Troubles du sommeil chez l'enfant
Le sommeil est une fonction importante de l’organisme qui est étroitement liée à la vie affective et relationnelle, pour deux raisons:
- La première est que pour s’endormir, il faut accepter à désinvestir son environnement et même trouver du plaisir à se remplir sur soi.
- La seconde est que pendant la phase des mouvements oculaires (PMO), la vie pulsionnelle et affective est directement impliquée.
L’implication de la vie pulsionnelle et affective a été mise en évidence par Freud. Il considère que le rêve était la réalisation hallucinatoire d’un désir inconscient, dont la signification est camouflée par les procédés de «travail du rêve». Les recherches en neurophysiologie ont monté qu’au cours des PMO, il avait des manifestants pulsionnelles succion, grincement de dents, érection…. Il faut savoir que la privation de PMO entraîne chez l’animal des désordres des conduites pulsionnelles hyperphagie, hypersexualité, comportement sexuels déviants….
Rappel de l’électrophysiologie du sommeil
L’expérience subjective du sommeil permet de repérer trois états l’endormissement, le sommeil sans rêve, le sommeil avec rêves. A chacun de ces états correspondent des aspects électro physiologiques particuliers.
L’endormissement
A cette phase correspond une disparition progressive du rythme alpha occipital, lequel est visible chez un sujet éveillé, mais à l’état de repos.
Le sommeil sans rêve
Qui correspond au sommeil à ondes lentes, divisé en quatre stades. Ces stades se succèdent toujours dans le même ordre I et II sont légers et plus longs en début de nuit. Dans les derniers cycles du sommeil, les stades profonds III et IV sont plus longs, dans les derniers cycles du sommeil, les stades disparaissent.
Le sommeil avec rêve
Correspond à la PMO, qui vient interrompre le sommeil lent à intervalles réguliers (90mn chez l’adulte, 65 mn chez l’enfant de 5à 10ans). Les PMO de début de nuit sont brèves, parfois seulement embouchées chez l’enfant; celles de la fin de nuit sont beaucoup plus longues et riches en mouvement oculaires. Cela peut correspondre à un accroissement de la richesse des rêves au cours de la nuit.
Les troubles du sommeil specifique a chaque age
Les troubles du premier trimestre
Ils sont fréquents mais ne sont pas forcément le motif d’une consultation. Les causes peuvent être les conditions mêmes du sommeil liées au logement (encombrement, bruit…). Connaissant l’importance de l’unité psychosomatique mère-enfant, il peut s’agir aussi d’une erreur de la mère, particulièrement dans l’alimentation.
Ces erreurs peuvent être imputées soit à un manque d’information soit à des perturbations de la personnalité de la mère.
De3à 9mois
Ces troubles du sommeil sont plus rares car le rythme monophasique su sommeil est acquis. Certains troubles sont occasionnés par l’éruption dentaire, d’autres ont des causes plus complexes comme le manque de stimulation de l’enfant par une mère épuisée (l’ épuisement aggravé par les troubles du sommeil de l’enfant).
De 9mois à 3ans
Dans cette période les troubles du sommeil sont les plus fréquents, les plus graves, les plus durables, les plus pénibles pour les parents et les plus difficiles à soigner.
Les différentes formes cliniques
- Troubles de l’endormissement
L’enfant n’arrive pas à d’endormir. Il y a deux aspects
-L’enfant ne veut pas se coucher, demande à rester jouer auprès des ses parents jusqu’à ce qu’il s’écoule dans le sommeil en quelques secondes.
-Ou bien, une fois dans son lit, l’enfant reste éveillé, appelle sa mère pour qu’elle lui raconte une histoire ou qu’elle lui apporte à boire, ce qui a, à la fois, la valeur d’une demande objective et une valeur symbolique; boire quelques choses que la mère apporte.
- Les réveils nocturnes ils se présentent sous plusieurs formes cliniques
-Le réveil simple l’enfant reste tranquille dans son lit; il se met à jouer.
-L’enfant se réveille et appelle; il demande à boire.
