L'avenir des enfants endeuillés
Ainsi va le deuil ; ainsi vont les deuils dans leurs expressions cliniques et dans leurs mouvements psychologiques sous-jacents. Ils arrivent spontanément et normalement à leur terme. Mais ils peuvent aussi se compliquer ou devenir pathologiques. Les deuils pathologiques sont des maladies physiques ou mentales qui surviennent au cours ou au décours du deuil chez des personnes qui n’en paraissaient pas atteintes jusqu’alors. Les deuils compliqués sont ceux qui ne suivent pas un cours normal, du fait en particulier de leur longueur et de diverses perturbations. Les issues des deuils des enfants partagent des caractères communs avec tous les deuils mais comportent aussi leurs particularités.
Dans les circonstances normales où l’enfant retrouve au bout de quelque temps la sécurité de son cadre habituel de vie et dans ses relations avec les autres, les différents troubles décrits plus haut, comme témoignant du choc et de la réaction dépressive, s’estompent progressivement. On sera plus attentif à leurs modes d’évolution qu’à leur durée brute ; on réagira au bout de quelque temps si on ne les voit pas s’améliorer ou, au moins, s’estomper. Pour les enfants endeuillés, comme pour tous ceux qui se trouvent en situation délicate, une attention particulière est portée au coucher et au réveil, à l’organisation et au cadre des repas, aux entrées et sorties de l’école. Mais il faut s’attendre à ce que les manifestations du début réapparaissent plus ou moins bruyamment à l’occasion de toute difficulté notable, de la maladie, d’une menace de séparation et de l’arrivée d’une nouvelle personne dans la famille.
L’enfant endeuillé, même lorsqu’il a retrouvé le calme, est un curieux écolier.
Habituellement il ne devient pas un mauvais élève s’il n’était pas auparavant. Mais il est anormalement distrait en classe et il a du mal à se concentrer sur son travail, il a du mal à faire ses devoirs et à apprendre ses leçons tout seul. Si vous demandez à cet enfant très et très souvent distrait à quoi il pense, il sera bien embarrassé pour vous répondre : il est dans les nuages. Il serait dramatique de le punir de son manque d’attention ce qui peut arriver lorsque l’enseignant n’est pas au courant de ce qui est arrivé à cet enfant qui n’en parle pas forcément volontiers, sauf à ses proches camarades, souvent d’autres enfants qui ont traversé des épreuves. Certains enfants endeuillés sont plutôt impulsifs, toujours pressés, toujours en avance. Les uns comme les autres ne sont pas vraiment là, pas vraiment présents. Tantôt ils sont dans le passé comme le suggèrent leurs dessins toujours évocateurs, tantôt ils sont pressés d’être dans l’avenir. Ces troubles de l’attention comportent aussi un handicap qualitatif : tout comme cet enfant laisse de côté une partie de son chagrin provisoirement trop lourd à supporter, il oublie, il néglige, il écarte, il refoule les mots et les notions qui ont trait à la séparation, au deuil, à la souffrance, et à la fin cela finit par faire pas mal de choses, un secteur non négligeable du champ des connaissances.
C’est surtout dans le domaine des relations affectives que les choses se jouent. On connaît les engouements, les foucades, les attachements passionnés et les ruptures dramatiques de certains adolescents : ils pourraient servir de modèles et d’exemples pour illustrer les liens sentimentaux des enfants et adolescents en deuil, à condition de ne pas généraliser, car certains restent au contraire très réservés et ont des difficultés à se lier. Et c’est encore ce que l’on voit lors des premières relations amoureuses qui constituent une des pierres de touche de la réussite du deuil de l’enfance. Justement certains de ces jeunes s’ils ont des relations, des connaissances, des copains n’ont pas de véritables amis, pas de liens amoureux. On peut parfois comprendre chez eux une trop grande crainte de s’attacher par peur de perdre. C’est un peu la même chose chez celles et ceux qui rompent inopinément, brusquement, apparemment sans raison concrète : ils ont peur de la rupture et ils prennent les devants. A ceux qui ne peuvent encore se permettre de s’engager en amour s’opposent ceux qui accumulent les ruptures et séparations qui leur sont, à chaque fois, l’occasion de retrouver et de continuer à vivre leur chagrin d’enfant. Mais à l’occasion de ces mises en actes, souvent une prise de conscience survient dans les discussions qui accompagnent la rupture ; elle peut déboucher sur une demande de psychothérapie ou d’analyse.
