Le déni de grossesse
Le déni de grossesse se définit comme le fait pour une femme de ne pas avoir conscience d’être enceinte; le ventre ne grossit pas, elle ne prête pas attention aux mouvements du bébé et l’aménorrhée caractéristique de la grossesse peut même faire défaut.
Ces fœtus sont, donc, ignorés pendant des mois par la mère et l’entourage, parfois jusqu’à l’accouchement.
Ce phénomène toujours méconnu touche environ 2 000 femmes par an. En France, au moins 320 femmes découvrent qu’elles sont enceintes en accouchant.
La population touchée par le déni est hétérogène, toutes les couches sociales sont concernées et certaines femmes sont déjà mères.
Caractéristiques du déni
On parle de déni de Grossesse à partir de la vingt-septième semaine (soit près de sept mois).
Certains spécialistes expliquent le déni par un trouble psychologique qui prend son origine dans l’inconscient et traduit un refus pur de devenir mère.
Le corps de la femme ne présente pas de signe de grossesse; il n’y a pas de « ventre », aucune prise de poids et elle interprète différemment certaines symptômes, par exemple, lorsque le bébé bouge, elle s’imagine avoir des ballonnements.
Formes de déni
On distingue différentes formes de dénis de Grossesse
- Déni total la femme ne s’aperçoit de sa grossesse que lors de l’accouchement en venant consulter pour un mal de dos aigu, une appendicite…
- Déni partiel dans ce cas, l’existence de bébé est apprise au delà de la 27ème semaine de grossesse et on ne parle plus d’aménorrhée puisque la femme continue d’avoir ses règles.
- Déni de parentalité, ce type de déni existe si le couple ou l’un des deux n’est pas prêt à devenir parent. Il survient lorsque le bébé est déjà né et se traduit par le fait de confier systématiquement le bébé à des personnes tierces (famille, baby-sitter).
La découverte de cette grossesse qui s’est développée à son insu provoque chez la femme un sentiment d’incompréhension de soi, d’étrangeté, de dépersonnalisation, ainsi qu’un sentiment de culpabilité.
Facteurs possibles de déni
Chaque déni de grossesse correspond à une histoire particulière, il est, donc, très difficile d’énoncer des généralités.
Voici quelques facteurs pouvant conduire à un déni de grossesse
- Une stérilité supposée; la femme se pense stérile et imagine ne jamais tomber enceinte.
- Des grossesses rapprochées.
- Une grossesse pouvant être vécue comme un danger ou une honte.
- Des femmes peu à l’écoute de leur corps, très prises professionnellement, peuvent aussi passer à côté d’une grossesse.
- Un bébé non désiré.
- Une grossesse résultant d’un viol.
Déni et souffrance psychologique
La découverte de cette grossesse, qui s’est développée à son insu, provoque chez la femme une panique, un sentiment d’incompréhension de soi, d’étrangeté et de dépersonnalisation. Elle a l’impression que son corps est étrange et indépendant de sa volonté.
La mère peut, également, développer un sentiment de culpabilité: elle s’en veut de ne pas avoir assumé ce bébé et de ne pas lui avoir donné l’amour et l’attention qu’il aurait du avoir.
L’annonce de la grossesse à la familial et au père est très compliquée pour la femme. Ils ont l’impression d’être «trahis» et accusent la mère d’avoir cachée et dissimulée sa grossesse. D’où l’importance d’un suivi psychologique qui, malheureusement, n’est pas toujours assuré.