Dessin et enfant
Introduction:
Très tôt l’enfant éprouve le besoin de se représenter, le dessin est l’activité par la quelle il se projette et ainsi il y exprime les impressions qu’il a de son propre corps. En même temps, la structuration et la maîtrise des différents éléments du dessin en tant qu’activité se réalisent en rapport direct avec la maturation neurologique, le développement moteur et tonique l’enfant.
Les mécanismes d’identification avec les personnes de l’entourage favorisent chez l’enfant et lui assurent la constitution de l’image de soi, tandis que le dessin va lui permettre d’extérioriser cette image.
De ce qui précède, il est aisé d’apprécier l’importance de l’activité du dessin chez l’enfant et qu’il est également aisé de comprendre le fait que les spécialistes (Psychologues et Psychanalystes) trouvent dans et à travers le dessin une approche pour évaluer la vivacité intellectuelle de l’enfant et pronostiquer sur ses aptitudes et son caractère, comme nous le confirme J.Cl. Coste dans Corps et Graphie, Edition Epi. « L’aspect projectif et dynamique du dessin devient alors un langage des émotions perceptives et corporelles vécues et intégrées. Une telle définition nous incite à voir dans le graphisme pictural de l’enfant un élément sémiologique important en relation intime avec les phénomènes de maturation, d’adaptation… ».
Evolution du dessin chez l’enfant :
C’est au cours de la deuxième année que l’enfant commence à s’intéresser à l’activité du dessin, bien qu’à cet âge précoce il s’agit plutôt d’une activité motrice sans intention figurative proprement dit mais des gribouillis.
Ce n’est qu’à partir de l’âge de trois ans que les gribouillis de l’enfant vont évoluer et se chargeront d’une intentionnalité signifiante plus nette en faisant apparaitre les premières représentations des ‘’bonshommes –têtards’’ et l’enfant commence à commenter et à expliquer son dessin, cela arrive suite à l’acquisition par l’enfant de son autonomie végétative et motrice par rapport à sa mère :
Simple rond d’abord, puis en son intérieur s’ajouteront des orifices représentant le nez, les yeux, puis
S’ajouteront au rond deux bâtons descendant représentant les jambes, avec parfois l’ajout de deux autres bâtons représentant les mains .Ce n’est que , vers l’âge de quatre ans qu’un second rond est dessiné par l’enfant pour représenter le bonhomme d’en face c’est-à-dire l’autre.
Ce dessin qui est la représentation du corps évoluera progressivement et ce n’est que vers l’âge de 8 ans que l’enfant pourra dessiner le bonhomme de profil.
Tableau d’évolution du bonhomme
(extrait de l’ouvrage de D.Wildlocher : L’interprétation des dessins d’enfants-éd .Dessard) :
9 mois à 2 ans : Gribouillage .
18 mois à 2 ans : Geste graphique en adduction .Trait vertical et horizontal.
2 ans : Le trait vertical.
2 ans 1 /2 : Le trait horizontal.
2 à 3 ans : Le bonhomme n’existe qu’à l’état d’intention.
3 ans : Dessin proprement dit, intention du soi ou d’autrui (dessin intentionnel).
4 ans : Acquisition de la ressemblance, plus de dessin carré, mais courbe fermée.
Fin 4 ans : Bonhomme-têtard.
4 à 5 ans : Évocation de la naissance.
5 ans : Sait copier un carré, bonhomme type.
6 ans : Sait copier le losange.
5 à 6 ans : L’enfant sait dessiner (intervient l’influence de l’adulte).Période de socialisation.
7 ans : Dessin = jeu. Épanouissement maximum ,s’étiole ensuite . Dans le bonhomme ,
les traits sont doublés pour les membres, plus détails vestimentaires.
8 ans : Marque le cou.
8 à 9 ans : S’exprime en symboles (tendance). Période où l’on trouve les thèmes de bateaux (retour infantile).
9 à 10 ans : Sait retrouver de quel point de l’espace correspond trois vues . Reproduit deux dessins de mémoire.
9 à 12ans : Période de sécheresse . Dessin adulte. Test du bonhomme jusqu’à 12 ans.