Psychopathologie du nourrisson:L’autisme
L’autisme infantile précoce est un syndrome défini par Kanner en 1943 et dont le principal trouble réside dans l’incapacité à établir des relations normales avec les personnes et à réagir normalement aux situations dès le début de la vie.
Les symptômes de cette psychose infantile peuvent être regroupés au sein de quatre syndromes.
Les troubles alimentaires
Ils se rencontrent fréquemment et sont parfois très marqués. L’enfant autiste est un petit mangeur, il est lent à téter en raison de difficulté de succion. Souvent, l’alimentation est vécue comme une lutte entre
Les troubles du langage et de la communication
Il existe souvent un retard significatif du développement moteur chez l’enfant autiste. Le développement semble irrégulier, certaines capacités étant bien acquises tandis que d’autres demeurent mal exploitées. Le bébé présente couramment une hypotonie et une insuffisance du contrôle postural. Son entourage le trouve « mou », jusqu’à observer un détachement et une inertie préoccupants.
Les troubles psychomoteurs
Il y a un retard et une grande perturbation dans le développement du langage chez l’enfant autiste. L’expression des émotions par des sons est possible chez le bébé, mais elle demeure personnelle, sans but de communication.
Tout ce qui relève de la communication verbale et non verbale est difficile pour cet enfant qui se trouve de fait en marge de tout un monde social qui n’a pas de sens pour lui. De même, ses propres manifestations restent obscures pour son entourage qui ne parvient pas à décoder les gestes et les sons de l’enfant.
Lorsque l’enfant parvient à acquérir le langage, il n’y a pas de troubles de prononciation ou de déformation des mots, mais c’est davantage sur le sens des mots que des difficultés sont rencontrées. L’enfant atteint d’autisme peut attribuer aux mots une signification dont lui seul possède la clé, sans rapport avec celle partagée par son environnement.
Les troubles affectifs et du comportement
Le jeune autiste présente très tôt des conduites anormales : il se balance, gesticule bizarrement ou secoue ses mains. L’ensemble de ses attitudes possède une étrangeté qui déroute les personnes à son contact.
Vis-à-vis des objets, ses comportements sont variables. Il peut passer des heures à manipuler des objets inanimés, s’absorbant dans cette activité sans développer de lien avec les individus en sa présence (il ne cherche pas à montrer ou à partager ses découvertes). Très vite, il est obsédé par le maintien de l’identique et range les choses d’une façon que lui seul connaît et qui te rassure. Face à un objet animé d’un mouvement autonome, comme un aspirateur ou un ascenseur, il peut par
contre présenter des réactions de peur panique, manifestant sa terreur face à quelque chose qu’il ne peut pas contrôler.
Vis-à-vis des personnes, il existe dès le début de la vie un trouble de la relation et un déficit dans les interactions humaines. L’enfant autiste se comporte comme si les gens n’existaient pas. Jouant sur une plage, il est par exemple capable de traverser l’espace qui le sépare d’un objet convoité en marchant sur les gens allongés, comme s’il ne les voyait pas.
Il manifeste également un trouble de l’attachement, en se montrant indifférent au départ comme au retour de ses parents, ce qui bien sûr affecte beaucoup ceux-ci. Les émotions qu’il adresse à l’autre sont pauvres et souvent mal nuancées. L’enfant désoriente son entourage par son absence de partage affectif (sourire à un visage qui vous sourit, regard dans la même direction, etc.).