Les pièges du pouvoir : L'homo politicus
Ce tour d’horizon des cuistres ne serait pas complet si l’on oubliait certains de nos élus. Chaque milieu professionnel a ses moutons noirs, mais il faut bien admettre qu’il en est où la concentration est plus forte et le monde politique est de ceux-là.
Les élus : évidemment, ces malheureux séducteurs des urnes ont toutes les excuses valables et nous devons faire preuve d’indulgence à leur égard ; sollicités, adulés, oubliés, méprisés, ils sont soumis, en permanence, au dur régime de la douche écossaise. Toutefois, autorisons-nous quelques conseils (ils présentent même un intérêt électoral).
Vous, mesdames et messieurs les « politiques », faites donc preuve d’un minimum d’attention lorsque vous échangez quelques mots avec un concitoyen.
Ne jouez pas les courants d’air permanents en franchissant les journées comme on saute un steeple-chase.
Le savoir-être à l’heure est valable aussi pour un ministre.
Ne vous croyez pas à « L’heure de vérité » lorsqu’on vous pose une question. Répondez sans faire un meeting !
Abandonnez cette maudite langue de bois qui est l’impolitesse majeure de toute la classe politique française envers sa clientèle. Elle est la manifestation du mépris et le symbole d’une mystification grossière, même lorsque ce n’est pas le cas.
Marquez un peu de considération réelle envers vos collaborateurs.
Conservez cette distance qui vous permettra de ne pas vous caricaturer vous-même, en jouant au ministre ! (au député, au sénateur, etc.)
Écartez les flagorneurs car très vite vous ne vous apercevrez plus qu’ils le sont.
Lorsque vous inaugurez les chrysanthèmes (même si cela vous ennuie), ne demandez pas à votre chef de cabinet où vous êtes.
Ne vous décommandez pas sans vergogne, décevant sans état d’âme tous ceux qui ont organisé une manifestation autour de vous.
Vous êtes au service de l’État ! pensez-y lorsque vous vous comportez comme si la terre entière était au vôtre.
Et nous, humbles citoyens, essayons de respecter quelques règles de base qui aideront nos élus à rester simples et courtois.
Lorsque vous avez la chance d’en croiser un, présentez-vous toujours et immédiatement (nom, prénom, lieu de dernière rencontre…). Un homme politique n’est pas un ordinateur et le nombre de gens qu’il voit nécessiterait qu’il le soit.
Ne bousculez pas tout le monde pour l’approcher.
N’entraînez pas le malheureux dans un coin pour lui exposer votre cas qui a quatre-vingt-dix chances sur cent d’être extrêmement banal. Contentez-vous d’annoncer une lettre ou demandez-lui à qui vous adresser.
Ayez la pudeur de vos opinions, vous n’êtes pas journaliste à / 00 minutes pour convaincre.
Ne prenez pas l’assistance à témoin pour vous faire remarquer.
N’apportez la contradiction que lorsque les circonstances vous y autorisent (campagne électorale, réunions spéciales…).
Ne colportez pas de « on-dit » alors qu’il vient tout juste de quitter la pièce. Ne faites pas publiquement de sous-entendus.
Ayez conscience que le temps, pour un homme politique, est ce qu’il y a de plus précieux, respectez donc le sien et ne le contraignez pas à écourter brutalement des entretiens.
N’imposez pas votre présence en vous collant pour lui parler alors qu’il est en pleine discussion avec quelqu’un d’autre.