La Psychose Hallucinatoire Chronique
La psychose hallucinatoire chronique a été individualisée par Ballet en 1911. Il s’agit d’un délire chronique survenant ie plus souvent chez une fsmme (7 femmes pour 1 homme) âgée et vivant seule, de mécanisme principal hallucinatoire, sans dissociation mentale et d’évolution chronique. Cette terminologie n’est utilisée qu’en France et on retrouve, dans les classifications nternationales, une partie de ces pathoiogies sous le terme de schizophrénie d’apparition tardive.
Description clinique
Il est possible de retrouver un facteur déclenchant dans les semaines précédant l’éclosion du délire ainsi que des prodromes à type de troubles de l’humeur, de modifications comportementales ou caractérielles. Le début peut être brutal ou progressif.
Dans sa phase d’état, la psychose hallucinatoire chronique est caractérisée par un état délirant richement hallucinatoire. Les hallucinations peuvent toucher les cinq sens. Les hallucinations cénesthésiques (ondes, courant électrique, attouchements sexuels) et olfactives seraient plus fréquentes que dans les autres pathoiogies délirantes. Les thématiques les plus fréquemment rencontrées sont à contenu de persécution, sexuelle, mystique ou d’influence. Si les hallucinations représentent le mécanisme délirant principal de cette pathologie, les autres mécanismes notamment interprétatif et intuitif peuvent être retrouvés.
Le tableau clinique comporte également un automatisme mental pouvant être idéo-verbal, idéo- moteur ou idéo-sensitif.
L’évolution est en général chronique marquée par des périodes de rémission partielle ou totale du délire alternant avec des périodes de recrudescence délirante. Il a été habituel de dire que cette riche pathologie délirante s’accompagnait d’un maintien longtemps préservé de l’intégration sociale. Il faut relativiser cette affirmation. En effet, si ces patients ne connaissent pas d’évolution aussi déficitaire que les schizophrènes, ils ont le plus souvent une vie sociale ou affective très pauvre.
Principes de traitement des psychoses hallucinatoires chroniques
Il faut aménager et privilégier une relation thérapeutique basée sur la confiance afin d’amener le patient à accepter les soins.
– Place de l’hospitalisation :
La place de l’hospitalisation est marginale dans le traitement des psychoses hallucinatoires chroniques. Elle peut se faire à l’occasion d’une exacerbation délirante, d’une décompensation dépressive ou encore à l’occasion d’un bilan réalisé pour éliminer une organicité. Il faut privilégier les hospitalisations en service libre.
– Les traitements pharmacoiogiques ;
Les psychoses hallucinatoires chroniques sont améliorées par la prescription de neuroleptiques incisifs à faible posologie. Le délire peut entièrement régresser ou persister sous une forme atténuée, mieux tolérée par le malade. Il faudra, surtout si le sujet est âgé, privilégier l’emploi de molécules peu anticholinergiques, réduire au minimum la posologie et fractionner les prises dans la journée afin d’améliorer la tolérance.
Quelques exemples de traitements sont donnés à titre indicatif ci dessous:
- halopéridol (Haldol 1 à 5 mg par jour) avec éventuellement relais par la forme à action prolongée (Haldol Décanoas).
- rispéridone (Risperdal® 1 à 3 mg par jour)
- amisulpride (Solian® 100 à 400 mg par jour)
- olanzapine (Zyprexa® 2,5 à 5 mg par jour).
– Place des psychothérapies :
- Les thérapies de soutien visent à encourager le patient à gérer des conflits présents, à mieux connaître les facteurs responsables d’aggravation délirante (arrêt du traitement, stress important…) et à tolérer les symptômes délirants résiduels.
- Les thérapies cognitives ont pour but de permettre au patient de mieux contrôler et comprendre son expression délirante.
- Les thérapies d’orientation analytique ne trouvent habituellement aucune indication dans ce type de pathologie.
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