Psychologie censure
C’est le nom donné par S. Freud à la fonction psychique chargée d’interdire aux pensées et désirs inconscients l’accès aux systèmes préconscient- conscient (voir topique, première topique) car ils risqueraient de générer du conflit avec d’autres représentations psychiques et donc, in fine, du déplaisir pour le sujet.
L’oubli d’un mot ou d’un nom pourtant familier au sujet constitue un bel exemple de censure réussie, signe de l’action du mécanisme psychique du refoulement ; cet oubli s’explique, selon S. Freud, par le fait que l’élément oublié entretient un rapport avec des complexes inconscients (et refoulés) et qui doivent demeurer tels sous peine d’entraîner de la gêne, voire même des troubles chez l’individu. Inversement, il existe des situations où s’opère une brèche dans la censure. On assiste alors à l’irruption inopinée d’un élément qui aurait normalement dû rester inconscient, refoulé, mais qui a réussi à forcer ce barrage en raison de l’intensité de la motion psychique inconsciente ; c’est le cas, par exemple, du lapsus ou mot qui vient à la place d’un autre que celui attendu. Prenons justement pour exemple le cas de Pierre, jeune homme qui vient de se faire lâcher par sa opine Sandrine ; il est dépité, déçu, triste car il était très amoureux de Sandrine. Un peu de temps s’écoule, il retrouve une petite amie, Corinne, tout semble aller très bien entre eux, et ne voila-t-il pas qu’un beau jour en voulant l’appeler, surgit inopinément le prénom de Sandrine au lieu de i fini de Corinne… Ce lapsus témoigne qu’une partie de Pierre, une partie di* son psychisme, de son désir inconscient surtout, a du mal à renoncer à son ancien objet d’amour, Sandrine (voire n’en a pas fait le deuil), même si Pierre est, consciemment du moins, satisfait de sa relation avec Corinne. Ce type de situation permet de révéler au passage l’existence de contenus (désirs notamment) antagonistes au sein de la topique psychique d’un ce qui est donc source de conflits intrapsychiques.