Psychologie mémoire
Ensemble des processus biologiques et psychologiques qui permettent le codage, le stockage et la récupération des informations. La mémoire est multiple et constituée de systèmes (ou modules) spécialisés notamment :
►mémoire à court terme : système dont le contenu est effacé à court terme (environ 20 secondes) et qui a une capacité limitée (environ sept pour des mots familiers certains préfèrent le terme de « mémoire de travail » (working memory) ;
►mémoire à long terme : ensemble des mémoires qui ont une longue durée de vie ; ces mémoires sont spécialisées : principalement, les informations sont enregistrées en mémoire à long terme selon des niveaux de plus en plus abstraits ; on peut distinguer trois grands « étages » : les mémoires sensorielles (mémoire iconique), les mémoires symboliques (mémoire lexicale, mémoire imagée) et la mémoire la plus abstraite, la mémoire sémantique.
mémoire épisodique
Enregistrement individualisé d’une information dans son contexte spécifique d’apparition (par exemple, le mot « avion » dans telle brochure de voyage).
mémoire iconique
Les chercheurs préfèrent parler de mémoire iconique pour désigner la mémoire sensorielle visuelle afin d’éviter une confusion avec l’idée populaire (mais fausse) d’une « mémoire visuelle » photographique ; en effet la mémoire iconique dure un quart de seconde.
mémoire lexicale
mémoire intégrant les caractéristiques morphologiques du mol (« carrosserie »), c’est-à-dire phonétiques et orthographiques. Il existe même des mémoires « phonétiques » et « orthographiques ». Le sens est, depuis la théorie de la mémoire sémantique, considérée comme stocké dans une autre mémoire, d’où le phénomène du « mot sur le bout de la langue » dans lequel on cherche le mot d’un personnage dont on a le sens (par exemple c’est un acteur, un journaliste).
mémoire procédurale
Dans des amnésies totales, comme Y amnésie de Korsakoff, les patients sont incapables de rappeler des mots ou des images, venant d’être mémorisés et pourtant certains chercheurs ont montré qu’ils sont capables d’apprentissage moteur, par essais et par erreur ; cependant ils ne se rappellent pas ce qu’ils ont appris (Milner, 1970). En synthétisant différentes recherches ainsi que des expériences sur l’animal, le neuropsychologue américain Larry Squire (Squire et Zola-Morgan, 1991), proposa la théorie selon laquelle il existe deux systèmes de mémoire différents reposant sur des structures neurobiologiques distinctes. La mémoire déclarative (ou explicite), comprend le rappel et la reconnaissance conscients, de faits ou événements ; et la mémoire procédurale (« implicite » chez certains auteurs) concerne principalement les apprentissages sensori-moteurs (faire du vélo, etc.) et les conditionnements.
mémoire sémantique
Proposée par les Américains Collins et Quillian (1969, etc.), la mémoire sémantique ne stocke que le concept des mots, leur abstraction, leur sens. La mémoire sémantique était vue comme un réseau d’associations, parfois hiérarchique comme pour le concept et sa catégorie, par exemple « canari » et « oiseau ». Cette mémoire est généralement la plus durable, ce n’est que le sens qui nous reste d’un livre ou d’un film après plusieurs semaines ou années.
mémoire sensorielle
mémoire stockant des informations codées par les organes sensoriels, par exemple la couleur des mots (on parle de « mémoire iconique » pour la mémoire sensorielle visuelle) ou le son de la voix (mémoire auditive). Les mémoires sensorielles sont éphémères (la mémoire iconique dure un quart de seconde) si le contenu n’est pas recodé verbalement (par exemple une cerise est rouge…).
mémoire de travail
Synonyme de mémoire à court terme pour certains auteurs. Pour l’Anglais Baddeley, cette notion comporte plusieurs composantes, dont un processeur central qui commande un sous-système de répétition verbale (boucle verbale ou articulatoire) et une mémoire croquis, pour stocker à court terme des éléments verbaux ou imagés.