Aménagement des postes de travail
Les principales données ergonomiques applicables à la conception et à l’aménagement de postes de travail ( vitrage, l’espace, chauffage, communications intra et interpersonnelle, bruit…) permettent de prévenir les risques et d’améliorer les conditions de travail.
Les conceptions de l’aménagement des postes de travail
Vitrage
L’objectif principal est d’assurer un éclairage naturel suffisant sans apport thermique excessif et sans éblouissement
– Bal vitrée en façade.
– Stores ou pare-soleil pour les expositions autre que le Nord.
– Hauteur sous plafond suffisante.
– Il faut que la distance entre la façade vitrée et les postes de travail est supérieur à 6 mètres tout en évitant les obstacles (mobilier, rangement…) de hauteur supérieur à 1.10 mètres.
Répartition de l’espace
L’objectif principal est d’assurer une bonne répartition de l’espace par personne
-Pour avoir un espace optimal par personne, il faut prévoir un espace de 10 m2, que le bureau soit individuel ou collectif.
– Eviter les bureaux tout en longueur (longueur < 2 fois la largeur pour les bureaux ≤ 25 m2, 3 fois la largeur pour les bureaux > 25 m2).
– Répartir l’espace en bureaux individuels et collectifs en fonction de nombreux critères tels que type de travail, niveau hiérarchique…
– Faire coïncider l’organisation spatiale avec l’organisation du service.
-Tenir compte dans l’implantation de la fréquence des liaisons (établir par exemple un diagramme des relations).
– Prévenir des lieux d’échange sans gêner l’activité des bureaux voisins.
– assurer une circulation aisée optimiser la distance et l’emplacement des bureaux par rapport aux ascenseurs, escaliers, toilettes…
Chauffage et ventilation
– un confort thermique en hiver chauffage assurant une bonne répartition de la chaleur (Température de l’air 22 C et humidité relative 40-70%)
-une ventilation optimale assurer une ventilation peu bruyante (ne pas dépasser 40 dB (A)).
Aménagement des bureaux
– permettre une appropriation de l’espace tout en favorisant un éclairage individuel, parois permettant une décoration, plan de travail de dimension suffisante pour permettre un agencement personnalisé.
– Largeur de passage suffisant pour que le travailleur accède facilement à son poste.
– Chois de luminaires permettant à la fois d’atteindre les niveaux recommandés et une bonne homogénéité d’éclairement.
– Un niveau de bruit acceptable tout en assurant un plafond acoustique absorbant, sol recouvert de moquette antistatique, machine bruyante à l’extérieur des bureaux…).
Communications
L’objectif principal est d’assurer un bon déroulement du travail par une bonne coordination des tâches. Un objectif secondaire est d’atténuer les effets négatifs de la monotonie des tâches en permettant aux opérateurs concernés de converser.
Il faut noter qu’il existe plusieurs types de communications au sein de l’organisation
– Communications entre différents opérateurs contribuant à la même tâche (ex. le long d’une ligne de production),
– Communications entre opérateurs et équipes effectuant des tâches différentes dans le même lieu (co-activité), notamment avec des équipes de maintenance,
– Transmission des informations entre des opérateurs occupant successivement un poste de travail (ex. travail en équipes successives),
C’est pour cela il s’agit de mettre en place des moyens de communications comme par exemple l’implantation des postes, dispositifs de communication à distance, supports permanents consultables gardant la mémoire des événements récents (supports matériels ou logiciels).
Pour les communications directes entre les opérateurs deux points sont à considérer la proximité et le niveau de bruit ambiant. Ainsi, on estime que pour la compréhension de messages simples à voix normale et à une distance d’un mètre, le niveau de bruit ambiant ne doit pas dépasser 70dB.
Pour les communications directes avec le public (ex. guichets) regrouper de préférence plusieurs opérateurs pour faciliter la constitution d’un petit groupe solidaire, tout en assurant la confidentialité entre les deux interlocuteurs.
Pour les communications à distance, mettre en place des moyens modernes (téléphones mobiles – téléphones incluant une fonction « perte de verticalité » pour les travailleurs isolés – fax…) accompagnés de procédures rigoureuses.
Des supports (matériels ou logiciels) sont à prévoir lorsque des opérateurs successifs occupent le poste de travail registre d’incidents – procédures permettant la constitution d’une « mémoire » des événements… Cela concerne non seulement les équipes successives (ex. travail posté), mais aussi les emplois précaires (intérim, CDD) et les liaisons avec les équipes de maintenance.
Contraintes de temps
L’objectif est de prévenir les risques d’accidents, le stress et les troubles musculo-squelettiques.