Décidément les enfants en deuil sont vraiment contrastés, non seulement d’individu à individu mais même à l’intérieur de chacun. On le voit bien à la fois au niveau des prises de risques et au niveau du code moral. La prise de risques fait partie du deuil comme elle fait partie de l’adolescence. Elle a des fonctions complexes, nombreuses, variables selon les situations. L’intéressant est que ce même enfant va être particulièrement timoré certaines fois et bien imprudent, souvent sans s’en rendre compte, dans d’autres circonstances. Et c’est la même chose dans leur attitude vis-à-vis du code moral dont ils seront par moments très respectueux et à l’égard duquel ils seront, d’autres fois, parfaitement désinvoltes. Lorsque les transgressions deviennent trop nombreuses, trop fréquentes ou trop importantes, elles signifient souvent une provocation à la punition, à la recherche du soulagement de la culpabilité inconsciente liée au deuil. C’est là où la propre culpabilité du parent survivant peut intervenir, de manière négative, en particulier après le suicide du conjoint, lorsqu’il se refuse à punir l’enfant ou qu’il refuse de le laisser punir lorsqu’il le mérite. Le risque pour l’enfant est d’en venir à penser qu’il a tous les droits, que tout lui est permis parce qu’il a vécu un drame. L’accentuation de ces tendances risque de faire évoluer vers des complications de type psychopathie et/ou perversion.
Sur le plan psychique, le deuil peut se compliquer du fait des achoppements d’un des grands mouvements du travail de deuil.
A) Au niveau de la reconnaissance de la réalité, la première et principale complication est l’absence d’affliction, l’absence de chagrin qui témoignent d’un deuil tout à fait bloqué, empêché. 11 ne peut être que retardé comme on peut le constater dans les deuils particulièrement traumatisants en raison des caractères de la relation antérieure, de l’état de fragilité de l’endeuillé au moment où survient sa perte et/ou des circonstances particulièrement atroces. Car le deuil est toujours nécessaire ; il est indispensable ! Là où la souffrance, la peine et la douleur ne s’en manifestent pas, ne sont pas éprouvées, les effets s’en font sentir autrement, autre part, et souvent de manière plus pernicieuse sur la santé physique, l’équilibre psychologique, l’intégration sociale ou les relations amoureuses.
Ailleurs, la réalité douloureuse n’est pas complètement écartée mais le deuil n’en est pas complet. Elle n’est qu’en partie refusée. Il s’installe alors un clivage du moi entre la partie qui reconnaît sa perte et sa douleur et l’autre partie qui veut continuer à faire l’autruche et fonctionner comme si rien ne s’était passé ou que cela n’avait pas de réelle importance. On pressent les difficultés de fonctionnement d’une attitude psychique aussi partagée. Mais chez l’enfant il ne s’agit pas vraiment d’un clivage du moi tant son rapport à la réalité est particulier.
B) La remémoration est source de complications pour ceux qui continuent à vivre à l’intérieur d’eux-mêmes comme si la personne aimée n’était pas morte. Us n’arrivent pas à accepter la dure réalité. Ailleurs l’endeuillé va s’identifier à des éléments négatifs de son défunt, par exemple aux symptômes de sa maladie. Ces identifications négatives sont très fréquentes : elles sont une tentation même dans les deuils les plus normaux, ne serait-ce que dans le désir, heureusement le plus souvent non suivi de réalisation, d’aller retrouver l’amour perdu.