-L’enfant se lève et fait irruption dans la chambre des parents, si bien que ceux-ci, fatigués, le prennent dans leur chambre et même dans leur lit.
-Réveil prématuré l’enfant joue calmement dans sa chambre, il fait du bruit, ou il rentre dans la chambre des parents.
Les troubles paroxystiques du sommeil
- Cauchemars ou «rêves d’angoisse»: un rêve angoissant entraîne le réveil en pleurs; la mère vient, le console et l’enfant se rendort. Les rêves d’angoisse sont 5à 6fois plus fréquents que les terreurs nocturnes.
L’âge habituel de survenue de ses angoisses nocturnes se situe entre 2 et 5ans. La persistance de telles manifestations au-delà de 6ans à une valeur pronostique péjorative, elle signe en effet des difficultés ou l’incapacité du Moi de l’enfant à élaborer ses conflits internes.
- Terreurs nocturnes l’enfant hurle, il est agité.
L’enfant peut être dans son lit alors qu’il est réveillé, il donne l’impression de vivre un épisode hallucinatoire; il décrit des scènes effrayantes, ne reconnait pas les visages familiers. Il faut le secouer pour le réveiller.
Les terreurs nocturnes sont les prémices des phobies infantiles. Le vécu angoissant ramène aux premiers mois de la vie, à la perception d’objets partiels, avant la reconnaissance de la mère, d’où une angoisse de morcellement. Elles se produisent à l’entrée de la période œdipienne, entre 2 et 4ans.
Les facteurs étiologiques sont en rapport aux conflits propres à chaque phase de l’évolution libidinale de l’enfant orale, anale, phallique, avec une surdétermination des angoisses nocturnes. Les événements traumatiques (deuil, naissance d’un puîné, séparation….) et les perturbations de la vie affective de l’enfant sont des facteurs qui peuvent déclenchés des terreurs nocturnes.
Autres troubles paroxystiques
- Le somnambulisme l’enfant se lève les yeux ouverts, le regard fixe. Il a une activité automatique plus au moins complexe, il est difficile de le réveiller pendant son accès. Le lendemain, il a une amnésie complète de l’épisode.
- Somniloquie elle se rencontre fréquemment chez l’enfant. Elle survient soit au cours d’une phase d’assoupissement soit au cours du sommeil.
- Bruxisme ou grincement des dents il est fréquent au sommeil lent.
Les facteurs étiologiques
Les facteurs physiques
- La faim Quand, il a faim, le bébé se réveillera inconsidérément, et sera vite rendormi après une complémentation alimentaire.
- La température de la chambre trop élevée ou trop basse sera source d’inconfort.
- La fièvre chez un enfant habituellement bon dormeur, des gémissements et des pleurs.
- Les douleurs des cris et des pleurs violents, qui ne cèdent pas immédiatement dans les bras du parent intervenant, feront évoquer une douleur aiguë. On pensera aux oreilles, à l’abdomen et aux douleurs dentaires.
- Le décalage horaire celui qui suit un grand voyage peut gêner pendant quelques nuits.
Les facteurs psychologiques
- Les troubles psychologiques mineurs
-Les souvenirs des événements de la journée passée.
-L’agitation diurne après des repas de fêtes, des rencontres d’amis, des regroupements familiaux. De même, en cas d’excès de durée ou d’inadaptation des programmes de la télévision.
-La suppression de la sieste Certains parents pensent que le sommeil sera plus long s’ils empêchent leur enfant de dormir dans la journée, ceci est faux dans la majorité des cas.
-Les maladresses dans les procédures du coucher le passage vers le sommeil nécessite des rites qui permettent à l’enfant de rompre avec les activités de la journée et surtout d’accepter le désinvestissement de son environnement.
-Les grandes séparations le début de la mise en crèche, la rentrée en maternelle…..
-Les inquiétudes scolaires pas uniquement chez les élèves en réelles difficultés,mais aussi chez les enfants hyper angoissés et les enfants hyperactifs.
- Les troubles psychologiques graves
Ils doivent conduire à une prise en charge pédopsychiatrique.
