Psychologie groupe
Ensemble constitué de deux ou plus de deux individus mis en situation d’interaction et d’influence mutuelle. Il n’est pas nécessaire que les individus se connaissent ou se retrouvent ensemble pendant longtemps pont que l’on parle de groupe. La simple réunion d’individus peut suffire à voir s’exprimer des processus et des comportements d’interaction et d’influence mutuelle susceptibles d’être étudiés par le psychologue (par exemple, individus étrangers les uns des autres réunis dans une salle d’attente).
Groupe, groupement
Le groupe est une notion mathématique développée à l’origine en 1831 par le jeune mathématicien E. Galois (qui est décédé à l’âge de 20 ans à la Mute d’un duel). Elle a été introduite en psychologie par J. Piaget, pour derme de façon formelle les structures cognitives caractéristiques d’un stade développement.
Un groupe est défini en mathématiques comme un ensemble G muni d’une loi de composition, tel que :
1. le couple (G, •) possède un élément neutre 0 (pour tout élément a de G, a • 0 = a) ;
2. tout élément de G possède un inverse (tel que pour tout a de G, a • inverse (a) = 0) ;
3. que • soit associative (pour tout élément a, b, c, de G, (a • b) • c = a • (b • c).
Précisons, qu’une loi de composition est une loi qui permet d’associer entre eux deux éléments d’un ensemble, quels qu’ils soient, et qui a toujours pour résultat un élément de l’ensemble, par exemple, en mathématiques, l’ensemble des entiers relatifs noté Z muni de l’addition + constitue un groupe. En effet, le couple (Z, +) possède l’élément neutre 0 (par exemple (+ 8) + 0 = (+ 8)). Tout élément de Z possède un inverse, appelé opposé dans le cas présent (par exemple (+7)+(-7)=0).Enfin, l’addition est associative dans Z. En revanche, l’ensemble des entiers naturels, noté N, muni de l’addition + n’est pas un groupe car les éléments de N n’ont pas d’inverse dans N.
Pour illustrer comment Piaget utilise le concept de groupe en psychologie, un peut prendre le groupe pratique des déplacements. Il s’agit, selon Piaget, d’une des structures logicomathématiques que le jeune enfant il nu un et demi environ construit, à la fin du stade sensori-moteur. Elle comporte l’ensemble des déplacements (que nous noterons D) que l’enfant peut produire et/ou observer, sur son propre corps ou sur des objets. Cet ensemble D est muni d’une opération de pensée (que nous désignons par le signe +) qui permet de combiner entre eux des déplacements, autrement dit de les enchaîner successivement ou de concevoir mentalement des enchainements. C’est l’équivalent de la loi de composition en mathématique. Le groupe pratique des déplacements est un groupe au sens mathématique du terme car il en a toutes les caractéristiques. Il y a un élément neutre (le déplacement nul). Chaque déplacement a son contraire, c’est-à-dire un déplacement de même longueur, de même trajectoire, mais en sens inverse, la combinaison des déplacements est associative. Pour mettre en évidence cette associativité, imaginons que l’on désigne par A, B et C dois déplacements quelconques dans l’espace. Si l’on effectue d’abord, d’un seul trait, les déplacements A et B puis, qu’après une pause, on poursuive avec le déplacement C, cela revient rigoureusement au même que de faire d’abord A, de marquer une pause, puis d’enchaîner d’un coup B et C. La relation (A + B) + C = A + (B + Q est donc bien vérifiée.
Si J. Piaget applique aussi le groupe à d’autres structures caractéristiques d’un stade de développement (par exemple le nombre ou le groupe INRC), il en est autrement en ce qui concerne la formalisation des opérations mentales sur les classes (également sur la sériation), car la notion même de loi de composition, centrale dans un groupe, comporte dans ce cas des caractères limitatifs. En effet, pour opérer sur des classes, il est nécessaire de tenir compte de leurs rapports d’emboîtement et de contiguïté. On ne peut pas librement les combiner en négligeant ces emboîtements et ces contiguïtés. Par exemple, si on désigne par les lettres A et B deux ensembles, on ne peut pas trouver le résultat de A + B sans tenir compte de la relation d’inclusion entre A et B. En effet, A + B vaut B si A est inclus dans B (par exemple, l’ensemble A des marguerites plus l’ensemble B des fleurs donne au total des fleurs car les marguerites sont incluses dans les fleurs) mais vaut autre chose si A n’est pas inclus dans B (par exemple, par ensemble A de marguerites plus un ensemble B de roses, ne va pas donner au final des roses).
Le chercheur J. Piaget définit alors le groupement, structure parente de groupes mathématiques et qui explicite certaines opérations mentales sut les classes (ou les relations lorsqu’il s’agit de raisonner sur la sériation). Un groupement possède cinq caractéristiques (Piaget, 1950), les lettres désignant ici des classes :
> deux opérations de classes constituent par leur réunion une nouvelle opération de classes (par exemple A + A’= B et B + B’- C équivaut à – + A’+B,= C) ;
> chaque opération peut être inversée ;
> trois opérations distinctes, composées entre elles sont associatives : (A+ A,)+B,= A + (A’+B’) ;
> la composition de toute opération avec son inverse aboutit à une opération « identique générale » (équivalent de l’élément neutre du groupe par exemple (A + A’)+(-A- A’)= 0 ;
> toute opération composée avec elle-même ou avec celles qui comprennent déjà laisse ces dernières inchangées A +A – (l’ensemble des marguerites plus l’ensemble des marguerites donne l’ensemble des marguerites) (tautologie), d’où A c B (« A inclut dans B ») implique que A + B = B (l’ensemble des marguerites plu l’ensemble des fleurs donne l’ensemble des fleurs).