Psychologie introjection-projection: introjection exemple
Couple de mécanismes psychiques permettant que se constitue la psyché primitive ou archéo-psyché (voir ce terme). Ils font partie des mécanismes les plus originaires, mais pourront ensuite être utilisés tout au long de la vie par le sujet, à des fins défensives autant constructives que pathologiques.
L’introjection se constitue en appui sur le fantasme d’incorporation et consiste en la mise au-dedans de soi de qualités appartenant à l’objet et permettant de se constituer sur le modèle de celui-ci. L’introjection est donc le substrat du processus identificatoire chez le sujet (voir Identification). La projection est le mécanisme complémentaire qui consiste à mettre hors de soi, voire expulsé, évacuer des contenus (idéiques, affectifs). Complémentaires, ces deux mécanismes vont originellement permettre que se constitue et se différencie progressivement chez l’enfant réalité interne (dedans) et réalité externe (dehors). Ainsi, par exemple, au tout début de son développement, le bébé tend à introjecter le bon objet (car il lui apporte des expériences de satisfaction pulsionnelle) et réciproquement il tend à expulser le mauvais, les expériences désagréables, conformément aux principes de plaisir, d’une part, et d’évitement du déplaisir, d’autre part, non encore tempérés par le principe de réalité (voir Principes de fonctionnement pulsionnel). Un peu plus tard dans le développement, l’introjection sera également utilisée par l’enfant de la phase œdipienne pour intégrer les interdits parentaux/sociaux auxquels il est confronté, les faire siens et édifier alors l’instance surmoïque de sa personnalité (l’introjection se réalise ici dans une partie plus spécifique de la psyché, dans une instance psychique). Au cours de l’existence, l’introjection sera encore (utile et) utilisée pour favoriser l’intégration de certaines réalités, a fortiori difficiles, tels que la perte d’objet et le deuil par exemple. Le travail du deuil va en effet supposer chez l’individu endeuillé l’introjection de la perte de l’objet, autrement dit l’acceptation de la réalité de la perte. Mais dans d’autres cas, plus pathologiques, l’introjection peut servir au sujet à réaliser une identification narcissique à l’objet perdu, engendrant alors chez lui un vécu de perte du moi, et conduisant à la mélancolie. Le mécanisme de la projection va consister, lui, à se défendre, se débarrasser de certains contenus et réalités souvent vécus comme déplaisants ; c’est le cas par exemple du sujet qui projette notamment son agressivité dans le monde extérieur (refuse de la sentir en lui, de se percevoir comme agressif) et en conséquence attribue cette agressivité à l’autre. Mais le mécanisme projectif peut aussi servir chez le sujet à des fins plus constructives ou adaptées : on le trouve en effet à l’œuvre dans les activités artistiques, créatives (tel le dessin chez l’enfant) ; s’opère ainsi une transformation, une métabolisation des éléments du monde pulsionnel interne.