Psychologie aphasie et spécialisation hémisphérique
Le cerveau est constitué de deux hémisphères cérébraux reliés entre eux par d’énormes réseaux de « câbles », les corps calleux, les commissures antérieures et postérieures et le chiasma (croisement des nerfs optiques ; prononcez « kiasma »). Le câblage des voies nerveuses a ceci de particulier que les voies controlatérales (allant dans l’hémisphère opposé) sont dominantes par rapport aux voies ipsilatérales (restant du même côté) de sorte que tout est inversé : ce qui est présenté dans le champ visuel droit est traité par l’hémisphère gauche qui commande également les membres droits. Inversement, l’hémisphère droit gère tout ce qui se passe à gauche (Sperry, 1964). La spécialisation hémisphérique chez l’homme a suscité un très grand nombre de recherches, tant en neurologie qu’en psychologie. Le résultat le plus stable dans ce domaine est la dominance de l’hémisphère gauche, chez les sujets droitiers, pour le traitement du langage articulé ; résultat souvent démontré depuis la célèbre observation de Broca sur l’aphasie (1865 ; Penfield et Robert, 1949 ; etc.) montrant qu’une lésion importante dans l’hémisphère gauche entraîne une incapacité de parler, appelée aphasie. Il faut cependant noter que la dominance hémisphérique ne concerne vraiment que la production du langage et que les recherches sur les patients au cerveau dédoublé (par une section ou une atteinte pathologique des commissures interhémisphériques) sont capables de compréhension à la fois au niveau de l’hémisphère gauche et de l’hémisphère droit (Gazzaniga, 1970). Quant à l’image, elle semble être traitée des deux côtés du cerveau (Ehrlichman et Barret, 1983 ; Lieury et Le Nouveau, 1987).