Savoir voyager
Certaines professions sont transportées et diverties à longueur d’années, des Maldives aux Baléares, sans oublier les week- ends de ski ou la visite d’une palmeraie à dos de chameau.
Loisirs prétextes qui sont des cadeaux déguisés et qui offrent, en outre, l’immense avantage d’avoir à disposition prospects et clients pour argumenter en douceur et préparer de futurs accords commerciaux.
Il n’en fallait pas plus pour que cette pratique engendre de nouvelles occasions de mal se conduire. Puissances invitantes et puissances invitées sont à égalité devant les risques de basculer dans des comportements socialement inacceptables. Les invités essayeront de ne pas afficher le regard blasé qu’ils portent sur tout cela. Ce n’est pas parce qu’on est courtisé par des fournisseurs et souvent sollicité qu’il faut pour autant manifester le peu d’importance, voire le dédain qu’on attache aux circonstances. La plus élémentaire des politesses consiste à rester mesuré et à se convaincre que l’on est ainsi courtisé en raison du poste ou de la fonction que l’on occupe au sein de l’entreprise, et non parce qu’on est soi-même une star ! La tentation est grande de se surestimer. C’est ainsi que peu à peu certains se croient tout permis.
Alors au minimum pensez à remercier, à décliner ou à accepter personnellement les invitations, en temps voulu et en termes élégants. On ne demande pas à sa secrétaire ou à une tierce personne de remercier d’une invitation pour trois jours au Sénégal, comme on le ferait pour un vulgaire cocktail. Si vous pensez qu’il s’agit d’une pression commerciale déguisée et qu’il est de votre devoir de ne pas accepter pour ne pas vous sentir engagé (si si, cela arrive encore !), refusez malgré tout avec tact, chaleur et courtoisie. Et en tout état de cause répondez, ce qui est loin d’être systématique, comme on pourrait l’espérer.