Psychologie moi
Instance psychique de la deuxième topique freudienne. Au plan psychogénétique, il s’agit de la deuxième instance de personnalité, car c’est une partie du ça qui s’est modifiée au cours du développement du sujet, au contact de la réalité extérieure et des contraintes que celle-ci exerce sur lui. Toutefois l’instance moïque conserve toujours des liens avec l’instance pulsionnelle qu’elle sera d’ailleurs chargée de réguler, tout en devant également tenir compte tant des autres instances qui composent la réalité interne du sujet (surmoi et idéal du moi) que de la réalité extérieure. Prenons par exemple le cas d’un étudiant en train de suivre un cours à l’université qui se trouve soudainement animé de l’envie de manger (pulsion d’auto-conservation et/ou pulsion sexuelle orale) ; il incombe à son moi d’arbitrer entre ces exigences à caractère antagoniste, à savoir permettre la satisfaction pulsionnelle (assouvir le besoin alimentaire et/ou le désir oral) ou la différer afin de favoriser l’adaptation du sujet à la réalité ( universitaire ici) dans laquelle il se trouve. Il peut également opter pour une solution de compromis, sortir un aliment de son sac et le consommer tout en continuant de suivre son cours ! Mais auquel cas, le moi fait alors fi de certaines règles et convenances sociales (il n’est pas vraiment autorisé de manger en cours), autrement dit de son surmoi.
Si le moi n’émerge qu’à partir du ça, selon S. Freud, il existerait d’emblée chez le bébé, pour M. Klein, toutefois sous une forme rudimentaire. Quelle que soit la théorie à laquelle on souscrit, il apparaît que le moi demande en tout état de cause à se développer et à se fortifier. Le moi va donc se constituer au cours du développement, à travers une série d’identifications à l’objet, à la mère en tout premier lieu, premier objet d’investissement de l’enfant qui constitue de ce fait un modèle auquel le sujet va emprunter ses caractéristiques, ses traits, ses qualités, etc., pour se construire et édifier sa propre personnalité.
Plus largement, le moi désigne et représente l’instance centrale de la personnalité ; c’est elle qui est chargée de veiller à la protection et défense des intérêts du sujet ; elle dispose pour ce faire de tout un panel de mécanismes psychiques, dit aussi mécanismes de défense (tels que le refoulement, le déni, la projection…), qui sont en grande majorité inconscients. Au final, le moi apparaît comme une instance médiane et médiatrice entre le ça et la réalité extérieure, mais également entre le ça et les instance idéales.