- La dépression du nourrisson, il est triste, indifférent, peu expressif, peu souriant, au regard vague, a un appétit faible….
- Les retards mentaux et les psychoses infantiles s’accompagnent souvent de difficultés graves et chroniques du sommeil rendant la prise en charge de ces enfants encore plus difficiles.
- Les angoisses parentales inconnues ou non maîtrisées
- La dépression maternelle ou une autre psychopathologie parentale
- L’œdipe non géré
- Les deuils.
- Toutes les situations de «non dits»:adoption non révélée, difficultés de couple, maladies chroniques, sévices, inceste, agressions sexuelles….
Quelques conseils pour une nuit sereine
- Laissez la porte de sa chambre entrouverte ( et pas grande ouverte.).
- Laissez la veilleuse pour adoucir sa peur du noir.
- Faites à votre enfant le rituel du coucher qui permet de le rassurer et de le prévenir que l’heure de dormir est arrivée.
- laisser votre enfant s’endormir seul après le câlin, partant du principe qu’un enfant se rendort la nuit comme il s’est endormi.
- S’il pleure la nuit, le calmer sans allumer la lumière, lui parler, l’embrasser en évitant de le prendre dans vos bras.
- Mettez votre enfant dans un grand lit dès l’âge de 2 ans et demi.
- Il faut que la chambre ne soit pas trop chauffée.
- Il faut que votre enfant à une régularité dans les horaires de repas, de coucher et de lever.
- Evitez de lui donner le biberon de lait sucré la nuit.
- Evitez la suppression de la sieste avant 3-4ans, surtout si votre enfant, trop excité, a du mal à se coucher le soir.
3 réponses pour "Troubles du sommeil chez l'enfant"
Bonsoir, ma petite fille de 2 ans et demi ne « fait plus ses nuits » depuis une semaine.Nous la faisons dormir dans un grand lit depuis 10 jours environ.Les premiers jours elle n’a pas semblé en être perturbée, mais depuis 8 jours elle s’endort en pleurant car ne veut pas se coucher et veut que je reste avec elle; ensuite elle se réveille à 23h30, demandant à boire, le pot….j’ai essayé de la rendormir dans mes bras, de rester près d’elle afin de l’endormir, mais elle lutte, refusant de s’endormir.nous finissons toujours son papa ou moi par ressortir de la chambre en la laissant pleurer.. faudrait il lui mettre une veilleuse alors qu’elle n’en a jamais eu besoin? prendre le temps d’une histoire le soir avant le coucher? est ce de l’angoisse? elle n’est pas encore capable de décrire s’il s’agit de cauchemars ou de peurs.Nous avons l’impression qu’elle souhaite simplement notre présence mais craignons de laisser s’installer des habitudes qu’il sera difficile de réfréner par la suite.
Merci d’avance pour les conseils que vous pourrez me donner.
En quoi le sommeil est-il important pour un écolier ou un enfant qui est à l’école? qu’est cela lui favorise?
Bonjour, j’ai un petit fils d’un ans sept mois.Sa décédée à son accouchement.C’est un enfant qui n’a pratiquement pas fait les quatre pattes comme on le dit, de l’étape assise, il s’est levé et fait le premier pas. Aujourd’hui, il dit et retient facilement le nom des objets. Mais notre inquiétude est qu’il s’adonne des exercices physiques très difficiles pour son âge: Des sauts, se retourne sur lui même.Il dort bien dans la journée mais la nuit, il se reveille à partir de 2 à 3 heures du matin en pleure. Souvent pour le calmer, nous lui offrons ses pots de yaourg (2) et soit il se rendort soit il continu de pleurer. Il peut pleurer toute la journée et refuse qu’on le prenne dans les bras. Il préfère qu’on sorte avec lui ou qu’on se mette à la fenêtre contempler tout ce qui passe même tard la nuit.J e sens un comportement de rejet quelque fois très violent envers sa grand mère qui ne l’est pas biologiquement mais c’est elle qui a joué ce role de mère depuis sa naissance.
Je suis beaucoup inquiet et j’ai besoin de vos conseils.