– Éviter la répétitivité des mêmes types de gestes: La répétitivité excessive des mêmes opérations et surtout des mêmes gestes accroît le risque de troubles musculo-squelettiques. Il est conseillé d’organiser le travail de manière à diminuer cette répétitivité élargissement, polyvalence, enrichissement des tâches pour les lignes de montage, dissociation entre le temps de cycle de la machine et le temps de cycle pour l’opérateur pour les postes de conduite de machine (ex. par approvisionnement ou évacuation automatique des produits).
– Donner de l’autonomie dans la gestion du temps.
Il s’agit d’éviter la dépendance par rapport au système (logiciel réagissant rapidement, stocks tampons entre postes successifs, appel des clients par l’opérateur au lieu de files d’attente pour les postes en contact avec la clientèle…) de permettre la prise de pauses, de préférence au moment où l’opérateur en ressent le besoin (pauses de récupération au niveau gestuel < 2 minutes et pauses de détente de l’ordre de 10 minutes où l’opérateur quitte momentanément son poste.
– Fixer des objectifs de rendement et de charge de travail non excessifs. Le temps alloué pour effectuer des tâches prendra en compte les incidents. C’est le cas notamment des postes en fin de ligne qui cumulent les aléas des postes en amont.
Informations
L’objectif est de présenter clairement les informations visuelles et sonores utiles pour réaliser le travail avec efficacité et en sécurité.
– Identifier les informations utiles pour réaliser le travail à un poste donné Les lister en tenant compte de la fonction des divers agents concernés (opérateurs du poste, techniciens de maintenance…) du niveau d’apprentissage ou du statut de ces agents (nouveaux, intérimaires…).
– Disposer les informations utiles dans le champ visuel en tenant compte des lignes de visée naturelles propres aux différents types de tâches visuelles Dans le plan vertical, disposer si possible les informations dans un angle de 30° en dessous de la ligne horizontale partant des yeux. Dans le plan horizontal, disposer les informations fréquentes (ou importantes) à l’intérieur d’un angle de 30° devant l’opérateur, accessoires, à l’intérieur d’un angle de 140°.
Disposer les informations utiles dans l’espace de façon à éviter les contraintes posturales, à limiter ses déplacements et à permettre une réponse rapide sur les dispositifs de commande.
– Faciliter la perception des informations utiles par un éclairage adapté (de 300 à 1000 lux suivant la tâche), en agissant sur la dimension des caractères et en assurant un bon contraste entre l’objet à percevoir et le fond.
Manutention et efforts
L’objectif est de limiter les manutentions manuelles et les efforts à exercer pour éviter les accidents et prévenir les troubles musculo-squelettiques.
– Faciliter le transfert des produits
– Favoriser le transfert des produits à l’aide de glissières, de bandes transporteuses ou de tables à billes par exemple.
– Éviter les changements de niveau entre deux plans de travail successifs, entre deux machines contiguës nécessitant une reprise manuelle.
– Utiliser des dessertes mobiles pour déplacer, sans les porter, des produits et des outils.
– Réduire la charge unitaire et le tonnage journalier.
– Réduire la charge unitaire en agissant sur le type de conditionnement, sur les produits.
– Limiter les efforts à exercer sur les commandes, par exemple en utilisant des relais électriques pneumatiques ou hydrauliques plutôt que des commandes mécaniques. (Force de 3 à 20 de (N) suivant la position des commandes et la fréquence).
– Mettre en place des aides pour le soulèvement, par exemple, un ressort de rappel ou un vérin pour faciliter le mouvement d’un capot.
Les postures
L’objectif est de permettre de travailler dans des postures adaptées non dangereuses pour la santé et confortables.
– Choisir la posture principale (debout ou assise) en fonction des éléments suivants volume de travail, exigences de force et espace pour les jambes.
– Pour la posture debout, prévoir un dégagement pour les pieds et si possible un plan de travail réglable.
-Pour la posture assise, prévoir un dégagement pour les genoux et les jambes.
– Respecter les angles articulaires des différentes parties des membres et du corps.
– assurer les changements de postures et éviter les postures statiques longues. Par exemple, en alternant les positions assises et debout (poste assis surélevé), en concevant le poste pour permettre l’utilisation d’un appui fesses…
La conception des espaces de travail ne doit pas s’arrêter à l’aspect normatif. Il est important de tenir compte du contenu des tâches qui sont réalisées et des flux de personnes, d’informations et de matériels.
Action-ergo analyse le contenu du travail et de l’organisation pour proposer des schémas d’implantations adaptés à chaque service et partagés par tous.