Psychologie idéal du moi
Dans la seconde topique freudienne, c’est la quatrième instance psychique, dite aussi instance idéale de la personnalité ; elle est, comme le Surmoi, héritée du conflit œdipien. Elle résulte de l’identification aux parents et de l’intériorisation des interdits. Cet idéal du moi va être le modèle auquel le sujet cherche à se conformer. Tel le petit garçon qui, au sortir de son complexe œdipien, ayant renoncé à séduire sa mère, s’identifie plus activement à son père, et cherche à être comme lui, c’est-à-dire aspire à devenir un homme qui sera plus tard, comme son père, un homme marié, travaillant, doté d’une belle voiture, etc. La construction de l’idéal du moi (comme du surmoi d’ailleurs) a donc à voir avec les modèles et normes qui ont été proposés à l’enfant et que celui-ci va tendre à introjecter, suivre et parfois aussi à refuser activement.
L’idéal du moi est donc tout à la fois ce que l’individu projette devant lui et qui va être moteur de sa vie, de son comportement, mais aussi ce qui lui permet de mesurer ses réalisations effectives. Il est à cet égard important que l’idéal intègre la prise en compte de certaines données de la réalité sous peine d’entraîner pour le sujet de trop importantes déceptions (et blessures narcissiques notamment). Imaginons en effet un élève n’ayant pas « la bosse des maths » mais toutefois désireux de devenir professeur de mathématiques. Persister dans l’étude de cette discipline après de nombreux échecs, en grande partie dus à l’insuffisance de certaines capacités cognitives, signerait chez cet élève l’écart trop important (voire démesuré) entre son Moi et son idéal du moi, autrement dit l’inadéquation de son idéal au regard des réalités de son moi, source de ses récurrentes et inévitables déceptions.