Le stress est bien immunosupresseur
Il y a bien vingt ans qu’on avancé l’hypothèse d’un effet immunosuppresseur du stress. Une étude fait référence à ce sujet: c’est celle qui démontre qu’au moment du décès d’une épouse porteuse d’un cancer de sein, on enregistre chez les maris une brusque et nette réduction de la réponse des lymphocytes aux substances cancérigènes.
Cet effet immunosuppresseur se confirme de plus en plus: une étude de médecine et hygiène a rapporté il y a quelques mois que mois que, chez l’animal, le stress réduit la réaction de l’organisme aux substances cancérigènes et l’activité Natural Killer (tueur) des lymphocytes.
On cherche toujours le circuit de cette modification; on avait imaginé qu’il suivait ce qu’on appelle l’axe adréno-hypophysaire, c’est-à-dire celui qui relie chimiquement l’hypophyse aux glandes surrénales. Mais il semble plutôt que l’action du cerveau soit beaucoup plus directe: ce seraient alors des peptides sécrétés par l’hypothalamus qui agiraient sur les lymphocytes, par le relais du système sympathique.
En revanche, la recto-colite hémorragique, qui passa longtemps pour une affection psychosomatique (notons que cette expression est impropre, car une maladie peut avoir une origine psychique, mais elle ne peut pas être psychosomatique), vient d’être rayée du catalogue des conséquences éventuelles d’un stress.
Tout cela indique, une fois de plus, que la psychothérapie ne devrait plus être considérée du tout comme une intervention de luxe, aléatoire et « littéraire », c’est-à-dire relevant des « choses de l’âme ».
Il faut la considérer comme une thérapie à portée organique au plein sens du mot. Et il est donc temps de renoncer également à la vieille dichotomie âme-corps, tout comme il est temps d’évaluer les effets réels des thérapies freudiennes, à supposer que ce soient bien des thérapies.