Bien se tenir : L'art du remerciement
Nous y revenons encore même s’il est implicite dans toutes les circonstances évoquées.
La pire des impolitesses est celle du cœur car elle est blessante. Le remerciement est le grand oubli du moment. Si l’on se gargarise de mots chaleureux dans l’instant, ils ne remplacent en aucun cas le remerciement réfléchi : celui du lendemain. Le délai entre le coup de fil, le SMS, le message, le petit mot qui suit une invitation, un cadeau ou toute marque de générosité ou de gentillesse est ce qui donne de la valeur au remerciement.
Dans un monde interactif, on a oublié la mémoire.
Remercier systématiquement et a posteriori est la preuve que la relation n’est pas un bien consommable qui se jette après usage. Les fleuristes déclarent recevoir plus de 40 % d’appels dans les jours qui suivent la livraison des fleurs, pour vérifier
Au bureau tous les jours : portrait ou autoportrait ?
Inutile de vous réjouir de voir exprimer ici ce dont vous êtes témoin, dix fois par jour ; sachez que si la paille est bien visible, la poutre n’est pas loin.
Qui aboie au téléphone ?
Qui ne se présente jamais en décrochant ?
Qui boit, mange, mâche un chewing-gum, fume… en téléphonant, jusqu’à rendre sa voix méconnaissable ?
Qui n’a jamais le dossier qu’il faut devant les yeux lors d’un coup de fil pourtant attendu ?
Qui fait régulièrement autre chose en téléphonant (rangement, lectures diverses, application de vernis à ongles, découpage…) et se contente de ponctuer le dialogue de grognements ?
Qui met (subrepticement) l’amplificateur pour faire profiter trois personnes d’une conversation qui ne leurs est pas destinée ?
Qui charge cavalièrement sa secrétaire de se débarrasser de l’importun qui souhaite lui parler ?
Qui refuse de prendre en ligne le malheureux rencontré l’avant-veille à qui il a chaleureusement conseillé de « l’appeler sans faute cette semaine » ?
Qui n’a rien compris au maniement de son poste (bien qu’il soit sorti de Polytechnique) et est incapable de repasser le standard à un égaré à qui il raccroche au nez ?
Qui se vante d’expédier tous les appels et de détester le téléphone ?
Qui traite ses fournisseurs comme des parias ?
Qui ne tient pas ses engagements de rendez voir, j téléphoniques?
Qui tient une conversation entière devant un tiers sans lui prêter la moindre attention ?
Qui demande à sa secrétaire d’appeler Untel, et en même temps compose un autre numéro sur une autre ligne ? Résultat : « Untel », qui n’a rien demandé à personne, s’entend ordonner « Ne quittez pas,
M.Durand a pris une autre communication pendant que je vous appelais… » (comble de la grossièreté,surtout quand on a été dérangé en réunion pour répondre et que, de plus, l’attente se prolonge).
Qui ne rappelle jamais (par principe) ?
Qui charge un collaborateur de tous les messages difficiles, alors que la plus élémentaire des courtoisies serait justement de s’en charger soi-même ?
Qui reste pendu à son portable sans considération pour autrui ?
Pas vous ? Jamais ?