup un certain nombre de modifications dans la relation du jeune à autrui. Il prend en particulier conscience de son incomplétude et de la complexité de son rapport voire de sa dépendance à l’autre, quel que soit son sexe. C’est ainsi que la tentation régressive vers l’enfance est fréquemment observée, comme en témoignent les conflits autour des affaires d’enfance (vêtements, jouets) qui encombrent la maison et que l’adolescent refuse catégoriquement de jeter, même s’il ne s’en sert plus depuis longtemps.
Mais cette tentation régressive a une limite qui échappe à tout contrôle : celle du corps qui devient inéluctablement adulte, et qui oblige de manière impérieuse le jeune à se détacher du corps de ses parents du fait du « rapproché incestueux » fantasmé par le jeune. Mais au gain de liberté, représenté par la mise à distance des parents, correspond une perte potentielle, une menace : celle de l’abandon.
Fuir les parents pour atténuer l’excitation liée aux fantasmes incestueux, au risque de se sentir « lâché ». Chercher ailleurs de nouveaux objets d’amour, mais au risque de dépendre de l’autre et donc de compromettre sa quête d’identité… Voilà le double écueil que le jeune va devoir éviter.
L’adolescent va donc, par un effort de mentalisation, devoir réaménager des investissements narcissiques (identité, estime de soi) et objectaux nouveaux. (Relations d’objet , relations aux autres). Cette mutation passe donc par une expérience de perte et confronte le jeune à un véritable travail de deuil : deuil de l’enfant idéal, deuil des parents idéaux.
Les mécanismes de défense intrapsychiques:
Face à tous les remaniements et à l’anxiété que l’adolescence provoque, tous les mécanismes de défenses vont être mobilisés, certains d’entre eux étant plus spécifiques de cette période; ceci dans le but de lutter contre les différents conflits liés à la sexualité nouvellement rencontrée.
Il y a des mécanismes qui rendent les conflits psychiques moins menaçants en les neutralisant et en les désexualisant. Ces mécanismes sont :
- la sublimation,
- l’ascétisme,
- l’intellectualisation.
« La « bêtise », comme mode de défense contre la sexualité, est par ailleurs souvent évoquée et reprise dans le langage commun sous le qualificatif « d’âge bête » : c’est ainsi que les fous rires, les plaisanteries « lourdes » ne sont qu’un détournement de l’excitation, une manière de parler de la sexualité sans la vivre encore.
2 réponses pour "Les changements psychologiques à l’adolescence"
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