Il n’y a pas de deuil sans envie de mourir. Mais normalement la vie finit par prendre le dessus plus ou moins rapidement.
C) Les sentiments inconscients de culpabilité dans le deuil étant liés à l’ambivalence existant dans la relation, on aura déjà deviné que l’intensité de ceux-là est proportionnelle à l’importance de celle-ci. Plus l’ambivalence est importante, c’est-à-dire plus la relation est fortement mélangée d’amour et d’hostilité – et c’est particulièrement le cas chez les enfants, d’autant plus qu’ils sont petits – plus les sentiments négatifs ont de mal à parvenir à la conscience sous forme de culpabilité, de remords, de désirs de réparation. Us n’en sont pas moins agissants en secret. Deux voies principales leur sont offertes pour se décharger : soit se retourner contre la personne propre, soit se projeter sur autrui.
Chemin faisant, certaines interférences du travail de deuil dans le développement psychique de l’enfant ont déjà été rencontrées : comment ce traumatisme oblige son sens de la réalité à mûrir précocement, comment ses processus identificatoires sont laissés plus ou moins provisoirement à l’arrêt, combien il peut être écrasé par ses profonds sentiments inconscients de culpabilité si les adultes autour de lui ne prennent pas assez soin de le soulager.
Des travaux systématiques en ce domaine manquent même dans la littérature anglo-saxonne tellement plus fournie sur ces sujets, et ce pour des raisons à la fois méthodologiques et humaines. Mais il semble bien que, d’une manière très générale, les enfants endeuillés laissent en suspens pour plus tard une partie de leur travail de deuil, du fait qu’ils ont besoin de leurs forces pour continuer de grandir et qu’ils n’ont pas encore les moyens psychiques suffisants pour mener les choses à leur terme. Il y a certainement des variations considérables en fonction surtout des caractères de la relation de l’enfant avec la personne perdue et donc des qualités de celle-ci s’étant incarnées dans cette relation, en fonction du degré de développement et d’équilibre relatif de l’enfant au moment du deuil, en fonction des circonstances de la mort, de son accompagnement et en fonction de l’attitude de la famille endeuillée, en particulier vis-à- vis de l’enfant en deuil. Lorsque le plus grand nombre de ces paramètres se trouve orienté dans un sens favorable, la partie du travail de deuil remise à plus tard est plus modérée et elle est assumée progressivement au fil de la croissance.
Mais la plus grande complication pour l’enfant est de ne pas faire, de ne pas pouvoir faire de deuil. Cette éventualité jadis fréquente est loin d’avoir complètement disparu. L’enfant, l’adolescent ne pleure pas, il ne paraît pas souffrir d’avoir perdu son père, sa mère qu’il aimait pourtant. Il arrive même qu’il soit particulièrement dynamique, qu’il se montre serviable, empressé, rend tous les services qu’il peut, essaie d’aider autour de lui. Que se passe-t-il ? Il ne s’agit peut-être que d’une réaction temporaire comme on voit des adultes mettre du temps à réaliser au cours des deuils particulièrement traumatiques. Il ne faudrait surtout pas croire que cet enfant ne sent rien, qu’il n’aimait pas son parent, qu’il n’a pas de cœur ! Il est seulement écrasé par sa douleur et il ne trouve ni les moyens ni les possibilités de l’exprimer. Ce barrage, cette forme de déni, de défense peut venir en partie de l’organisation psychique de l’enfant mais, même dans ce cas, il est bien rare que l’attitude de l’entourage n’arrive pas à en venir à bout. Cette absence de chagrin et de deuil des enfants est en règle générale le symptôme du deuil de la famille, l’expression de ses défenses.
