Psychologie seuil différentiel relatif
En psychophysique, le seuil absolu (ou seuil) est la grandeur de la stimula- l ion qui est tout juste perçue ; en pratique, perçue dans 50 % des cas : le seuil (Ir douleur est de 30 grammes par mm pour le bout du doigt et il n’est que de (1,2 g sur la cornée de l’œil. Le seuil est lié à la densité des capteurs.Le physiologiste Ernst Weber (1795-1878) a établi le fait fondamental en perception, que nous sommes essentiellement sensibles aux différences relatives (Piéron, 1967). Ainsi, dans une expérience typique de sensation de poids, si l’on compare un poids étalon de 100 g il faudra par exemple un poids de 110 g à un sujet, ayant les yeux bandés, pour se rendre compte de la différence de poids. On pourrait supposer que pour ce sujet, l’écart sensible est de 10 g mais on s’aperçoit qu’avec un poids étalon de 200 g, il faudra placer cette fois dans l’autre main un poids de 220 g pour que le même sujet sente la différence ; et ainsi de suite, seul un écart de 30 g sera perceptible en référence à un poids étalon de 300 g, 40 g pour un poids de 400 g, etc. Weber montrait ainsi que nous ne sommes pas sensibles à l’écart absolu mais à l’écart différentiel par rapport à une quantité de référence, dans notre exemple, le rapport différentiel, appelé Rapport de Weber est de 10 %.
Le seuil différentiel est le rapport de Weber le plus petit que nous puissions percevoir. Ainsi pour les poids, il est de 2,5 % pour les poids (10 % étaient plus faciles pour l’exemple). Ce rapport se retrouve dans la plupart des modalités perceptives, très diverses, allant de la vision à l’audition. Par exemple il est de 5 % pour la sensibilité à la pression alors qu’il est aux alentours de 20 % dans les modalités gustatives. Si cette loi psychophysique est si générale, c’est qu’elle correspond à un fonctionnement du cerveau. Les neurones sont souvent organisés de façon verticale et certains neurones d’association ne s’activent que si un neurone cible a une activité supérieure aux neurones de contexte. En somme, nous ne percevons pas dans l’absolu mais seulement les contrastes.