Un environnement propice d'allaitement
Accouchement en maternité
Pendant votre grossesse, vous avez cherché et choisi la maternité qui répondait le mieux à vos critères. Vous y êtes, avec le bonheur d’avoir enfin votre bébé contre vous. L’accouchement a été plus ou moins long et difficile ; vous vous sentez soit terriblement lasse soit très énervée mais, de toute façon, encore sous le choc du formidable effort que vous avez accompli
La maternité idéale n’existe pas
Il nous semble indispensable de vous informer sur quelques aspects spécifiques aux maternités et de vous aider à les contourner, car ils peuvent rendre votre séjour difficile. En effet, quelle que soit la maternité choisie et ses avantages, sa structure est telle qu’il lui est difficile de s’adapter aux besoins et au rythme de chaque cas particulier. C’est donc à vous d’adapter et d’aménager les vôtres… Vous verrez très vite que ce n’est guère facile.
Tout service hospitalier suit des horaires, qui semblent rigides et arbitraires à une maman et à son bébé, fatigués par la naissance. Un exemple : pour les puéricultrices, c’est l’heure du bain alors que, pour l’estomac de votre bébé, c’est l’heure de téter. Votre rythme et celui de votre bébé sont pour vous prioritaires et, bien souvent, votre gentillesse, votre sourire permettront de reculer avec fermeté un bain ou des soins mal à propos.
La maternité a aussi ses avantages. Elle représente, dans la majorité des cas, la sécurité alliée – confort non négligeable – à un service hôtelier.
Les relations avec le personnel soignant
Il nous semble très important de souligner l’attitude du personnel soignant face à l’allaitement. Qu’il soit mal informé ou débordé par le manque d’effectifs, c’est pourtant lui qui fera la mise en route. Au fur et à mesure du déroulement horaire, vous risquez de recevoir trois ou quatre conseils, bien sûr contradictoires, qui refléteront, c’est à craindre, une méconnaissance profonde des lois de l’allaitement.
Votre vulnérabilité peut rendre difficile la communication avec le personnel soignant. Alors n’hésitez pas à demander à votre compagnon ou bien à une amie de se faire votre ambassadeur auprès de lui. Ayant l’avantage de ne pas être vingt-quatre heures sur vingt-quatre dans les lieux, ils possèdent le recul nécessaire pour obtenir ce que vous désirez.
Soulignons que les rapports entre les soignantes et la jeune mère sont souvent ambigus, « on se dispute presque le bébé ». Toutes les femmes « soignantes » sont des mères en puissance, mais qui n’ont pas forcément vécu la maternité dans leur corps. Elles se servent d’un savoir plus théorique que le vôtre ; si elles n’ont aucune conscience des relations subtiles qui se jouent entre elles et une nouvelle maman, elles peuvent en abuser et vous infantiliser. Leur rôle est de vous initier à la maternité et non de vous la voler. Plus qu’une technique, vous avez un cœur ; écoutez-le : il comprend la demande de votre bébé. Elle est simple, elle appelle votre chaleur, votre odeur, votre voix, vos caresses, votre lait.
La maternité est un lieu d’apprentissage
Alors, parents, n’hésitez pas à accompagner votre bébé lors du bain, à demander à le donner vous-même. D’autant plus si c’est votre premier enfant ! Changez-le le plus souvent possible vous-même dans la chambre. Ces premiers soins vous éviteront bien des désarrois lors du retour à la maison, car vous serez familiarisée avec le rituel du bain et du change. Vous êtes peut-être gênée de devoir vous imposer de la sorte mais, si vous leur expliquez gentiment le pourquoi de votre demande, la plupart des puéricultrices seront ravies de vous initier à tous ces moments d’échanges entre votre bébé et vous.
Posez des questions, n’hésitez pas à demander au pédiatre ce qu’il fait, ce qu’il donne à votre bébé et pourquoi, où on l’emmène. Dans certaines maternités, on vaccine encore les enfants sans prévenir les parents…
Le repos
Le séjour en maternité est supposé favoriser le repos grâce à une prise en charge des soins de la maman et du bébé, de l’alimentation et des tâches ménagères.
