La famille face à la douleur
Définition de la douleur :
« L’association internationale d’étude de la douleur » la définit comme « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable associée à un dommage tissulaire présent ou potentiel ou décrite en termes d’un tel dommage ».
Ainsi d’après cette définition, la douleur apparaît comme un phénomène multidimensionnel incluant à la fois
- une dimension sensorielle.
- une dimension affectivo-émotionnelle.
- une dimension cognitive.
- une dimension comportementale.
On distingue le plus souvent deux types de douleur :
Douleur aigue :
c’est un symptôme, une sensation déclenchée par le système nerveux pour alerter l’ensemble de l’organisme et évoluant depuis moins de trois mois.
Douleur chronique :
elle est caractérisée par une période de plus de six mois, devient souvent une maladie en soi. Exemples des douleurs chroniques : les douleurs rhumatismales, les affections neurologiques et cancéreuses… D’une manière générale, la douleur chronique restreint l’activité dans tous les domaines, modifiant les activités physiques et professionnelles ainsi que les échanges sociaux.
Le vécu de la douleur résulte de l’histoire personnelle du sujet : son bagage génétique, l’éducation qu’il a reçue, la signification qu’il peut attribuer à sa douleur et les expériences douloureuses qu’il a déjà vécues. L’attitude présente face à la douleur est également à prendre en considération : le sentiment de contrôle que la personne ressent face à la douleur, l’attention qu’elle lui porte, le niveau de stress et d‘anxiété .Enfin la situation actuelle est, aussi, à prendre en considération de même que l’attitude de l’entourage.
La douleur comme phénomène socioculturel :
La douleur est un phénomène universel faisant partie de toute expérience humaine.En même temps que son implication individuelle, elle suscite la plupart du temps l’intervention de l’entourage et donc d’un support social qui peut jouer un rôle considérable dans la survenue et la chronicité des manifestations de la douleur. La culture dans la quelle évolue le sujet a une influence considérable sur la manière dont il va appréhender le phénomène douloureux. Chaque société définit une légitimité de la douleur en fonction de ses circonstances historiques et culturelles. Chaque groupe, en fonction de ses expériences passées, détermine une attente de la souffrance coutumière en rapport avec tel ou tel événement. L’expérience individuelle de la douleur s’étaye sur ses formes ritualisées. Lorsque la souffrance manifeste apparaît hors proportions avec la cause qu’on lui attribue ou lorsqu’ une personne dont on attend rigueur et fermeté se trouve submergée par sa douleur,la réprobation est l’attitude adoptée d’office. A l’inverse on s’étonne devant quelqu’un qui est calme et serein alors que la situation renvoie habituellement à la dramatisation de la douleur.
La culture dans la quelle évolue le sujet a une influence considérable sur la manière dont il va appréhender le phénomène douloureux.
Chaque société définit une légitimité de la douleur en fonction de ses circonstances historiques et culturelles.
Chaque groupe, en fonction de ses expériences passées, détermine une attente de la souffrance coutumière en rapport avec tel ou tel événement.
L’expérience individuelle de ladouleur s’étaye sur ses formes ritualisées.
Lorsque la souffrance manifeste apparaît hors proportions avec la cause qu’on lui attribue ou lorsqu’ une personne dont on attend rigueur et fermeté se trouve submergée par sa douleur,la réprobation est l’attitude adoptée d’office.
A l’inverse on s’étonne devant quelqu’un qui est calme et serein alors que la situation renvoie habituellement à la dramatisation de la douleur.