Sur le plan somatique, toutes les statistiques épidé- miologiques, dès lors qu’elles prennent en compte des populations suffisamment importantes, montrent que le deuil est un facteur d’augmentation de la mortalité, spécialement chez les hommes et avec une fréquence qui augmente avec leur avancée en âge. Le deuil détermine également une plus grande fréquence d’accidents et de suicides. Il est aussi un grand pourvoyeur de maladies physiques. Ce qui est universellement reconnu pour la pathologie cardio-vasculaire est déjà plus discuté dans le champ des maladies psychosomatiques et l’est encore davantage en ce qui concerne les cancers où les avis éclairés sont partagés. Dans une perspective très générale, il est difficile de refuser aux grandes, perturbations psychologiques, émotionnelles, comme les deuils, la possibilité de pouvoir s’exprimer corporellement, éventuellement sous la forme d’une maladie et surtout chez celles et ceux qui, pour diverses raisons, n’ont pas pu donner une expression normale à leur chagrin. Il est évident, d’un autre côté, que le deuil ne peut pas être considéré comme la cause du décès ou de la maladie qui surviennent par la suite, mais seulement comme une des circonstances déclenchantes par le poids trauma- tique qu’il représente, dont on peut apprécier les effets physiologiques sur l’organisme dans les perturbations endocriniennes et immunologiques qui ont pu y être constatées.
Les travaux des pédopsychiatres de l’après-guerre qui se sont intéressés aux séparations précoces ont montré combien elles pouvaient perturber la santé physique du tout petit enfant et même éventuellement, dans certaines circonstances tragiques, entraîner sa mort. Mais les deuils et séparations ont une influence sur la santé physique des enfants même plus grands et des adolescents.
Il ne semble pas exister d’étude systématique ayant porté sur un très grand nombre d’enfants malades. Mais un travail particulier porte sur les enfants diabétiques de Californie. L’auteur, D. L. Leaverton (1980), conclut à l’influence directe des pertes parentales et perturbations familales sur le déclenchement du diabète juvénile et celui de ses décompensations. D’autres, W. A. Greene et G. Muller, ont étudié un groupe d’enfants et d’adolescents leucémiques et ont trouvé une fréquence significative de pertes à la fois chez le patient et chez sa mère avec une très grande fréquence de dépression maternelle. Des conclusions identiques sont tirées de l’étude d’un groupe de 54 enfants atteints de polyarthrite rhumatoïde par R. Rimon et coll. M. J. Henoch et coll. sont arrivés au même résultat dans cette maladie et ils remarquent également que parmi ces enfants atteints de polyarthrite le taux d’adoption est double de celui de la population générale. La santé physique peut encore être perturbée par des comportements dangereux, à risques, en particulier les tentatives de suicide et suicides consommés.
L’avenir de ces enfants sur le plan psychologique, mental, psychopathologique, a beaucoup intéressé les auteurs anglo-saxons à la suite des travaux de J. Bowlby. Le fait même que le deuil dans l’enfance est toujours plus ou moins compliqué, au moins différé pour une partie, amène nécessairement à s’interroger en ce sens sur le potentiel pathogène éventuel de ces séparations importantes et deuils précoces de l’enfance. Ce sont des questions qui sont difficiles à appréhender avec exactitude. La démarche la plus appropriée se trouve du côté des études prospectives : évaluer toute une population d’enfants endeuillés pendant une trentaine d’années, ce qui posé des problèmes humains délicats et des difficultés méthodologiques insurmontables. En fait nos connaissances reposent sur des appréciations rétrospectives, les unes qualitatives au cours de certaines cures analytiques ou psychothérapiques d’adultes endeuillés durant leur enfance, d’autres quantitatives à partir de cohortes d’adultes présentant des difficultés diverses.
Un travail américain (R. Bendiksen et R. Fulton, 1975) se rapproche de cette méthodologie. Une étude pour évaluer un test projectif, bien connu maintenant, le mmpi, avait permis de rassembler, en 1954, une population de 11 329 adolescents de 15 ans. Dix-huit ans plus tard, en 1972, les auteurs sélectionnent environ 800 personnes sur la base de critères appréciant le statut familial en 1954 : famille intacte, famille brisée par la mort d’un parent, famille séparée ou divorcée. Ils ont reçu 256 réponses où on pouvait noter chez ceux qui avaient une famille intacte en 1954 une plus forte tendance à être actuellement mariés, à avoir un niveau universitaire et une plus grande régularité de carrière. Mais surtout ces sujets issus de familles intactes montraient une meilleure réaction aux maladies graves et aux grands chocs émotionnels.
