Quelle aide associative pour les enfants en deuil?
Les entretiens avec le ou les parents se déroulent selon un cadre convenu mais marqué d’une réelle souplesse ; ce n’est pas dans le cadre d’une psychothérapie structurée. Ils sont réalisés par un professionnel formé aux deuils des enfants, éventuellement assisté d’un bénévole avec l’assentiment de la famille. Ces entretiens permettent aux parents de parler des difficultés de leurs enfants et avec leurs enfants. Mais ils leur permettent également de parler d’eux, de leur deuil, d’exprimer des émotions qu’ils ont sans doute du mal à exprimer ailleurs.
Des groupes de soutien pour les enfants en deuil ont commencé, ces dernières années, à se mettre en place dans les associations spécialisées sur le modèle de ceux qui existent depuis de nombreuses années au Saint- Christopher’s Hospice de Londres. Quelques enfants en deuil sont réunis avec deux ou trois animateurs qui, à l’aide de divers moyens d’expression (dessin, récits, contes, peinture, masques, marionnettes, jeux, etc.), les aident à exprimer leur vécu et leurs émotions en commun. Ces ateliers s’étendent habituellement sur trois ou quatre après-midis et comportent, à la fin, un temps de partage avec la famille.
Parmi les nombreux documents édités par le service social de Saint-Christopher’s Hospice, remarquons deux petits ouvrages utiles aux enfants en deuil : Tu viens de perdre un de tes proches, qui leur parle du deuil et les incite à dessiner à son sujet, et Mon livre de souvenirs de…, qui invite également à dessiner en souvenir de l’être cher qui est mort. L’association Vivre son deuil, spécialement tournée vers l’aide aux enfants en deuil, édite un cahier du même genre, Tu viens de perdre un de tes proches, qui a été réalisé par ses propres membres et qui est à la disposition de tous (Tél. 01 42 38 08 08).
Résumons maintenant, pour terminer et cela sera notre conclusion générale, les éléments essentiels de l’aide à apporter aux enfants en deuil.
Il est d’abord capital de sensibiliser tous les intervenants professionnels et bénévoles, tous les parents avant même la survenue d’un deuil et, le plus largement possible également, l’opinion publique de l’importance des deuils qui surviennent dans l’enfance et durant l’adolescence dans l’évolution ultérieure de ces jeunes, sur le fait que le deuil chez l’enfant ne se déroule pas de la même manière que chez les adultes, qu’il a ses particularités, qu’il est toujours vécu en famille et que c’est la famille endeuillée dans son ensemble qui doit être accompagnée, et aussi que, en raison de leur fragilité et de leur immaturité relatives et des nécessités de leur développement, une partie du travail de deuil des enfants reste à faire à l’orée de la vie adulte, qu’une partie en est toujours différée, que tout l’accompagnement qui est fait avant la mort revêt une importance primordiale dans le déroulement et les issues du deuil, autant pour les enfants que pour les adultes, que c’est une raison supplémentaire de ne pas les écarter de la maladie, de la mort et des funérailles, de les aider au contraire à y participer activement à leur niveau, à les y accompagner en leur donnant les informations nécessaires.
Lorsqu’une prise en charge associative est demandée, en dehors de situations déjà très compliquées, voire pathologiques, qui relèvent de spécialistes, il est proposé d’abord un entretien avec toute la famille, suivi de rencontres plus ou moins rapprochées et plus ou moins nombreuses avec le ou les parents, tandis que l’enfant ou les enfants seront invités à participer une, deux ou trois fois à des groupes de soutien, sessions d’une demi- journée d’un type assez comparable à ceux qui existent déjà à Londres.