L’enfant et l’apprentissage à la communication par la douleur :
Dés son jeune âge l’enfant découvre que le comportement douloureux est récompensé et celui-ci devient opérant. Le mécanisme est souvent inconscient, l’apprentissage est progressif, l’environnement renforce le processus sans se rendre compte. Citons l’exemple des incidents que tout enfant connaît et leurs séquelles les plus bénignes qui valent la sollicitude extrême de l’entourage encourageant ainsi l’attitude émotive et dramatisée. L’influence des parents intervient d’une façon directe par le conditionnement ou par les modèles des comportements douloureux qu’ils fournissent à l’enfant. Elle intervient, aussi indirectement et ce à travers le discours parental qui donne une importance prépondérante à la douleur, à la maladie et aux préoccupations de santé en général. D’un point de vue plus psychanalytique, la douleur serait le moyen d’interaction privilégie par certaines personnes élevées par des mères peu communicatives, la douleur étant alors pour l’enfant le seul moyen d’attirer l’attention.
Plus le sujet vit dans un milieu ou la plainte est utilisable, plus sa prise en compte relationnelle sera rapide, solide et difficile à mobiliser. Au bout d‘un certain temps cette utilisation relationnelle peut devenir exclusive. La douleur se substitue à une réaction, un message adressé à l’entourage à tout moyen de communication. Le langage corporel et la douleur est un appel lancé à l’autre. Cet appel est suscité, diminué ou augmenté par l’attitude de cet autre. Souvent appel, demande de reconnaissance, d’attention, la douleur est une porte ouverte de façon détournée pour faire découvrir le véritable malaise, un alibi qui va justifier le contact et le réconfort. La douleur est plurielle : instance de sauvegarde, preuve de l’existence, substitut d’amour, moyen de pression, garantie d’une revendication, elle appelle sur un mode radical la mise en échec du langage.
La famille,la communication face à la douleur :
La famille est impliquée à l’origine du processus douloureux, dans ses manifestations et dans son traitement. La douleur en tant que message vise en premier lieu la famille. Dans de nombreuses situations, le symptôme douloureux est un instrument du pouvoir de l’individu sur l’ensemble de la constellation familiale. Il y a des cas ou la douleur atteint son but .Elle peut être le moyen d’obliger les autres membres du groupe familial à ouvrir une communication .Notons que dans ces familles les communications sont habituellement indirectes et les échanges affectifs pauvres. Le malade découvre alors qu’un symptôme physique est plus fiable à utiliser que tout autre moyen. Par la compassion ou la culpabilité qu’elle entraîne chez l’autre,la douleur est un moyen sûr d’être entouré ,soutenu,aimé et reconnu. La douleur chronique nuit, le plus souvent, à l’intégration sociale de l’individu ainsi qu’à sa vie familiale. Cependant il arrive dans certaines circonstances, qu’elle lui confère, une éminence qui facilite ses relations aux autres. Le malade trouve une meilleure assise dans une famille soucieuse de son état qui va s’intéresser à lui, chercher à le soulager, aménager sa santé. Inconsciemment, l’individu va miser sur le caractère invalidant de la douleur et sur le respect qui entoure les personnes atteintes. Il va s’infliger un ensemble de souffrance sans les quelles il lui serait impossible d’exister. Pour l’ensemble de la famille, la douleur de l’un de ses membres peut être le symptôme nécessaire au maintien d’un certain équilibre, à l’évitement des conflits tout comme il peut engendrer ou aggraver certains conflits. L’affection qui touche un membre peut devenir le symptôme qui corrige un dysfonctionnement de l’ensemble du système familial d’où la propension inconsciente à fixer ce symptôme. De même que le patient influence les personnes vivant avec lui,il peut être influencé par l’attitude de l’entourage à son égard. Le contexte familial peut participer à l’aggravation ou l’atténuation des symptômes.
Conclusion :
Si la douleur joue dans la majorité des cas avec excellence son rôle de moyen de communication, de message adressé à l’entourage, il s’agit le plus souvent d’un message faussé.
La douleur est porteuse d’un potentiel très fort de blocage relationnel lorsque le symptôme sert ‘appel à l’aide,il échoue car il lasse et agace.
Dans ce cadre les relations de l’homme avec sa souffrance d’une part,sa famille d’autre part situent ce thème dans les préoccupations des recherches sur les systèmes interactifs et surtout sur les théories systémique et familiales.