Propositions métapsychologiques:Le phallus et la fonction
Rank et le trauma
Freud est sévère quand il rejette l’hypothèse d’O. Rank sur le traumatisme de Ih naissance [28] ; car elle présente de l’intérêt, lorsqu’elle est située du côté de la mori au moment où elle accouche. Le traumatisme qu’elle éprouve alors est réel, et nofl pas imaginaire — c’est parce qu’il est réel, qu’il y a trauma — et le corps de l’enfant qui est l’agent de ce trauma n’en est pour elle que plus réel. La question du phallu* entre la mère et l’enfant naît de ce trauma; fusion, dyade, n’en sont que la négation, comme en est la réparation le fait pour une mère de faire de son enfant son pénis.
La naissance
Or le phallus n’est pas un pénis, mais le signifiant du désir. Encore faut-il que celle mère ait un désir : si son enfant est un objet phallique qui la comble, il n’est rietl d’autre qu’un objet partiel venant vérifier l’équation connue pénis = enfant, comme si l’objet phallique pouvait subsumer tous les autres objets partiels. Il y a là une mise en jeu de la capacité de la mère à différencier phallus et pénis pour démontrer Hfl théorie sexuelle infantile, à savoir que c’est un objet partiel qui met en œuvre; procréation, et qu’il n’y a pas d’origine. Dans cette épreuve qu’est l’accouchement, elle en vient alors à s’opposer à un double dépassement : d’une part, elle s’oppose u ce que l’expulsion dans l’accouchement a d’irrépressible et d’incontrôlable; d’au ira part, elle s’oppose au fait de n’être plus fille en devenant mère. Ainsi l’enfant dè» l’accouchement interroge-t-il sa mère sur sa capacité à être débordée sans qu’il ail trop à en souffrir.
Le phallus imaginaire
A cette demande elle peut répondre en faisant de lui son phallus imaginaire I phallus qui lui permet de faire l’économie :
- du débordement qui serait le sien à propos de son identité assumée de mère et de femme ;
- de la fonction paternelle, puisque le père se trouve ainsi exclu du rapport qu’elle instaure avec son enfant.
Cette problématique est celle de la demande adressée à l’analyste dès le début de lu cure, el il y a péril quand il y répond en s’identifiant pareillement à ce type de mère, edi identifiant l’analysant à son phallus; un exemple d’un trait phallique pour l’analysld lliiiis la direction d’une cure : le patient tellement «passionnant» ou «fortuné», qu’il P’rsi en rien signifiant du désir de l’analyste; le patient «roule pour lui», dirait-on.
l’objet phallique
Après le trait, l’objet phallique. On peut retrouver dans la clinique actuelle un enfant objet phallique caricatural : celui d’une homosexuelle qui est mère par insémination artificielle ;
Dans la mesure où le phallus ne subsume pas tous les objets a qui circulent entre : li •. deux bords, constitués pour l’un par le réel du corps de l’enfant, et pour l’autre par I imaginaire de la mère, la fonction phallique est ce qui permet d’établir entre eux un lit ii symbolique. La fonction phallique est le signifiant du désir : elle permet la circulation des objets a entre la mère et l’enfant, mais de telle sorte que les objets de l’un |Hr soient pas exclusivement ceux de l’autre. Inscrits dans la fonction — parce que la muet ion est phallique — ces objets sont séparables et séparés afin d’aller d’un bord à l’iintre; mais surtout ils sont séparants et suturants : en d’autres termes, ils ne sont pas lentement passivement séparés et pas seulement séparables.
La fonction phallique, parce qu ’elle est une fonction, dissocie l’imaginaire du réel, mais elle permet aussi que d’un bord à l’autre des deux registres les objets circulent ; i elle circulation connaît ses aléas.
Pour plus de commodité, nous les décrirons d’abord du côté de la mère, puis du coté de l’enfant. Car la circulation des objets a signifie qu’entre la mère avec son Imaginaire et l’enfant avec le réel de son corps, ces objets viennent articuler fonction ri fonctionnement mais sans se confondre avec eux.
Et cela est vrai tant pour l’enfant que pour sa mère, car pour l’un et l’autre, ils sont parfois«réunis» dans des fonctions et fonctionnements « comme-«« ».
La circulation n’est donc jamais unilatérale, jamais elle ne se produit que sur un lenl versant.
