Les états d'agitation
Introduction et definitions
L’activité psychomotrice est un des aspects les plus immédiats par lesquels s’expriment les perturbations de la vie psvchiQue.L’aaitation peut se définir comme expression motrice de l’excitation psychique.L’excitation correspond à une exaltation, une augmentation d’activité de toutes les fonctions qui participent à la vie psychique, qu’eiles soient instinctuelles, intellectuelles, émotionnelles ou comportementales.
l’agitation peut survenir dans des circonstances diverses et revêtir des significations très différentes. Selon l’intensité, on parle d’hyperactivité, d’agitation et de fureur.
L’hyperactivité Désigne une augmentation des conduites motrices et des comportements complexes. Elle peut être coordonnée et efficace, pouvant s’observer aussi bien chez le sujet normal, que dans les états pathologiques modérés.
L’agitation Désigne un niveau d’hyperactivité clairement pathologique, où tes gestes et les comportements se succèdent sans coordination et sans efficacité.
Le sujet passe sans cesse, d’une ébauche d’activité à une autre, de façon désordonnée et incontrôlée. Les conduites violentes et agressives y sont fréquentes.
La fureur Etat d’agitation extrême, accompagné d’une exaltation émotionnelle ntense faite de colère et d’agressivité totalement incontrôlée, destructrice et parfois meurtrière.
Diagnostic etiqlogique Reconnaître la nature et la signification d’un état d’agitation peut être difficile, du fait de la fréquence de cas complexes, dont les origines sont souvent intriquées. Néanmoins, on peut distinguer schématiquement :
Etats psychotiques aigus
Accès maniaque: Les maniques sont souvent excités, bavards, euphoriques avec une hyperactivité plus ou moins importante et souvent stérile. L’agitation est caractérisée par Sa dimension ludique.
Cette activité débordante peut mener le maniaque à des excès et le pousser à des conduites dangereuses de type tapageur,
II est classique de dire que le maniaque fait plus de bruit que de mal.
BD A; L’agitation s’intégre au délire et en accompagne les fluctuations, avec une excitation motrice, une logorrhée intarissable ou au contraire des phases de mutisme et de stupeur.
Le délire est aussi immédiatement agi qu’il est vécu, expliquant les conduites d’agitation souvent observées.
La mélancolie anxieuse ou agitée: une agitation et une turbulence peuvent être notées, en plus des symptômes mélancoliques habituels (tristesse foncière, douleur morale, idées d’incurabilité de culpabilité et d’indignité)
Le risque suicidaire est à son maximum dans ces tableaux.
La psychose puerpérale: aussi bien le délire que ta symptomatologie confusionne!le peuvent engendrer une agitation psychomotrice.
La confusion mentale
La plus organique des urgences psychiatriques ».
La perplexité anxieuse y est constante.
Les réactions comportementales des sujets confus sont variables: certains malades ont une agitation motrice considérable, parfois liée à une activité onirique avec des conduites de fuite ou d’attaque.
Les états psychotiques chroniques
La schizophrénie catatoniaue: Au cours de ces états caractérisés par le négativisme, l’inertie, la stupeur et le mutisme, peuvent survenir, de façon brutale, des accès de fureur catatonique sous forme de décharges motrices d’une violence incontrôlable.
Autres psychoses chroniques: peuvent être pourvoyeuses d’accès d’agitation,
Pathologie réactionnelle
L’hvstérie: La personnalité histrionique se caractérise par une réactivité émotionnelle avec hyperémotivité et impulsivité. Des accès de colère c/astique, peuvent être observées, en réaction à une situation frustrante ou anxiogène donnée.
La Dsvchooathie: L’irritabilité, l’impulsivité, l’agressivité et l’intolérance aux frustrations sont constamment associés à Sa personnalité antisociale. Ces patients ont souvent du mal à se conformer aux normes sociales et présentent des états d’agitation à la moindre contrariété.
