Psychologie point de vue topique
Le point de vue topique est un des quatre points de vue de la métapsychologie freudienne. Essentiellement descriptif, il définit les composants de la psyché. En fait, S. Freud a élaboré successivement deux modèles topiques de la psyché.
La première topique
Élaborée dès 1900 et complétée par la suite, elle différencie trois types d’espaces psychiques à l’intérieur de la psyché : le conscient, le préconscient, l’inconscient, formés chacun de représentations psychiques. Autant la circulation des représentations est assez fluide entre les deux premiers espaces – conscient et préconscient – permettant aux unes de devenir conscientes tandis que les autres sont momentanément mises en sommeil (bien que toujours disponibles en principe à la conscience en cas de nécessité), autant il existe un barrage plus sévère, dénommé censure, qui s’exerce a l’endroit des représentations psychiques inconscientes et interdisant a celles-ci tout accès à la conscience. Ces éléments ont en effet été refoulés, car susceptibles d’entrer en conflit avec d’autres contenus psychiques et/ ou d’entraîner du déplaisir (voir Principe de plaisir/déplaisir) dans la topique psychique du sujet.
La deuxième topique
Elle date de 1920 et répertorie quant à elle différentes instances psychiques au sein de la personnalité (ça – moi – surmoi – idéal du moi). Dans cette deuxième conception de l’appareil psychique, la personnalité apparaît désormais divisée entre des pôles, pulsionnels (ça) et interdicteurs (surmoi), aux intérêts divergents, que le Moi a pour tache de réguler, en vue de maintenir l’équilibre de la personnalité. Si le Moi du sujet échoue à gérer les conflits existant entre ces différentes instances de la personnalité et/ou avec la réalité externe, alors l’équilibre psychique risque de vaciller et de générer l’apparition d’une psychopathologie.
Ces deux topiques ne s’excluent nullement l’une l’autre ; leurs constituants ne se superposent pas (par exemple, l’inconscient de la première topique ne recouvre pas le ça de la deuxième topique, pas plus que le conscient n’équivaut au moi, car les instances psychiques décrites dans la deuxième topique ont simultanément une partie consciente et une partie inconsciente) ; enfin, la seconde topique, créée plus tardivement, ne remplace aucunement la première. Ces points de vue topiques présentent tous deux un intérêt théorique autant que clinique selon ce que l’on cherche à mettre en évidence du fonctionnement psychique du sujet.
La troisième topique
Décrite par le psychanalyste C. Dejours à partir des travaux freudiens sur le clivage du moi et la perversion, pour signaler l’existence dans le psychisme inconscient d’éléments échappant à la mise en représentation et de ce fait au refoulement. En effet, à côté de l’inconscient refoulé et nettement séparé de lui par la barre du clivage, il existe, dit C. Dejours, un inconscient amendai formé de contenus impensés/impensables, irreprésentés/irreprésentables. En cas de stimulation de cet inconscient, cela ne donne pas lieu au (traditionnel) retour du refoulé mais au retour du clivé qui, en cas de psychopathologie, se manifeste donc – non sous la forme de représentations (mentales telles que le sont les obsessions par exemple) mais – sous la forme d’agirs ; ceux-ci sont réalisés dans la réalité extérieure (passages à l’acte de type psychopathique ou pervers) ou somatique (maladie somatique).