Aléas de la circulation des objets du côté de la mère
Ouand ils ne sont pas phalliquement inscrits par la fonction, quand le tiers-terme IhIi défaut, cette fonction phallique n’ordonne plus la circulation des objets entre le réel (du corps de l’enfant) et l’imaginaire (de la mère).
Que se passe-t-il alors concrètement?
Les objets a suturent le réel et l’imaginaire ; ils ne sont plus séparables et le réel lin corps de l’enfant peut n’être plus qu’un prolongement de l’imaginaire du corps de mi mère, dont le corps acquiert ainsi un «plus» qui lui permet de déborder l’enfant.
Les objets a séparent radicalement le réel et l’imaginaire; ils ne sont pas sutu- imis. ils ne font pas liaison : le réel du corps de l’enfant peut alors ne trouver aucune |ilm e dans l’imaginaire maternel pour lequel il n’est plus qu’un pur réel, et à la limite l’est de l’effroi que sa mère éprouve à son contact.
Les deux extrêmes sont comme deux pôles entre lesquels l’objet peut connaître des tleslms plus nuancés et plus normaux. On constate notamment en clinique que la mère peut être de deux manières impliquée. Ou bien elle l’est dans un rejet de tout ou partie ilr. fonctions du réel du corps de l’enfant, ou bien elle l’est en faisant élection d’une nn plusieurs de ces fonctions, mais en les prenant alors à son propre compte. Dans un cas comme dans l’autre, c’est tout un fonctionnement qui va être engagé par cet implication maternelle. Ce n’est donc pas seulement la fonction mais aussi le fondit nement, qui sont intéressés par les notions de phallus et de fonction phallique.
Aléas de la circulation des objets du côté de l’enfant
Miroir et posturo-motricité : la posturo-motricité et son rapport avec le miroir sonfl exemplaires de ces aléas et des difficultés qu’ils posent.
L’attention est habituellement et répétitivement centrée sur le regard qu’échangi’ii! l’enfant et sa mère; mais la qualité particulière du regard comme objet a rend ldi choses très problématiques, et peut-être inutilement. Il nous paraît plus utile de consll dérer les aléas de la posturo-motricité, mais tels que les produisent les enjeux rapports entre la mère et son enfant.
Au moment de la phase du miroir, étant donné l’immaturation des,ionctionl motrices, les mouvements qu’elles produisent, au lieu de leur être intègres dans mi fonctionnement organisé, s’en échappent incontrôlés, et forment un halo autour ili» l’image spéculaire; ils sont repérables dans ce que Lacan appelle «les attitudes juin latoires de l’enfant devant son image dans le miroir». Ces mouvements, qui ne soifl pas spécularisables, servent de cadre au miroir; ils nous paraissent pouvoir êtm rangés dans la catégorie des objets a, encore qu’il serait peut-être plus pertinent d’inventer pour eux une troisième classe d’objets. Ils peuvent être constitutifs d’un étayage de la fonction phallique entre la mère et l’enfant : la posturo-motricité pain« ciperait alors, par ce qui va devenir son fonctionnement même, à la fonction phallique entre la mère et l’enfant.
Au-delà de cette circulation des objets a, la posturo-motricité et ses objets assure If passage entre ce qui est spéculaire et ce qui est non-spéculaire. Envisageons conséquences de ces aléas. Elles sont facilement repérables dans la clinique; puf exemple, s’il existe une atteinte de la motricité et de la posture, précisément dans le* hypotonies de l’enfance ou les troubles neurologiques néo-nataux, les conséquence! de la déviation correspondante de la circulation de ces objets a, en raison des troubldi moteurs apparents, peuvent être multiples.
Conséquence quant à l’image
- L’image est réelle pour l’enfant comme pour la mère
La fonction de la posturo-motricité est prise en charge par un autre (notammenl lu mère) et son fonctionnement ne peut en rien la déborder. Dès lors l’image se fixe à e| réel, et il y a bi-univocité adhésive et angoissée entre l’enfant et l’autre (la mère) qui s’en occupe. La non-spécularité des objets a en devient très problématique et vient même dévier le destin des autres objets, comme appelés en renfort pour soutenir cetli image, et du même coup la fixer davantage encore dans son réel. C’est ce qu’oïl appelle habituellement la dépendance. Ce que les Anglo-saxons nomment addictiotU quand l’objet appelé en renfort est une drogue.
