Insomnies
Définition
épidémiologie
L’insomnie est une plainte subjective qui désigne à la fois une durée insuffisante du sommeil et un sommeil non réparateur. Elle se caractérise, selon les cas, par des difficultés e’endormissement, des éveils au cours de la nuit, ur. réveil matinal précoce ou encore une impression d’absence totale de sommeil. Les causes en sont multiples
La prévalence parait importante : 10 à 15% dans la population générale. L’insomnie occasionnelle est la plus fréquente. Il y a un accroissement de l’incidence avec l’âge. Une comorbidité psychiatrique existe dans 1/3 des cas
insomnies transitoires
Définition
Les insomnies occasionnelles (quelques nuits) ou à court terme (quelques semaines inférieur à 3 semaines) surviennent chez des sujets dont le sommeil est habituellement satisfaisant. Leur caractère réactionnel est souvent manifeste.
Prévalence
Ce sont les insomnies les plus fréquentes : 30 à 40 % de la population générale C -causes diverses
-causes psychologiques : événement de vie, difficultés familiales, professionnelles, facteur de stress…
-mauvaise hygiène de vie : longue siestes, abus d’excitants, lever ou coucher irrégulier, hyperactivité physique le soir, suractivité professionnelle…
-trouble somatique : douleur aiguë, toux, prurit, fièvre…
-environnement : nuisances sonores, altitude, mauvaises conditions de coucher, hospitalisation…
Traitement
Prescription d’un traitement
Dans le cas de l’insomnie à court terme, la prescription d’un hypnotique à demi vie courte (cyclopyrolones :zopiclone (5h), imovane ; imidazopyridines rzolpidem (2,4h), (stilnox) peut être envisagée à faible posologie, sur une courte période, quelques jours à quelques semaines, avec réévaluation régulière de la prescription (risque de dépendance et d’abus). Il convient d’informer le patient des effets indésirables des médicaments, du risque de dépendance, de la possibilité d’une insomnie de rebond à l’arrêt de l’hypnotique
Insomnies chroniques
Véritable problème étiologique et thérapeutique. Eiles évoluent depuis plus de 1 mois avec des altérations du sommeil qui surviennent au moins 1 fois /semaine touchent entre 10 et 20% de la population, le sexe ratio est de 2 femmes pour 1 homme. Leur fréquence augmente avec l’âge, on distingue :
– les insomnies primaires qui évoluent par leur propre compte sans cause apparente
-les insomnies secondaires d’une cause qu’il faut rechercher.
Insomnies secondaires
Causes psychiatriques
Tous les troubles psychiques peuvent s’accompagner d’une insomnie. Les causes
psychiatriques représentent 30 à 60% des causes d’insomnie
-insomnies matinales
– états dépressifs
Les dépressions s’accompagnent dans 80% à 90% des cas, d’insomnie. Toutes les formes d’insomnies peuvent être observées ; mais l’insomnie dépressive, en particulier dans la mélancolie, est cliniquement une insomnie matinale : réveil précoce (3 à 4 h du matin) avec, dès le réveil, recrudescence des symptômes dépressifs (tristesse, rumination, angoisse fatigue, idéations suicidaires)
-insomnie d’endormissement , anxiété
Les troubles anxieux et névrotiques sont souvent à l’origine d’une insomnie d’endormissement chronique, l’anxiété s’opposant à l’abandon dans le sommeil. Le coucher s’accompagne souvent d’une tension anxieuse avec crainte de l’insomnie, des ruminations, des rituels
La prescription d’un hypnotique, d’un anxiolytique est souvent indiquée : il convient cependant d’apprécier le risque de dépendance à l’hypnotique et de rappeler les conseils d’hygiènes du sommeil.
Insomnie totale
Les accès maniaques, les états délirants, les états confusionnels désorganisent le cycle sommeil-veille en donnant Heu souvent à une insomnie totale, à l’origine d’une agitation, nocturne
Le traitement hypnotique fait souvent appel à la prescription d’un antipsychotique ou au traitement de l’accès maniaque
insomnie chronique
Les troubles de la personnalité, les addictions donnent souvent lieu une insomnie chronique
La prescription d’hypnotiques ou d’anxiolytiques de la famille des benzodiazépines expose à la dépendance, voire à un usage addictif. La chimiothérapie fait appel aux phénothiazines sédatifs, aux antidépresseurs sédatifs à faibles posologie et surtout à la psychothérapie, à la relaxation il- causes organiques
De nombreuses pathologies peuvent perturber le sommeil, en particulier les affections
-douloureuses par exemple rhumatismales à recrudescence douloureuse nocturne… -digestives : ulcère gastroduodénal, reflux œsophagien…
-urinaires : infection…
-endocriniennes : diabète, hyperthyroïdie -cardiaques ; angor, infarctus …
-pulmonaires : asthme, insuffisance respiratoire
-neurologiques : maladie de parkinson, sclérose en plaque, maladie d’Alzheimer, séquelles de traumatisme crânien, d’accident vasculaire cérébral…
Le traitement de l’insomnie est celui de la cause, complété éventuellement par un traitement hypnotique (benzodiazépines) sur une courte durée
causes toxiques et iatrogènes
Abus ou le sevrage de substances stimulantes : café, tabac, amphétamines, alcool, cocaïne, psychotropes stimulants…
Certains médicaments : théophylline, corticoïdes, antidépresseurs stimulants, hypnotiques au long cours…
L’aménagement horaire des prescriptions médicamenteuses, les conseils hygiéno-diététiques sont la base de l’approche thérapeutique.
insomnie chronique primaire
Ce type d’insomnie regroupe la majeure partie des insomnies chroniques pour lesquelles aucune cause n’est retrouvée. L’insomnie est le seul symptôme, résultant, au plan physiopathologique, d’un phénomène d’hyperéveîl entravant le fonctionnement des mécanismes d’induction du sommeil
On distingue
-l’insomnie idiopathique qui évolue depuis l’enfance avec souvent des répercutions diurnes
-l’insomnie psychophysiologique : i I s’agit d ‘une insomnie conditionnée, acquise, dépendant à la fois de facteurs psychologiques, peur de s’endormir, anxiété anticipatoire de l’insomnie, et de facteur physiologiques, le sommeil est d’autant plus perturbé que le sujet redoute une nuit sans sommeil
-la mauvaise perception du sommeil : hypnagosie ; le trouble du sommeil n’est pas retrouvé à l’examen polygraphique et n’a pas de conséquence diurne
Ces insomnies s sont souvent à l’origine de polymédications anciennes qu’il convient de contrôler. Leur traitement fait appel à différentes méthodes : restriction du temps de sommeil, relaxation, psychothérapie, thérapies comportementales.