Psychologie structure: structure psychologique
En s’inspirant du structuralisme biologique et du structuralisme anthropologique de C. Lévi-Strauss, Piaget définit une structure comme « un système de transformations qui comporte des lois en tant que système (par opposition aux propriétés des éléments) et qui se conserve ou s’enrichit par le jeu même de ses transformations, sans que celles-ci aboutissent en dehors de ses frontières ou fassent appel à des éléments extérieurs » (Piaget, 1968, p. 6).Une structure comporte comme caractéristiques d’une part d’être une totalité organisée et fermée (ce qui est conçu par la structure reste au sein de celle ci) et, d’autre part, de posséder des lois de transformation (mécanisme de traitement des représentations) et d’autorégulation (mécanismes permettant l’ajustement ou l’annulation des traitements).
structure de personnalité
On désigne par ce terme le type de personnalité que présente, au plan psychologique, l’individu au sortir de son développement psychogénétique.
La structure psychique d’un individu s’édifie en effet à l’occasion des expériences psycho-affective et relationnelles traversées et élaborées par le sujet lors de deux temps majeurs de son développement, l’enfance (de 0 à 5-6 ans environ) et l’adolescence (entre 13 et 20 ans environ), cette dernière permettant de reprendre, rejouer et favoriser (ou non) le dépassement des expériences infantiles marquantes ou insuffisamment élaborées lors du temps infantile. À noter qu’au sortir de la résolution de la crise adolescente – et de la manière dont cette crise a finalement été résolue- la structure psychique du sujet se trouve en principe formée de manière fixe, définitive et irréversible.
Toute structure de personnalité se définit par la spécificité d’un certain type d’angoisses, de conflits, de mécanismes défensifs, d’un mode de relation d’objet prédominants chez le sujet. Cela n’empêche toutefois pas d’observer simultanément chez lui d’autres modalités d’angoisses, de défenses… mais lesquelles ne sont pas véritablement organisatrices de la personnalité du sujet. On recense trois grands types de personnalité : la structure (ou organisation de personnalité) psychotique, la structure névrotique, l’état-limite :
► la structure névrotique : désigne le type de personnalité organisé autour du conflit œdipien et du stade génital, et qui se caractérise donc par un conflit entre le ça et le surmoi, des angoisses de castration, une relation d’objet de nature génitalisée, des mécanismes psychiques de la série névrotique (refoulement, dénégation, isolation, évitement, déplacement) ;
► la structure psychotique : désigne le type de personnalité restée fixée aux phases prégénitales (orale et en partie anale) du développement, et donc marquée par des angoisses de nature archaïque (morcellement, persécution), une relation d’objet fusionnelle, un conflit majeur entre le ça et la réalité extérieure, des mécanismes psychiques de la série psychotique (déni, projection, forclusion…) ;
► l’état-limite, ou astructuration : est un type de personnalité, intermédiaire entre structure psychotique et structure névrotique, caractérisée, au plan psychologique,’ par une immaturité affective, des fixations anales, la prégnance du narcissisme et de l’instance idéale, une dépendance affective à l’objet sous la forme d’une relation d’objet anaclitique (ou d’appui, d’étayage), des angoisses de séparation, le mécanisme psychique du clivage. La forme première de la décompensation psychologique de cette personnalité est la dépression (-limite) relayée parfois par d’autres symptômes (psychotiques ou névrotiques, selon que la structuration du sujet est restée marquée par les processus archaïques ou, au contraire, a approché les enjeux psychiques œdipiens). Il ne s’agit pas, comme pour les autres personnalités, d’une véritable structure psychique (c’est pourquoi l’on parle aussi d’astructuration), qui ne confère pas de ce fait à l’individu une véritable stabilité psychique, autrement dit, et comme son nom l’indique, l’état-limite est toujours, sur le plan psychique, plus ou moins, dans une situation précaire, instable, qui l’expose à la dégressivité sinon à la dépression.
Comme le dit J. Bergeret, véritable chef de file de l’approche structurelle en psychopathologie clinique, il y a une interdépendance foncière entre lu structure psychique de l’individu et la psychopathologie qui peut apparaître chez lui. C’est-à-dire que la psychopathologie d’un sujet a immanquable ment à voir avec le type de personnalité qui est le sien. Ainsi, les organisations de personnalité psychotique, névrotique et limite, en cas île décompensation, laisseront respectivement apparaître chez l’individu psychose, névrose, et dépression. En revanche, il y a une indépendance entre la notion de structure psychique et celle d’équilibre (ou de normalité) psychique. En effet, la structure de personnalité quelle qu’elle soit ne prédis pose aucunement l’individu à la psychopathologie, pas tant qu’elle demeure compensée, c’est-à-dire tant que le sujet parvient à conserver l’équilibre psychique qu’il a aménagé à l’intérieur de la lignée structurelle qui est lu sienne. En revanche, c’est lorsqu’il ne parvient plus à maintenir cet équilibre, qu’il est déstabilisé par une situation ou épreuve de vie que la psycho pathologie peut apparaître.
La principale critique que l’on peut adresser à cette conception structurelle de la personnalité est de concevoir celle-ci comme quelque chose de figé et de terminé après la résolution de la crise adolescente (dernière phase de structuration psychique, selon ce modèle). Or il existe une mouvance, une hétérogénéité et une complexité de et dans la vie psychique d’un sujet donné l’approche structurelle rend insuffisamment compte ; et selon les moments de la vie d’un individu, on peut observer des processus et modalités psychiques autres que ceux censés caractéristiques de sa psyché. Par exemple, une angoisse et un vécu de perte peuvent, en cas de deuil notamment, apparaît chez un sujet structuré sur un mode névrotique, voire même psychotique ; mais cela n’aura en principe pas d’effet désorganisateur chez le sujet puisque sa personnalité n’est pas sensible à la perte au contraire de ce qui se passe pour le sujet-limite. En revanche, si cette perte est vécue chez ces personnalités névrotique et psychotique, sur le registre d’une castration pour le premier, comme une frustration pour le second, alors là le risque de souffrance psychique et donc de décompensation se profile chez chacun d’eux. La mouvance et même le remaniement des processus psychiques peuvent également s’observer à la faveur d’un travail psychologique (ou psychothérapique).
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