- Conséquence quant à l’inscription
Ce qui fait que ces objets a sont inscriptibles à la fonction phallique est mis en quetfl lion : leur inscription porte atteinte à la fonction phallique de la mère, de sorte que li< lll’nil iant du désir de l’enfant est marqué, soit d’un impossible (le réel inscrit comme Il mima), soit dans l’imaginaire d’un phallus compensatoire ou réparateur; l’enfant se i liciçhe alors un phallus dans son propre imaginaire. Pour s’en sortir, il essaie au moins |iin là d’être mère pour lui-même. La névrose narcissique — et plus généralement les (iulliologies narcissiques ou de la dépendance — s’enracinent dans cette modalité des ilimx des objets a de la posturo-motricité ; cette hypothèse semble correspondre à (Vlaboration faite par Freud dans son article «Pour introduire le narcissisme».
Dans le cas que nous venons d’envisager, et qui concerne le fonctionnement |Hi‘.mro-moteur dans ce qu’il a d’accessible au visuel, ce qui fait défaut peut être un support pour une anticipation des virtualités motrices qui manquent. Que cette virtua- jlli’ existe confère un aspect spécial à l’inscription de l’objet a par la fonction phallique; ce qui pose la question de la nécessité de la non-spécularité pour l’inscription phallique. D’où deux problématiques consécutives :
qu’est-ce qui fait que l’objet a ça n’est pas spéculaire, mais que ça pourrait l’être? I »ans la norme la mère est sollicitée par la non-spécularité ; elle érige son enfant en lr phallicisant : elle le monte en pointe, ne jure que par son devenir, etc.
Ouand il y a des troubles, c’est le trouble lui-même qui tend à s’inscrire : le phallus r i alors le dysfonctionnement, qui peut même devenir signifiant du désir et rire.
Exemple : le grand handicapé va peindre avec ses doigts de pieds, ou participer à jeux olympiques.
Au lieu d’être une inscription qui permet de jouer avec le réel du fonctionnement tlmis la liberté motrice, cette inscription est ici incontournable. Par exemple, la iiinservation des attitudes, décrite par Dupré dans la débilité motrice, est révélée par II’ lail que l’examinateur ayant soulevé le bras de l’enfant, celui-ci garde l’attitude minine si elle était imposée. La modification apportée à la posture par l’examinateur h un effet de réel avec lequel aucun jeu n’est possible. Cela a quelque chose à voir IV ce ce que H. Wallon appelait «l’imitation aliénante», celle qui se produit sans mik un délai.
- D’où l’interrogation : ce qui ne fait pas partie de l’image du corps peut-il s’y introduire? Aurions-nous affaire à une insuffisance de ce qui caractérise la non- spectaculaire, à savoir son exclusion de l’image corporelle? Ceci peut être rapproché et nii’ine se confondre avec la notion de bi-univocité que nous évoquons par ailleurs. Nmis rencontrons en clinique ou dans les cures cette problématique, en particulier à h il.lins moments où les remaniements de cette image et ceux de l’inscription des klp.niliants se produisent : au moment de l’adolescence, quand se produisent certains Ht i ulents corporels, des brûlures, certains troubles psychomoteurs comme les tics. Pci-i nous oblige à réfléchir sur la pathologie de l’image du corps, du côté de ce qui, lu non-spécularisable, a fait effraction dans le spéculaire. Ce qui revient à envisager l’excès d’images, pour l’opposer au déficit d’images, ou à l’excès d’images par m .nuisance de non-spécularité : ce qui n’est pas image, le devient. Et paradoxale il, l’excès d’images empêche proprement l’imaginaire d’émerger, comme c’est iniivent le cas chez l’autiste, La possibilité de l’inscription phallique dépend de la qualité de son support : (,)uand l’enfant jubile devant son image dans le miroir, ses mouvements moteurs lli i»ordonnés n’en font pas partie. Et c’est dans cette mesure qu’ils ne sont pas spécu- misables, ne se voient pas, et que la coordination virtuelle de cette motricité esi Hissihle. Ils ne sont pas point par point dans l’image réelle du miroir. C’est en cela.
Psychosomatique et images culturelles
Cela peut être considéré comme une transgression de la loi phallique (exemple : Il perversion), et c’est peut-être cela qui pourrait constituer une alternative à la théorie actuelle de la psychosomatique, théorie du déficit d’image. En effet cette transgres«J sion consiste à ne pas vouloir, ou ne pas pouvoir, puiser dans le capital culturel d’images qui ont fait leurs preuves dans la représentation de ce qui fait la plainte (y compris les symptômes psychomoteurs qui sont les mêmes pour tous). Au déborda ment de la fonction, une image, un signifiant accroché au corps, mettent normalement une limite : dans les pathologies évoquées, ce qui ne se vérifie pas Ofl devient impossible. C’est cet impossible qui est le réel proprement dit de la lésion : lu transgression de la loi phallique se traduit par une lésion d’une fonction corporelllf (quitte à ce que cette chute s’accompagne de toute l’imagerie médicale…).
