S'alimenter une recherche-plaisir
Prendre de bonnes habitudes
Attendre un enfant déclenche souvent la prise de bonnes résolutions. Certaines femmes arrêtent de fumer, et beaucoup décident de changer leurs habitudes alimentaires. Il est certes difficile de changer des habitudes solidement ancrées, mais la grossesse représente, bien souvent, une motivation suffisante.
Pour de nombreuses femmes, régimes et travail sont aussi responsables de carences en fer, en magnésium et en calcium. Il faut dire que les sandwiches avalés sur le pouce, les nombreux cafés, les innombrables sucres, le stress (véritable coupe-faim), les surgelés et les conserves vantés comme autant de « gagne-temps » sont des facteurs déterminants du déséquilibre alimentaire. Enceinte, vous réalisez certainement que tout ce que vous mangez joue sur le développement de votre enfant. La même chose se passera pendant l’allaitement.
Il faut savoir que l’enfant in utero de même que l’enfant allaité – ne manquera de rien : il puisera en vous, mais vous vous épuiserez si vous n’êtes pas correctement et suffisamment nourrie.
Il ne faut pas manger comme deux, mais seulement pour deux
Notre mode d’alimentation ne respecte pas toujours les besoins de notre corps en plein travail. Très souvent, nous oublions de faire le lien entre le dedans et le dehors du corps, séparés par la peau, et nous agressons fréquemment notre système digestif. Nous y déversons les aliments sans ordre, sans respect, ^sans conscience de ses capacités à trier, stocker, épurer et digérer telle chose plutôt que telle autre, et surtout pas les deux ensemble.
Or, pendant la grossesse, la présence de l’enfant met en évidence la vie interne de notre corps. Nous prenons alors conscience de notre estomac, de notre foie, de nos intestins, qui sont comprimés par l’enfant. Ces organes réagissent en déclenchant des ennuis gastriques car leur sensibilité est plus grande, de même que leur intolérance à une alimentation erronée.
Alors, dès le début de la grossesse, prenez de nouvelles et bonnes habitudes afin de constituer un capital santé à votre enfant tout en préservant le vôtre.
Quelles sont ces bonnes habitudes ?
La première et la plus importante consiste à prendre le temps du petit déjeuner, malheureusement escamoté par la plupart des Français. Pourquoi ne pas vous lever vingt minutes plus tôt pour vous régaler, vous requinquer et démarrer la journée avec le maximum de vitalité ? Ce n’est pas lui le responsable de la surcharge pondérale, c’est plutôt le dîner, trop riche et avalé trop tard. Dans la journée, il vous arrive peut-être de vous sentir brusquement faible, sans courage, presque déprimée, parfois même de mauvaise humeur… Vous n’avez pas l’impression d’avoir faim, et pourtant votre organisme – comme celui de votre bébé – a utilisé tout ce qu’il avait reçu lors des repas précédents, et il puise déjà dans la réserve. Pendant la grossesse, la qualité du lait maternel se prépare ; mieux vous mangerez, plus votre lait sera riche et mieux vous pourrez nourrir votre enfant tout en préservant votre capital santé. Vous pouvez néanmoins utiliser des compléments tels que la levure de bière en paillettes ou la poudre d’algues, dont vous saupoudrerez les aliments, le pollen qui, en plus de sa richesse, favorise le transit intestinal, ainsi que la gelée royale, « cure royale » de soutien d’une grossesse. Servez-vous des graines germées1, dont la germination augmente de façon extraordinaire la teneur en vitamines C, B, B 2, B 3, B 6, B 9 et B 12.
Pendant la grossesse, pour être au mieux de votre forme et satisfaire les besoins de l’enfant, il est important d’augmenter la consommation des aliments riches en calcium, en magnésium et en fer.
Le calcium
Votre besoin quotidien : 1 gramme.
Le corps humain est incapable de produire du calcium. Tout ce dont il a besoin doit donc lui être apporté par l’alimentation. Au cours de la grossesse, l’intestin augmente sa capacité à absorber le calcium jusqu’au double de la normale. Le calcium supplémentaire va surtout servir à la fabrication du squelette et des dents du futur bébé, sans puiser sur les réserves de sa mère. Tout le calcium que la femme mettra en réserve dans ses os, au cours des premiers mois de sa grossesse, se transférera au bébé au cours des derniers mois de la gestation.
Il règne, dans notre société, une sorte de « mythe du lait », comme si le lait de vache était la seule source de calcium. Les produits laitiers sont effectivement les premiers au palmarès du calcium mais, contrairement aux idées reçues, ils ne sont pas les seuls à en contenir. Une minuscule graine, très peu utilisée dans notre cuisine mais très prisée en Orient, en est très riche : ile sésamell Deux cuillerées à soupe de graines
On trouve également le calcium dans les légumineuses, certains légumes et certains poissons. La vitamine D est l’élément essentiel de sa bonne absorption. Vous la trouvez dans le beurre cru, dans les poissons gras et dans les huiles de poisson.
L’activité physique favorise l’absorption du calcium. Moins vous bougez, plus le calcium « fuit ».
Un excès de café, d’alcool et de protéines animales nuit à son assimilation.
Le magnésium
Votre besoin quotidien : 400 milligrammes. C’est l’un des minéraux essentiel, mais c’est souvent aussi celui qui manqué le plus dans l’alimentation.
La cellule nerveuse s’en nourrit en priorité. Il protège contre le stress et la dépression ; il agit contre l’hypertension ; il prévient les crampes musculaires et la tétanie.
Un milieu digestif acide favorise l’assimilation du magnésium. Un repas complet comprenant des protéines, des céréales et des légumes favorise cette absorption par la stimulation de la sécrétion d’acide dans l’estomac.
Un excès de gras, en revanche, réduit les possibilités d’absorption au niveau de l’intestin. Un excès de sucres blancs, d’alcool et de farines blanches augmente à la fois les pertes et les besoins en magnésium.
On le trouve dans les amandes, les fruits secs, les légumes, le soja en grains (le tofu),
les céréales complètes ainsi que les légumineuses (lentilles ++). Si votre médecin vous a prescrit des compléments de magnésium et de calcium, ne les prenez pas au même moment car ils se « contredisent ».
Le fer
Votre besoin quotidien : 20 milligrammes. La grossesse émet d’importantes exigences vis-à-vis des réserves de fer. Une bonne partie est transmise au bébé au cours des derniers mois. Le fer participe à la formation des globules rouges ; c’est un antianémique. On dit bien « avoir une santé de fer »…
Le manque de fer se signale par une pâleur, une fatigue générale, une respiration laborieuse et une absence d’appétit.
Privilégiez les légumes verts, les fruits, les céréales complètes, les lentilles, plus riches en fer que les épinards, le foie et les œufs. Si certains aliments favorisent l’absorption du fer, d’autres lui nuisent. La vitamine C est un atout. Combinez chaque jour une salade verte et des feuilles d’épinard assaisonnées au jus de citron.
La chair animale favorise l’absorption du fer. Associez une portion de riz complet et de légumes à une petite quantité de poulet ou de poisson.
Le thé est son pire ennemi.
Le calcium des produits laitiers entre en compétition avec le fer. Consommiez, de toute façon, les yoghourts et le fromage blanc au goûter avec un fruit.