Mais, comme nous vous le disions plus haut, il n’est pas toujours évident de glisser un temps de sommeil entre les heures d’entretien de la chambre, des soins, des repas et des visites. Vous pouvez profiter, pour dormir dans la journée, des fins de matinée (après le ménage et les soins) et des tout débuts d’après-midi, juste après le repas et, surtout, avant les visites. Nous pourrions vous conseiller de dormir la nuit. Étrangement, dans le silence tant attendu de ces heures, certaines femmes ne trouvent pas le repos enfin mérité ! Savoir leur petit séparé d’elles, même s’il n’est qu’à quelques mètres, empêche certaines mères de s’abandonner au sommeil. Elles restent suspendues à son souffle de peur qu’il ne s’arrête. Le bébé le perçoit et se sent en insécurité, seul dans son lit ; lui non plus ne peut pas s’apaiser.
Si c’est votre cas, essayez de prendre votre bébé dans le lit et de caler un coussin contre son dos. Placez la table de nuit contre le lit du côté du bébé : s’il roule, il ne tombera pas. Nous sommes sûres qu’ainsi vous dormirez. Vous êtes toujours en continuité. Votre corps, encore habité, mettra quelques semaines et même, pour certaines, quelques mois à se défaire de cette mémoire. Et votre bébé, toujours dans votre « enceinte corporelle », prendra quelques autres mois pour se différencier de vous.
Protégez-vous des réflexions sentencieuses comme : « À force de le garder contre vous, vous allez trop le gâter et le rendre capricieux. » Gardez pour vous ce que vous faites avec votre bébé ; vous, ainsi que votre compagnon, êtes seuls juges ! Cette installation nocturne facilite l’allaitement ; tout en continuant à dormir, vous pouvez lui glisser le mamelon dans la bouche sans avoir besoin de vous lever.
D’autres femmes, très épuisées moralement et physiquement, ont besoin, pour trouver le repos, d’être séparées de leur bébé. Il nous semble important de respecter ce besoin, parfois crucial, de dormir après la naissance. Essayez de repérer vos limites. Parlez, exprimez votre fatigue ! Elle est normale et parfaitement compréhensible.
Si vous désirez que l’on garde votre enfant la nuit sans pour autant risquer de compromettre la mise en route de l’allaitement, demandez que la garde de nuit vous l’amène dès qu’il pleure ; mais, surtout, qu’elle ne lui donne ni lait artificiel ni eau sucrée, qui couperaient sa faim et son désir de succion. De toute façon, n’oubliez pas que la grossesse, le choc de la naissance et de la rencontre avec votre enfant vous ont rendue plus vulnérable. La moindre contrariété a plus d’impact sur vous, et vous avez moins de recul pour relativiser les événements.
Les visites
La naissance d’un bébé est toujours une merveilleuse fête. Les proches, famille et amis, ne manquent pas de venir saluer et faire une offrande au nouvellement né. Ce rituel de présentation de l’enfant au monde est important, mais il peut aussi être perturbateur. Combien de fois avons-nous entendu parler de bébés et de mamans fatigués, nerveux, en pleurs l’un comme l’autre le soir après les visites ? Les visiteurs sont remplis de bonnes intentions ; néanmoins, ils ne respectent pas toujours le besoin de calme et d’intimité d’une mère, d’un père et de leur petit… intimité déjà malaisée à protéger au sein d’une structure hospitalière. Se protéger est difficile pour une mère et son petit. N’est-ce pas au père de faire barrage aux visites perturbatrices ?
Quel dommage, ces visites trop précoces alors que la mère aura beaucoup plus de plaisir à être visitée chez elle au cours du premier mois, qui se vit souvent dans une certaine solitude quand le père a repris son travail !
Accueillez les relations les plus proches et trouvez un protocole pour les autres. Peut- être, malgré votre envie de le crier au monde entier, n’est-il pas nécessaire de prévenir tout le monde dès les premiers jours ? Respectez les besoins de votre enfant. Bébé n’a pas à faire plaisir aux visiteurs, c’est à eux de se plier à son rythme, et il n’a pas besoin d’autres bras que ceux de ses très proches.
Il est nécessaire de ne pas surstimuler l’enfant. En général, il ne réagira pas sur le moment, se contentera de fermer les yeux et de se replier sur lui-même mais, s’il est vraiment trop stimulé, il épuisera sa nervosité en crises de larmes le soir.
Les frères et sœurs
Toutes les maternités ne les acceptent pas… alors il ne faut pas hésitez pas à descendre
avec le dernier-né pour le leur présenter. En effet, la séparation est déjà longue et source d’angoisse pour eux.
Retour à la maison
Si vous vous sentez en forme ou si vous pensez pouvoir mieux vous reposer chez vous, n’hésitez pas à raccourcir le séjour à la maternité.