Les troubles des conduites alimentaires : Evolution et pronostic
Il existe trois types d’évolutions :
– Evolution favorable:
– Amélioration partielle: fluctuations pondérales, alternances de périodes d’anorexie- boulimie, difficultés sociales et sexuelles.
– Evolution grave: chronicisation des troubles avec risque de mortalité.
Les éléments de mauvais pronostic sont :
Commodité psychiatrique;
– Importance de la perte de poids: BMI Retard de la première intervention thérapeutique;
Accès boulimiques/vomissements/laxatifs, surtout s’il y a des troubles de l’image du corps;
Absence de motivation au traitement proposé;
Gravité de la dénutrition;
Difficultés psychologiques à l’enfance, conflits familiaux;
OMI, amyotrophie, réapparition du lanugo, acrcyanose, troubles des phanères;
Signes biologiques de dénutrition (cytolyse)
Ostéoporose.
Les complications sont :
Troubles digestifs: brûlures œsophagiennes, retard à la vidange gastrique, érosions dentaires, hypertrophie des glandes salivaires.
– Complications plus graves:
– Dégénérescence gélatineuse de la moelle avec pancytopénie
– Problèmes de fertilité
– malformations fœtales
– Suicide
Diagnostic positif :
Ânamnése :
– Rapports avec la nourriture, carences affectives, relations interpersonnelles, dynamique familiale, apparition des troubles, DDR.
– Signes positifs: triade, troubles de l’image du corps, distorsions cognitives.
– Signes négatifs: absence d’autres pathologies psy pouvant donner une anorexie.
Examen clinique :
Evaluations de l’état nutritionnel.
Examen somatique complet.
Recherche des étioiogies organiques.
Examens paracliniques :
Dans le but d’apprécier la gravité de la dénutrition : Fonction rénale, glycémie, !ono Sg (Hypo K+), Bilan hépatique (cytolyse), TP, protidémie, NFS: anémie, leucopénie, ECG, Ostéodensitométrie, FT 4, TSH, cholestérol…
Echelles et tests psychologiques :
Echelles et tests de dépistage: EAT 40 Tests projectifs: test de Rorschah: monotonie et sécheresse des protocoles reliés aux troubles de l’image du corps.
Critères DSM IV : voir annexe 1
Diagnostic différentiel :
Origine organique :
Diminution de l’appétit, mais sans désir de maigrir: certains cancer, maladies systémiques, tbc, insuffisance hypophisaire ou cortico-surrénaliennes
Amaigrissement sans diminution de l’appétit: hyperthyroidie, DID, malabsorption digestive.
Secondaire à une pathologie mentale :
– Dépression sévère
– Schizophrénie
– Troubles anxieux: phobies, TOC
– Personnalités pathologiques: histrionique, obsessionnelle, limite.
– Boulimie: d’autant plus que la comrbidité est fréquent.
La boulimie :
Diagnostic clinique :
Femme jeune, de niveau social et intellectuel sup à la moyenne.
Début: suite à un régime restrictif, des vomissements provoqués ou un événement traumatisant.
L’appétit est souvent considérable avec beaucoup de mal à le maîtriser.
Souvent associée à d’autres troubles des conduites: alcool, toxiques, kleptomanie ++
Pendant l’accès, il y une perte de contrôle, et si le plaisir est présent au départ, il va vite disparaître pour laisser la place à un dégoût de soi, et un sentiment de honte. La nourriture est engloutie plus que savourée. La relation à l’objet de satisfaction de ses besoins est proche de cele du toxicomane.
La crise s’arrête par un vomissement provoqué, ou à cause d’une sensation douloureuse de réplétion gastrique ou de fatigue intense avec somnolence.
Il existe souvent des stratégies de contrôle du poids qui permettent au sujet de maintenir un poids dans les limites de la normale, avec souvent des fluctuations pondérales de l’ordre de 5 kg.
2. Evolution et pronostic :
2.1. Evolution :
Alternance d’épisodes de gloutonnerie incontrôlable/ stratégies de compensation.
On note des préoccupation concernant le poids, l’apparence, l’allure et l’attrait corporel, d’où la dimension séductrice (loin de la négligence des anorexiques).
L’Evolution est meilleure que l’anorexie.
Si l’ adapté, amélioration symptomatique dans 50% des cas pouvant se stabiliser sur 5 ans. Mais, il s’agit d’une pathologie chronique, avec possibilité de rechutes.
Le pronostic :
Dépend des:
– complications métaboliques
– des conséquences de vomissements
Les complications :
Liées aux stratégies de contrôle de poids
Psychiatriques Tentatives de suicide
Diagnostic positif :
– Présence de crises
– Sentiment de perte de contrôle du comportement alimentaire.
Les stratégies thérapeutiques des troubles des conduites alimentaires sont aujourd’hui devenues plus complexes, mieux adaptées à chaque situation clinique et elles tiennent compte de la symptomatologie alimentaire prédominante.
Les moyens thérapeutiques :
– L’hospitalisation.
– Les traitements diététiques.
– Les psychotropes.
– Les psychothérapies.
Indications :
L’hospitalisation :
Mesure thérapeutique « de dernier recours » qui permet parfois à la patiente d’expérimenter des « modalités relationnelles nouvelles », de bénéficier dans de bonnes conditions médicales d’une renutrition prudente qui nécessite parfois le passage, préalable, dans un véritable service spécialisé de réanimation pour patients dénutris ayant des perturbations métaboliques graves comme l’hypophosphorémie, l’hypok+, la majoration de la diurèse avec perte de poids..
On considère actuellement que la renutrition médicalisée s’impose lorsque l’indice de masse corporelle est inférieur à 13 avec des perturbations biologiques et/ou cliniques comme des œdèmes des membres inférieurs ou des escarres.
Les traitements diététiques :
Dans le cadre d’une hospitalisation en service spécialisé, il peut s’agir de bâtir un programme de diversification alimentaire avec introduction progressive des aliments évités pour aboutir à une alimentation authentiquement diversifiée.
Place des psychotropes :
Certains produits ont fait la preuve de leur Intérêt dans la boulimie ou dans l’anorexie en présence d’un syndrome dépressif franc, de troubles obsessionnels ou de perturbations sérotoninergiques.
Effets prometteurs de la fiuoxétine dans l’anorexie.
Certaines thérapeutiques anxiolytiques peuvent être utilisées lorsque l’angoisse est manifestement trop douloureuse à supporter.
Les psychothérapies :
Quelles que soient leurs références théoriques, toutes les psychothérapies applicables aux TCA visent à renforcer le moi, à réaliser un soutien psychologique, à déculpabiliser, à faire renaître l’aptitude à éprouver des plaisirs, et – dans certains cas seulement – à mettre au jour et à chercher à élucider conflits infantiles ou schémas de pensée anciens, erronés et mal adaptés.
Il peut s’agir de Approches psychodynamiques. Techniques privilégiant l’approche corporelle. Les approches comportementales et cognitives.
Une réponse pour "Les troubles des conduites alimentaires : Evolution et pronostic"
Ce problème est souvent lié à un passé douloureux et qui s’ensuit jusqu’à l’adolescence.