Le travail en chiffre : La formation
La formation professionnelle est un élément important de développement des salariés qui leur permet, dans le meilleur des cas, d’accéder à des promotions et, plus généralement, de pouvoir conserver leur emploi en s’adaptant aux transformations de l’entreprise. Pour l’organisation, la formation est un investissement important qui, dans certains secteurs (technologies, services financiers, etc.), conditionne la poursuite pérenne de ses activités.
Nous disposons d’enquêtes et d’études qui permettent d’analyser quels sont les salariés qui ont accès à la formation. Les politiques européennes mettent l’accent sur la nécessité de pouvoir suivre des formations « tout au long de la vie ». On pourrait s’attendre à ce que les gens les moins formés au départ de leur vie professionnelle puissent récupérer, en quelque sorte, leur « retard ». En fait, les enquêtes montrent plutôt que plus un salarié est qualifié, plus il a accès à de nouvelles formations. Les ouvriers qualifiés auront des formations liées strictement à l’évolution des techniques qu’ils utilisent au quotidien. Chez les employés, on observe des différences selon les secteurs d’activités. Par exemple, les employés de maison, les agents de maîtrise dans l’hôtellerie, les agents d’entretiens, les gardiens auront très peu de possibilités de formation. En revanche, les employés et techniciens d’assurances, de banques, de la fonction publique, etc. auront plus facilement accès à la formation. Ce sont des formations qui sont nécessaires pouvoir continuer à exercer son poste. Ce ne sont pas forcément des formations qualifiantes.
Du côté des cadres, des techniciens, des médecins, des informaticiens, l’accès à la formation est beaucoup plus important : près de 70 % d’entre eux suivent au moins un stage de formation chaque année.
Le ministère du travail français a étudié le lien entre le taux d’accès à des formations continues et les taux de promotion un an après la formation. Ces deux taux sont plutôt liés dans le cas des secteurs du transport ferroviaire et aérien et des activités financières. Dans l’industrie, on observe plus facilement des formations non suivies de promotions alors que c’est l’inverse dans les secteurs du conseil ou des postes et télécommunications. La construction, les services aux particuliers, l’agriculture, sont des secteurs ou les salariés ont peu accès à la fois à des formations et à des promotions.
L’examen du contenu des formations financées par les entreprises (données INSEE, année 2000) montre les éléments suivants :
- l’informatique et la bureautique représentent 25 % des dépenses en formation ;
- les formations à des techniques industrielles : 15 % ;
- celles relatives à l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail : 10 % :
- les formations de type « développement personnel » (communication, management, etc.) représentent également 10 % de l’ensemble ;
- suivent les formations à la vente, à la gestion, médico-sociales et les formations de formateurs ;
- les formations générales (français, mathématiques, etc.) ne représentent que 4 % de l’ensemble et les formations linguistiques moins de 3%.
Selon la même enquête, on peut constater des différences importantes d’accès à la formation selon les diplômes et les catégories socioprofessionnelles. Par exemple, les cadres sont 45,9 % à avoir suivi une formation en 1999/ 2000 contre 11,8 % des ouvriers. Les personnes disposant d’un diplôme supérieur à bac+2 sont 43,9 % à avoir accès à une formation tandis que les non diplômés sont 14,9 %.