La schizophrénie
Pour diagnostiquer une schizophrénie, il faut qu’il y ait :
• un syndrome dissociatif comprenant la discordance et un délire para- noïde ;
• une détérioration par rapport à l’état antérieur ;
• une durée des symptômes d’au moins six mois ;
• un début de la maladie avant quarante ans.
La dissociation désigne l’état mental d’une rupture de lien entre les différents éléments de la personnalité : pensée, affect et comportement ne sont plus liés. Cela donne par exemple lieu à la présence simultanée de deux affects contradictoires. La discordance est la manifestation extérieure de la dissociation. Par exemple, l’observateur s’aperçoit que le sujet est bizarre et semble détaché de ta réalité. L’ambivalence, la bizarrerie, l’hermétisme et le détachement de la réalité sont les quatre éléments autour desquels s’organisent les symptômes.
Les symptômes visibles se situent à trois niveaux :
• intellectuel, on note une chute des performances, des phénomènes de barrage (arrêt soudain du discours qui ne reprend pas), goût pour l’abstrait, néologisme, etc. ;
• affectif, on note ce qu’on appelle un « émoussement affectif ». Il s’agit d’une indifférence affective du sujet par rapport à ce qu’il vit. Il existe aussi des parathymies, comme des rires injustifiés ;
• comportemental, on note des bizarreries du comportement, un maniérisme, des stéréotypies (répétition d’un même geste) ou un repli sur soi.
Le délire paranoïde
On appelle délire paranoïde la forme du délire du schizophrène dont les mécanismes et les thèmes sont multiples et dont le degré de systématisation est nul (pas de construction logique ni de cohésion du système délirant). C’est un délire polymorphe avec mécanismes et thèmes multiples : mécanisme intuitif, hallucinatoire, imaginatif et thème d’influence hypocondriaque, persécution, grandeur. Le délire part dans tous les sens. Le sujet participe au délire de façon froide, avec une certaine indifférence. La relation à l’autre est également touchée par l’indifférence affective.