Femme d'affaires et affaires de femmes
L’étrangeté demeure et la banalisation de l’état de femme cadre, de femme PDG, de femme « main de fer dans un gant de velours » continue à faire jaser. Le S de « sexe » nous siffle aux oreilles et, d’évidence, l’oreiller est le tremplin de nos réussites. Si ce n’est pas le cas, ce n’est pas mieux, car nos confrères se perdent alors en hypothèses sur notre aptitude à nous pencher sur autre chose que sur un dossier. Traîtresses que nous sommes lorsque nous tombons dans le piège tendu et que, manquant de solidarité féminine, nous nous interrogeons nous-même sur le protecteur mystérieux qui a permis à telle ou telle d’arriver « là où elle est ».
Oh ! mais non, il n’est pas question de remettre nos compétences en doute et tout un chacun d’en rajouter sur notre courage, notre « intuition » qui à les entendre nous tient lieu d’intelligence. L’admiration est sirupeuse, et les compliments sont autant de coups d’épingle. Comment pourrions-nous vous faire comprendre que l’admiration excessive que vous nous témoignez ne nous ravit autant qu’elle le devrait ? On chante nos louanges avec la même indulgence que celle que nous réservons aux premiers mots d’enfants.
Le machisme. C’est une composante réelle du manque de savoir-vivre au masculin. Machos : vous êtes souvent difficiles à détecter. Les plus conventionnels, défenseurs de leur propre femme au foyer, du bœuf mironton et des humanités féminines pour toute instruction, sont bien souvent les collaborateurs les plus faciles et les plus ouverts. Aucune ambivalence dans leur comportement; ils travaillent, bavardent, consultent et cohabitent avec les femmes avec la plus grande aisance.
Et les autres… À l’inverse, on peut connaître les pires embûches lorsqu’il faut collaborer avec les plus « pro-féminin ». Afin de prouver leur désir de bien travailler avec le sexe opposé, ils ne cessent de nous tourner autour, trébuchant pour courir nous ouvrir les portes (ce qui, avec des dossiers sous le bras, exige bien souvent plus que leur souplesse naturelle ne le permet).
Il y a les « amateurs de femmes » qui appartiennent à la race des dangereux «frôleurs», et ceux de la pire espèce, les violeurs de derrière les photocopieurs qui vous coincent contre une paroi d’ascenseur sur le thème : « c’est ton avancement ou moi petite… » dans le plus pur style du mauvais sitcom.
Les rapports hommes femmes ne sont pas encore évidents dans les entreprises ; il convient de veiller à les rendre courtois, professionnels, et surtout neutres.