Psychologie transitionnalité
Désigne l’aire (ou l’espace) intermédiaire entre le dedans et le dehors, entre la réalité psychique interne du sujet et la réalité externe ; elle n’est ni l’un ni l’autre de ces espaces mais elle les relie néanmoins, en ce sens que le sujet (l’enfant au départ) utilise des objets de la réalité extérieure en regard et au service de ce qui caractérise son monde interne. L’aire transitionnelle est au départ constituée par l’expérience de jeu de l’enfant, elle sera par la suite et pour l’adulte étendue aux objets et phénomènes de la réalité artistique et culturelle ainsi que dans la création.
L’objet transitionnel désigne, selon D.W. Winnicott, cet objet matériel particulier (le « doudou » constitué par un jouet, nounours ou tout autre objet) que l’enfant investit, massivement au départ, utilise de manière privilégiée, et qui constitue un substitut symbolique de son objet d’amour, lui permettant justement de se passer de lui. Particulièrement utile à l’enfant lors des séparations d’avec la mère, cet objet est ce qui lui permet de supporter, sans trop de mal, cette séparation ; l’objet, pour avoir cette fonction transitionnelle, doit présenter plusieurs qualités fondamentales, dont la permanence (s’avérer présent) mais aussi la malléabilité (l’enfant doit pouvoir exercer prise, voire emprise sur lui), et surtout résistance et survivance à la destruction. Ce n’est que progressivement que l’enfant sera amené à désinvestir puis abandonner cet objet, relayé par les objets et activités du jeu (phénomènes transitionnels) et plus largement les processus de sa réalité psychique. L’objet transitionnel est en somme le premier symbole utilisé par l’enfant (avant l’accès aux symboles langagiers).