psychologie conflit œdipien
En référence au mythe d’Œdipe de Sophocle, ce conflit est caractéristique de la phase génitale du développement infantile. Il signe que l’enfant est passé d’une relation essentiellement duelle (à sa mère) à une relation triangulaire (traditionnellement, le triangle œdipien est représenté par le trio père-mère-enfant) au sein de laquelle il ressent des désirs érotiques (incestueux) et hostiles (de meurtre) successivement pour chacun de ses deux parents. Le complexe d’œdipe comprend donc, en principe pour chaque enfant, deux versions : l’une dite positive consistant en l’attrait érotique pour le parent de sexe opposé à lui/elle et corrélativement le désir d’éliminer le parent de même sexe (le rival), et l’autre version, dite négative, consistant en l’attrait érotique pour le parent de même sexe que lui et corrélativement en une hostilité à l’égard du parent de sexe différent. Cette double face du conflit œdipien traduit la bisexualité psychique existant en chaque individu et montre la nécessité d’identifications autant masculines que féminines (homosexuelles et hétérosexuelles en somme) pour la bonne construction psycho-sexuelle de tout sujet. La structuration psychique optimale de la personnalité suppose la résolution (ou liquidation) du conflit œdipien, consistant chez l’enfant – au sortir de la phase génitale puis lors de l’adolescence dans le renoncement à satisfaire ses désirs œdipiens (tant incestueux que meurtriers) et à chercher de nouveaux objets d’amour hors de la cellule familiale. Le renoncement aux désirs œdipiens constitue certes une castration symbolique pour le sujet, mais qui est gage d’une sexualité génitale à venir pleine de satisfactions.