Dans un précédent ouvrage, l’un de nous s’efforce de préciser la portée de ces études rétrospectives à partir de dix d’entre elles qui ont paru particulièrement intéressantés et qui permettent de regrouper plusieurs milliers de cas (M. Hanus, 1976). La conclusion est la suivante :
« Il existe une corrélation statistiquement significative entre l’existence de troubles mentaux et celle de séparations précoces dans l’enfance. Les séparations les plus nettement pathologiques sont celles qui surviennent avant 5 ans, qui sont durables et intéressent l’un ou l’autre des parents ou les deux, du fait de la mort ou du départ définitif hors du foyer. Il faut accorder, et ceci est souligné par la majorité des auteurs, la plus grande importance aux circonstances qui découlent de cette perte, c’est-à-dire le fait pour l’enfant de devoir ou non changer de cadre de vie, d’environnement, d’être ou non séparé de ses proches restants, d’être ou ne pas être placé en institution, de pouvoir ou non trouver une personne substitutive sans oublier la qualité de l’aide psychique apportée par les adultes à l’enfant endeuillé. »
Il est aussi intéressant de se demander à quels genres de difficultés peuvent être affrontés dans leur vie adulte les enfants précocement endeuillés. En général, la fréquence des séparations précoces ne paraît pas beaucoup plus importante chez les névrosés et chez les psychotiques, mais elle est toujours appréciée très nettement supérieure à la moyenne chez les déprimés chroniques, les psychopathes, les délinquants, les alcooliques et chez les suicidaires et suicidants. Plusieurs etudes ont confirmé que le suicide d’un parent est un facteur avéré de difficultés psychopathologiques ultérieures ; ce qui conduit à préconiser des modalités particulières de prise en charge pour ces enfants. L’étude critique des quelques travaux qui n’arrivent pas aux mêmes conclusions générales en ce domaine de la psychopathologie à distance conduit à mettre en cause leur méthodologie.
Si une étude prospective suffisamment étendue et prolongée pouvait être réalisée nous pourrions lui demander une confirmation de l’impression générale qui se dégage de toutes ces recherches : parmi les populations adultes de déprimés chroniques, de psychopathes, de délinquants, de toxicomanes, d’alcooliques, de suicidaires et suicidés, on retrouve à l’évidence une plus grande fréquence de séparations et deuils précoces par rapport à la population générale, mais, de plus – et il est essentiel de prendre en considération ces données -, ces mêmes enfants souffraient déjà avant la séparation de relations affectives délicates, perturbées ou insuffisantes avec leurs parents. Enfin, le deuil ou la séparation ont entraîné, pour eux, une perturbation durable de leur mode de vie dans le sens de l’instabilité et/ou de la privation affectives, ce qui est encore plus net pour les enfants placés en institutions qui sont nombreux dans les groupes représentés dans toutes ces études.
La difficulté des deuils durant l’enfance est d’en apprécier correctement la portée à distance avec les risques déjà signalés de sous- ou de surévaluer les effets de l’impact traumatique. Trois types de facteurs interfèrent dans cette évaluation. En premier lieu l’état et l’âge de l’enfant au moment de la perte : un mauvais état physique ou psychologique est un facteur de risque de même que le jeune âge de l’enfant et le temps de l’adolescence. Intervient ensuite la nature de la relation préexistante entre l’enfant et le parent qu’il a perdu. En troisième lieu la nature de l’accompagnement dont l’enfant a pu être entouré au cours de son deuil, ce qui est le reflet du fonctionnement affectif et relationnel de la famille. Ces facteurs évoluent dans le temps du deuil. Aussi est-il judicieux de garder attention au fil des années à ces enfants en deuil.