Psychologie neurotransmetteurs
Au niveau de la synapse, aiguillage entre neurones, le neurone libère des molécules. Elles se fixent sur des récepteurs du bouton terminal d’un autre neurone, comme des clés dans les serrures. Comme ces molécules ont pour rôle de transmettre des informations (l’influx nerveux) d’un neurone à un autre, elles ont été dénommées « neurotransmetteurs ». Plusieurs dizaines sont maintenant découverts dont quelques-uns intéressent la psychologie.
Acétylcholine
L’acétylcholine est le plus célèbre car son absence provoque une nécrose de l’hippocampe (cf. mémoire) et par voie de conséquence une amnésie de type Korsakoff, avant que les malades ne glissent lentement vers la démence, c’est la tristement célèbre maladie d’Alzheimer. L’acétylcholine a deux « serrures » possibles sur la membrane du neurone, des récepteurs muscariniques et des récepteurs nicotiniques. La nicotine de la cigarette doit donc ses effets stimulants au fait qu’elle est une fausse clé pour les récepteurs de l’acétylcholine.
Dopamine et noradrénaline
La noradrénaline et la dopamine sont de puissants stimulants rendant actif et de bonne humeur, c’est pourquoi certains ont recherché des stimulations artificielles à partir des amphétamines qui interviennent sur ces récepteurs. La cocaïne agit sur les récepteurs de la dopamine. Les neurotransmetteurs sont fabriqués par des petites usines de neurones dans le cerveau si bien que leur destruction aboutit à de graves maladies. Ainsi, la maladie de Parkinson, qui apparaît par une dégradation de la motricité volontaire, est due à un manque de dopamine.
Sérotonine
La sérotonine est un neurotransmetteur qui semble entre autres, agir sur les perceptions. La mescaline, tirée du cactus peyotl ou la psylocybine, provenant d’un champignon, a une structure chimique qui ressemble à la sérotonine. Ainsi s’explique le pouvoir hallucinogène recherché par les peuples d’Amérique centrale et du sud. Au Moyen Age, de telles hallucinations étaient attribuées au diable. Mais après une intoxication de deux cent cinquante habitants dans la ville de Pont-Saint-Esprit, en 1951, une enquête permit d’identifier que la farine de seigle dans le pain contenait un champignon parasite, l’ergot du seigle. C’est à partir de ce champignon que fut synthétisé le LSD (acide lysergique), bien connu des courants psychédéliques hippies comme produisant une exagération des couleurs et des contrastes. La schizophrénie pourrait être due à un déséquilibre de centres qui dépendent de la sérotonine.
Endorphines
L’opium doit ses propriétés antidouleur au fait que sa molécule ressemble à des neurotransmetteurs naturels agissant dans les centres de la douleur, les endorphines.
GABA (gamma aminobutyric acid)
Le GABA (gamma aminobutyric acid) est un neurotransmetteur qui inhibe (bloque) la transmission dans les synapses et donc bloque totalement ou réduit la transmission d’où son effet calmant ; les pharmacologues ont synthétisé des fausses clés qui servent ainsi de tranquillisants, le plus connu étant le Valium.
Cannabinol
Beaucoup de drogues comme la marijuana, le cannabis, le chanvre indien, le haschisch, etc., contiennent une molécule commune le tetrahydrocannabinol (ou THC) qui intervient sur des serrures spéciales, les récepteurs cannabinoïdes. Ces récepteurs interfèrent avec les récepteurs du GABA ce qui explique l’action tranquillisante de la marijuana. À l’inverse son abstinence provoque des états anxieux et irritables. La marijuana est vue pat beaucoup de jeunes comme une drogue douce non dangereuse mais des travaux récents (Hampson, Life Science, 1999) montrent que le cannabinol qu’elle contient perturbe la perception visuelle et les réponses motrices dans la conduite automobile et baisse la mémoire en provoquant des lésions des neurones (fonctionnant au GABA) de l’hippocampe (l’archiviste de la mémoire).