Psychologie narcissisme
En référence au mythe de Narcisse – cet adolescent qui se noyât dans la source dans laquelle il se mirait, en raison d’un intérêt excessif pour lui- même – le narcissisme désigne l’amour que le sujet se porte à lui-même.On distingue le narcissisme primaire du narcissisme secondaire : le premier désigne l’état (anobjectal) dans lequel se trouve originellement le sujet qui, faute de différenciation dedans-dehors, n’a pas conscience de l’altérité et vit toute chose à partir de son seul centre, comme si tout partait de lui et se rapportait à lui-même en somme (voilà qui explique par exemple l’égocentrisme des petits enfants avant que la socialisation ne les amène à prendre en compte la réalité d’autrui) ; le narcissisme secondaire désigne le rapatriement sur le sujet d’un investissement affectif préalablement accordé à un autre ; l’état de sommeil ou même le processus de deuil constituent des illustrations du narcissisme secondaire : le sujet retire son intérêt du monde et des objets extérieurs pour se replier et concentrer momentanément son attention sur soi dans le sommeil ou sur sa douleur dans le deuil.
Le narcissisme est une donnée fondamentale et importante de/dans la vie du sujet. C’est le manque ou inversement l’excès de narcissisme qui est problématique, excès qui peut même conduire à une pathologie du narcissisme, dans laquelle l’autre, l’altérité sont farouchement niés au profit des seuls intérêts et desiderata du sujet. Si Freud pensait originellement que plus la libido narcissique appauvrit la libido d’objet et réciproquement, on peut toutefois penser qu’un juste équilibre entre narcissisme (investissement de soi) et relation d’objet (investissement de l’autre) doit pouvoir s’établir chez chaque individu pour concourir à son équilibre affectif.