Psychologie test
Un test est une épreuve standardisée qui implique un comportement de réponse du sujet face à un stimulus défini et qui donne lieu à un classement quantitatif ou typologique en comparaison aux réponses d’autres sujets placés devant le même stimulus et dans les mêmes conditions, pour l’évaluation de connaissances, de fonctions sensori-motrices ou de fonctions mentales.
Un test est donc avant tout une situation expérimentale dans laquelle un comportement est enregistré, coté, et classé pour une comparaison aux performances d’un groupe de référence.
Echelle psychométrique
Alfred Binet (1857-1911) peut être considéré comme l’inventeur du premier test ayant une certaine valeur prédictive (sur la réussite scolaire). Mais le mot « test » lui-même avait été introduit par James McKee Cattell (1890). Binet eut l’idée de constituer une série d’épreuves variées dont chacune est caractéristique d’un âge ; ces épreuves constituent en quelque sorte des échelons d’où le nom d’échelle psychométrique donné à ce premier test d’intelligence (paru en 1905, 1908). Voici quelques échelons (appelés plus tard « items » par les Américains) :
► 1 an : discerner les aliments… ;
► 5 ans : comparer deux boîtes et indiquer la plus lourde ; copier un carré… ;
► 8 ans : faire une lecture et en conserver deux souvenirs ; nommer quatre couleurs ; écrire sous dictée.
Age mental
L’échelle psychométrique conduit à une mesure empirique de l’intelligence en terme d’âge mental : on attribue, à un enfant particulier, l’âge do réussite moyen d’un groupe d’âge de référence (= échantillon). C’est la notion d’âge mental. Cette échelle a été adaptée aux USA par Lewis Terman de l’université de Stanford dans deux révisions, en 1916 puis en 1937 (Terman-Merrill), sous le nom américain de test « Stanford-Bind »
QI(quotient intellectuel)
La révision de Terman intègre une notion nouvelle, le QI (quotient intellectuel). En effet, la notion d’âge mental est très pratique mais un retard n’a évidemment pas la même signification selon l’âge réel (chronologique) ; par exemple, un retard de 2 ans n’a pas la même signification si l’enfant a 3 ans ou 16 ans. Le QI est simplement le rapport multiplié par 100 entre l’âge mental et l’âge réel.
Ainsi, dans notre exemple, un retard de 2 ans à l’âge de 3 ans correspond n un QI de 33 alors qu’un même retard à 16 ans donne un QI de 88.
Il existe actuellement des milliers de tests d’intelligence. Parmi les plus connus les tests de David Wechsler sont intéressants car comprenant beaucoup (une dizaine) de sous-tests, qui permettent une bonne fiabilité : le test pour enfants est le Wechsler-Bellevue (1939) ou WISC (Wechsler intelligence Scale for Children) et la version adulte, le WAIS (Wechsler Adult Intelligence Scale, 1955). Tous ces tests, combinant des épreuves variées, vocabulaire, sériation d’images, arithmétique, sont des tests composites par opposition à des tests censés mesurer une aptitude spécifique comme dans les tests de raisonnement.
Test de personnalité
On entend par tests de personnalité les épreuves permettant l’évaluation de l’un ou de plusieurs aspects de ce qui est défini comme la personnalité. Cette définition reste large car la personnalité est décrite et expliquée de différentes manières en fonction des différents courants do la psychologie. Les aspects peuvent être tout aussi divers, pour les mémo h raisons : cognitions, affects, comportements…
Il est toutefois possible de classer les tests de personnalité en trois catégories :
► les questionnaires : regroupement de questions qui peuvent prendre
des formes variées quant au mode de réponse (QCM, échelles, questions ouvertes), et qui peuvent porter sur des domaines plus variés encore (comportements, préférences, sentiments, intérêts, aspirations, habitudes…). Les critiques adressées aux questionnaires tiennent essentiellement aux faits qu’un sujet peut mentir et que le questionnaire n’est que le reflet d’une réponse à un moment précis qui ne peut être généralisable. Cependant, les qualités psychométriques des questionnaires peuvent être évaluées pour une estimation de la généralisation (en particulier la validité ; voir Psychométrie) et les tests peuvent inclure des méthodes de contrôle (échelles de mensonge, échelle de validité, etc.) ;
► les tests objectifs de personnalité : épreuves dont les résultats permettent des conclusions sur des facteurs non intellectuels de la personnalité.
Les exemples les plus évidents concernent certaines variables physiologiques (électroencéphalogramme, réponse électrodermale, rythme cardiaque, etc.) dont les fluctuations face à des stimuli définis peuvent être un reflet de traits de personnalité comme la résistance face aux stresseurs, les capacités d’attention, etc. Mais on parlera aussi de tests objectifs de personnalité pour des situations qui permettent aux sujets certains comportements liés à la personnalité, comme des situations qui permettent aux sujets de tricher à une épreuve pour savoir si ce sont des tricheurs (situations somme toute peu éthiques), ou de se porter au secours d’autrui pour savoir s’ils sont altruistes. On classera enfin dans cette catégorie des épreuves non intellectuelles dont il est connu que les résultats sont en corrélation avec des traits de personnalité, comme le ralentissement aux épreuves d’étoiles inversées (recopier une étoile en ne voyant que le reflet de sa main dans un miroir) est corrélé à l’anxiété ;
► les tests projectifs : tests de personnalité, utilisés spécifiquement par les psychologues cliniciens, reposant sur l’hypothèse de la projection de la vie intrapsychique du sujet dans la réalité externe, ici, le stimulus (figuratif ou non) qui lui est présenté. Il existe différentes sortes de tests projectifs, les épreuves structurales tel le test des tâches d’encre de Rorschach, ou les épreuves dites thématiques, tels, pour les adultes, le Thematic Apperception Test (ou TAT) de Murray, ou, pour les enfants, l’épreuve de Patte-Noire de Corman.