Psychopathologie du nourrisson:Les siestes
Les siestes sont indispensables à l’enfant. Il est donc important de les respecter et de garder leur cohérence. Elles occupent 50 % du temps diurne à la naissance, 25 % à six mois, et restent environ à deux heures par jour jusqu’à 18 mois.
Les troubles du sommeil chez le nourrisson sont souvent difficiles à objectiver du fait des réveils biologiques nécessaires à cet âge pour permettre de se nourrir très régulièrement.
On peut parler de troubles du sommeil face à des difficultés d’endormissement lorsque celles-ci surviennent plus de trois fois par semaine, entraînant souvent des conflits avec l’entourage. On évoque les troubles du sommeil devant des éveils nocturnes lorsque ceux-ci imposent au parent de rester éveillé plus de vingt minutes avant d’obtenir un réendormissement ou devant des réveils précoces de l’enfant vers quatre ou cinq heures du matin.
Les troubles du sommeil ont deux origines principales, qui peuvent se trouver conjointes ou séparées : une anomalie organique et/ou une difficulté psychologique liée au contexte familial. C’est la fréquence et l’intensité de comportements inadaptés qui entraînera la consultation. Il est de toute façon important lors d’une consultation pour troubles du sommeil d’effectuer une forme d’« agenda du sommeil » permettant d’établir les rythmes et habitudes de l’enfant, pour mieux comprendre les dysfonctionnements. Des examens somatiques peuvent être prescrits pour écarter toute origine organique à un trouble du sommeil récurrent, avant d’orienter l’enfant et ses parents vers une consultation psychologique.
Le sommeil correspond à un relâchement de la vigilance. L’enfant accepte de s’abandonner au sommeil alors même que celui-ci le prive d’un contact direct avec ses parents. Dès lors, dormir implique d’être en confiance et d’avoir suffisamment intériorisé de sécurité pour pouvoir se séparer un temps des objets d’attachement.
Lorsque l’enfant ne ressent pas cette sécurité, il peut montrer de grandes difficultés à l’endormissement ou faire de fréquents réveils
angoissés, avec des pleurs difficiles à résoudre. Les consultations psychologiques parents/enfant peuvent permettre de prendre conscience de certaines difficultés et de résoudre ces états de tension.
Les troubles de l’alimentation
L’anorexie du nourrisson correspond à des difficultés de nourrissage et comprend plusieurs formes selon leur date d’apparition.
L’anorexie primaire
Elle se déclare dès la naissance ou juste après et correspond à une période d’inappétence qui restera passagère si on la respecte. La difficulté de nourrissage peut être liée à l’anesthésie de la mère, à une maladie de l’enfant, ou même ne pas avoir de raisons apparentes. Il convient alors de rassurer la mère anxieuse et d’éviter de forcer l’enfant pour ne pas que ce trouble perdure.
L’anorexie néonatale active et l’anorexie d’inertie
L’enfant refuse la nourriture, soit activement en se détournant, soit passivement en restant inerte, ne tétant pas. Si ce trouble perdure et s’associe à un contact inhabituel et étrange de l’enfant, une consultation pédiatrique et psychologique doit avoir lieu.
L’anorexie de sevrage ou d’opposition
Elle survient le plus souvent au second semestre, lors du changement du mode de nourriture. Son origine se trouve souvent dans une conduite d’opposition qui a perduré, l’enfant ayant été forcé à manger et ayant développé un rejet chronique de l’aliment proposé.