Lombalgie en milieu professionnel
Définition
Selon la société française de rhumatologie:
«Douleur lombo sacrée, à hauteur des crêtes iliaques, ou plus bas, médiane, ou latérale,avec possibilités d’irradiations ne dépassant pas le genou, mais avec prédominances des douleurs lombo sacrées durant au moins 3 mois, quasi quotidiennes, sans tendance à l’amélioration».
Selon sa durée, la lombalgie est aiguë ou chronique
- La lombalgie aiguë:
La lombalgie aiguë se caractérise par une douleur lombaire basse, très intense, pouvant parfois survenir sans facteur déclenchant précis. Cette douleur n’est soulagée efficacement que par les médicaments antalgiques.
- La lombalgie chronique
La lombalgie chronique se définit par la persistance de douleurs lombaires au-delà de 3 mois. Elle est rare seulement 5% des personnes touchées continuent à souffrir 3 mois après le début d’une lombalgie aiguë. C’est la forme grave de la lombalgie commune, du fait de son retentissement social et professionnel.
Facteurs de risque
Risques liés à l’activité physique
Chaque poste de travail comporte une part d’activité physique. Cette activité physique est souvent souhaitable, car l’immobilité est un facteur de risque de pathologies articulaires, musculaires et cardiovasculaires. Cependant, pour certaines professions, cette activité physique est excessive, déséquilibrée, et peut directement provoquer des lésions de l’appareil locomoteur (dos, membres).
Une posture prolongée est difficilement supportable pour un lombalgique bien qu’elle soit rarement seule en cause dans l’origine d’une lombalgie.
La manutention manuelle, et en particulier le port de charges lourdes, est connue comme un facteur favorisant la lombalgie. Si ces efforts sont faits dans de mauvaises conditions, le risque est alors encore plus important.
Vibrations
L’exposition aux vibrations est inhérente à l’exercice de nombreuses professions où le travailleur est en contact avec de la machinerie (engin de chantier, chariot de manutention…) ou avec du matériel vibrant. Lorsqu’un travailleur est assis sur un siège vibrant, les vibrations sont transmises à l’ensemble du corps par le biais de la colonne vertébrale. Le risque de lésion dépend de l’intensité et de la fréquence des vibrations, de la durée de l’exposition et de la partie du corps qui reçoit l’énergie des vibrations.
Risques psychosociaux et organisationnels
les principaux facteurs de risque psychosociaux et organisationnels de lombalgies
- peu de reconnaissance,
- forte demande psychologique (quantité de travail, contraintes de temps),
- insatisfaction professionnelle,
- faible autonomie décisionnelle,
- faible soutien social (relations avec les collègues et l’encadrement),
- monotonie des tâches.
Comment prévenir les lombalgies?
Pour éviter que le salarié ne développe une lombalgie , il faut analyser le contexte de survenue des lombalgies dans l’entreprise, identifier tous les facteurs de risque, puis élaborer une démarche de prévention qui associe une approche technique, organisationnelle et individuelle.
Prévenir les risques liés à l’activité physique
La prévention des accidents liés aux manutentions manuelles peut se décliner selon quatre grands axes
- Aménager le poste de travail afin de permettre la réalisation des manutentions manuelles dans les meilleures conditions de posture (hauteur de travail, respect des zones d’atteintes…) et d’espace de travail afin de permettre aux salariés d’appliquer les principes de manutention en sécurité.
- Organiser le travail.
- Réduire la contrainte par la réduction du poids unitaire des charges, des distances et des fréquences de manutention.
- Former et informer les salariés.
Prévenir les atteintes liées aux vibrations
Pour protéger les travailleurs contre les effets des vibrations, il faut:
- réduire les vibrations à la source en nivelant les surfaces de roulement, en choisissant l’engin adapté à la tâche et aux conditions des sols;
- diminuer la transmission des vibrations aux opérateurs en intercalant des dispositifs de suspension entre la source et la personne tels que des pneus plus souples, une suspension basse fréquence du châssis ou de la cabine, des sièges suspendus adaptés aux caractéristiques dynamiques des véhicules;
- optimiser la posture des opérateurs de façon à diminuer la pression intradiscale au niveau lombaire en soutenant le dos correctement par un siège facilement réglable (suspension adaptable au poids du conducteur, inclinaison du dossier, appui lombaire…) en facilitant la rotation du buste pour les opérateurs (dossier ne montant pas plus haut que les omoplates, assises tournantes,…).
Prévenir les risques psychosociaux et organisationnels
La prévention des lombalgies passe par une bonne organisation du travail. Organiser, c’est éviter l’encombrement des zones de travail et des passages, qui peut rendre acrobatiques certains déplacements manuels de charges ou constituer un obstacle à l’utilisation d’aides mécaniques.
La prévention par l’organisation du travail est en général la plus efficace mais aussi la plus difficile à mettre en œuvre car elle remet en cause des fonctionnements, des habitudes.
Des aménagements simples s’avèrent efficaces pour réduire les contraintes. Par exemple, l’effet des vibrations peut être réduit en diminuant ou en fractionnant les temps d’exposition. Ces moyens permettent aux structures vertébrales de récupérer de la fatigue musculaire et de la compression des disques intervertébraux. Travailler trop vite, dans l’urgence, et effectuer des gestes brusques sont des causes de fatigue, d’accident et de fragilisation des structures vertébrales. Il faut donc éliminer ou réduire autant que possible les à-coups de production et les contraintes de temps, qui empêchent d’appliquer les principes de manutention en sécurité.
Enfin, il faut aussi éviter les postures prolongées il est essentiel de pouvoir bouger et de faire des pauses régulièrement.