Psychologie environnement
C’est au psychanalyste D.W. Winnicott que revient le mérite d’avoir souligné le rôle de l’environnement, ici l’environnement maternel (et plus largement familial) de l’enfant dans le développement psycho-affectif de , celui-ci. L’environnement désigne le ou les objets chargés d’assurer les soins (maternants, tant physiques qu’affectifs) à l’enfant, autrement dit les conditions pas seulement matérielles mais surtout relationnelles et affectives dans lesquelles se réalise ce développement. Outre la préoccupation maternelle primaire (voir ce terme), D.W. Winnicott a décrit trois aspects essentiels du comportement (de l’environnement) maternel :
> le holding, ou soutien : désigne la façon dont l’enfant est physiquement tenu, porté, contenu. Cela lui permet de rassembler ses vécus corporels épars du fait de son manque de coordination motrice ainsi que de construire sa base, son assise, sa verticalité (psychique) dans l’existence Cette expérience très physique constitue aussi l’expérience prototypique du sentiment psychique d’être soutenu ;
> le handling, ou maniement : désigne un autre type d’expérience physique concernant la manière dont l’enfant, son corps est touché, caressé. De ce maniement (et non manipulation…) par les objets parentaux, de la manière dont ses objets d’amour investissent et manient primitivement son corps, dépend la façon dont le sujet va se sentir et va habiter son corps, va vivre dans/avec celui-ci, soit ce que Winnicott appelle aussi la personnalisation. Dans certaines formes de psychopathologie, telle la schizophrénie, on observe justement le processus inverse, à savoir un processus de dépersonnalisation, responsable des angoisses et vécus d’étrangeté que ressent le sujet qui ne reconnaît souvent plus tout ou partie de son corps, de son être ;
> L’object-presenting, ou présentation de l’objet : désigne la manière dont l’environnement/l’objet maternel apparaît, se présente au sujet-bébé et, par extension, introduit auprès de lui les autres objets de cette réalité (qu’il s’agisse d’objets concrets, tel le biberon, ou affectifs, comme le père). L’enfant a initialement besoin que l’objet se présente à lui de manière constante, continue, régulière. C’est ce qui lui permet de construire un sentiment de la continuité de l’existence et, partant de là, son sentiment d’identité (que l’on peut aussi considérer comme un sentiment – continu – d’exister). Si la rencontre initiale, inaugurale du sujet-bébé avec l’objet maternel se déroule dans de suffisamment bonnes conditions, alors pourront se poursuivre chez lui des relations suffisamment harmonieuses avec le monde extérieur. Inversement, quand les premières transactions primitives n’ont pas été suffisamment satisfaisantes (insatisfaction des besoins pulsionnels du bébé) alors cela risque d’entraîner certaines difficultés, plus ou moins graves, dans la relation au monde (et relation d’objet) de l’individu.