Pathologie organique
L’épilepsie: Selon la chronologie par rapport à la crise, on distingue:
Les états d’agitation critiques; essentiellement lors des crises partielles complexes. On assiste à une suspension plus ou complète de l’activité psychique consciente avec persistance d’un comportement moteur, qualifié d’automatique, souvent désorganisé, stéréotypé et désinhibé. L’épisode est suivi d’une amnésie.
Les états d’agitation post-critiques: Il s’agit en fait d’une confusion post¬critique. Une certaine agitation y est fréquemment associée, au plus, on peut observer des accès de fureur. L’épisode est généralement bref et l’amnésie y est constante.
Etats démentiels
Des états d’agitation peuvent survenir, souvent réactionnels à des contrariétés, les troubles mnésiques y sont fréquents et évocateurs.
déficience mentale
Des réactions d’agitation psychomotrices peuvent apparaître, liées à des contrariétés. Elles peuvent être violentes et explosives
l’abus de substance et l’alcoolisme
La toxicomanie: surtout le syndrome de sevrage aux opiacés et leurs substituts ( morphiniques, Se Temgésic, le Subutex), pouvant constituer un état d’agitation anxieuse, éventuellement aggravé par une revendication agressive afin d’obtenir le produit ou son substitut.
L’alcoolisme:
– L’ivresse pathologique; Elle peut revêtir l’aspect d’un état d’agitation excito- -notrice, avec accès paroxystique de fureur. Sa durée spontanée peut atteindre plusieurs heures. La crise est violente et imprévisible. Elle se termine par une torpeur, voire un sommeil comateux. Une amnésie recouvre l’ensemble de épisode.
– Le déliruim tremens;associe dans sa phase d’état une agitation motrice, un onirisme, des signes neurologiques et une altération de l’éta
CAT PRATIQUE : objectifs
- Contrôler l’agitation pour éviter le risque de conduites violentes et ses conséquences médico-légales.
- Faire une évaluation diagnostique la plus rapide possible pour dépister une pathologie organique sous-jacente.
- CAT PRATIQUE: Dans l’immédiat
- Médicaliser l’abord du patient, se présenter à lui.
- Eviter toute contention brutale et s’assurer de Sa collaboration d’un nom suffisant d’aides pour assurer une contention physique.
- Instaurer une chimiothérapie sédative, par voie parentérale, en fonction de nature et de l’importance de l’agitation.
ET PRATIQUE : Chimiothérapie
- Crise modérée, névrotique et réactionnelle: une isolation de l’entourage avec administration d’un anxiolytique type Va Hum*, Tranxène* ou Equanil* suffit en général.
- si l’agitation est plus importante: on a recours aux neuroleptiques sédatifs par voie intra musculaire, surtout de la famille des phéncîhiazines (Largactil*, Nozinan*)
- Dans les états d’agitation extrêmes avec violence: certains auteurs proposent un protocole de sédation rapide impliquant administration d’un anti psychotique toutes les 30 à 60 mn, la posologie moyenne nécessaire est de 10 à 20 mg d’Halopéridot ou 300 à 600 mg de Chiorpromazine (Largactil*). Ils préconisent aussi, pour plus d’efficacité, d’alterner un antipsychotique et une benzodiazépine: 5 mg d’Halopéridol en IM avec 1 à 2 mg de Lorazépam toutes les 30 mn jusqu’à obtention de la sédation
CAT PRATIQUE: Bilan diagnostic
- Rattacher l’état d’agitation soit à une origine psychiatrique, toxique ou organique et adopter les mesures thérapeutiques spécifiques quand nécessaire.
Conclusion
- Fréquemment rencontrés en situation d’urgence.
- Éliminer une cause organique sous jacente.
- Avoir à l’esprit les étiologies toxiques, surtout le sevrage aux opiacés.
- Le traitement passe par une dimension de sécurisation primordiale
- • Choisir la chimiothérapie adéquate.
- • N’orienter vers les urgences de psychiatrie que quand il existe une pathologie psychiatrique avérée.