Savoir passer à table : Propos de table
Se tenir : parler la bouche pleine et mâcher bruyamment sont deux mauvaises habitudes que l’on combat chez les enfants et qui se retrouvent à tout âge ! Ne nous attardons pas sur ce thème, sinon pour déplorer que la tenue à table laisse encore trop à désirer et souffre de la décontraction ambiante. On voit des convives qui se balancent sur leur chaise, s’étalent sur la table, jouent avec tout ce qu’ils trouvent (mie de pain, étiquettes de bouteilles, serviettes en papier…), fourchettes et couteaux bien écartés (à la perpendiculaire de l’assiette au lieu de les laisser parallèles dans l’assiette ou bien les manches dirigés vers vous). Au passage, évitez de saucer copieusement (de quoi manquer une affaire si par hasard votre invité est anglais) et si la négociation s’annonce subtile, évitez la salade à grandes feuilles !
Des usages : le déroulement de la conversation doit traditionnellement faire l’objet d’un crescendo identique à celui du menu. Bien que les temps aient changé et que l’accélération du rythme des emplois du temps l’ait balayée, la tradition est de ne pas aborder l’objet du déjeuner avant le dessert. Le « café serré avec l’addition s’il vous plaît!» a détrôné le dessert. Il convient donc de bousculer le plan de la négociation, faute de quoi il faudra se quitter sur le trottoir, à I’ issue d’un déjeuner devenu sans objet, sur la promesse: «On s’appelle et on en parle. »
La façon d’aborder les choses est variable selon les pays et les coutumes, mais en France elle est fonction de l’heure et du type de repas pris en commun.
Au petit-déjeuner, n’hésitez pas à attaquer d’emblée votre sujet. Il est convenu que l’heure est au travail, en conséquence, vous ne manquerez pas de convivialité en sortant votre dossier sur les miettes de croissant. S’il y a bien un moment où l’on ne doit pas être en retard, c’est celui-là. L’équilibre de la commande est subtil : ne dévorez pas mais essayez de ne pas vous contenter seulement d’un café.