Or nous n’avons pas autrement accès au savoir sur une fonction que par ce qui ad fait image, que par ce qui la représente partiellement, soit l’objet partiel (fécès, sein, voix, regard, etc.) c’est-à-dire ce qui les nomme en les parlant; s’il y a débordement de la fonction, ou dysfonctionnement douloureux, le sujet recourt pour en savoi quelque chose aux images éprouvées, reflets de la plainte dans la culture (exemple «j’ai mal là, docteur, ça me fait comme un coup de couteau dans le dos…»). images, elles aussi partielles, elles aussi objets partiels, conduisent le souffrant El consulter qui peut savoir — le médecin par exemple — non pas tant pour ne plu» souffrir, mais pour que les images tombent et que la fonction comme phallui demeure voilée. Le psychosomatique ne veut rien d’autre que cette chute de l’image | cela explique la modalité particulière de sa plainte purement fonctionnelle, purement descriptive, rétive à toute association, en particulier imaginaire (ce que certain» auteurs nomment la pensée opératoire). C’est que chez lui, ce n’est pas seulement l’objet — ici la fonction — qui sans image le plonge dans l’angoisse : même Util image, et une image seulement partielle, et à tous commune, l’angoisse déjà. Tel Itf, cas du médecin qui fait tant appel à l’imagerie médicale pour les autres, mais qui est aveugle à la douleur fonctionnelle de ses propres fonctions quand il s’agit de lui.
La fonction comme signifiant du désir
Il paraît rigoureusement nécessaire à la circulation de ces objets a de n’être pas pris iltins les aléas du miroir; tout comme il est nécessaire qu’ils ne soient imaginarisés lions leur circulation que par la fonction phallique. S’ils ne peuvent être imaginarisés ÎUIie par la fonction phallique, c’est parce qu’elle apporte par le symbolique du fonc- llnnnement quelque chose qui les rend imaginarisables, représentables (ce qui est il« I icitaire dans les phénomènes psychosomatiques). Cela permet de situer le fonction nement comme la fonction en dehors du miroir. Dans quelle mesure le Imietionnement, qui est symbolique, vient-il rejoindre ce qui est imaginarisable du lion spéculaire grâce à la fonction phallique? Il peut le rejoindre quand l’objet a peut * im- représentable ou supporté par le sujet comme cause de son désir; il ne peut l’être limtefois que si le signifiant n’est signifiant que lorsqu’il se rapporte à la fonction. Vrlle-ci devient alors le signifiant du désir, et non l’inverse : le désir comme signi- jhmt de la fonction. C’est pourquoi dans la clinique certaines maladies du corps et de lu fonction ne sont pas tellement de l’ordre de la psychopathologie, mais sont plutôt tirs affirmations de la fonction phallique.
Q’est-ce qui déclenche le surgissement de l’angoisse lorsque les images, qui tiennent normalement au sujet une «idée» du débordement de la fonction par le fonctionnement, défaillent?
La fonction, en mesure d’être amenée à la conscience, y vient donc dépourvue if imaginaire. Toute image devrait y venir à sa place. Or elle n’y vient pas.
l ‘exemple peut être donné de celui qui se plaint à la fois d’une angoisse et de vomissements, et dont la question est de savoir s’il y a vomissement à cause de son angoisse, ou si une angoisse est liée au diagnostic des causes qu’il évoque à leurs propos. Une interprétation visant à lui montrer que sa mère confondait ses propres objets partiels avec ceux de son fils, fait disparaître les troubles digestifs.
Cette intervention permet de faire fonctionner le fonctionnement en dehors du miroir; de sorte que le déficit d’images est double : il est à la fois spéculaire, avec sa léioupe plus ou moins accentuée de l’image du corps dans le miroir, et à la fois tm’laphorique vis-à-vis de la fonction. Car le savoir de la mère intervient, qui donne »eus aux fonctions – fonctionnement; il y a déficit de sens, donc de métaphore, quand tm lieu de faire image pour l’enfant, un discours fait signification. L’angoisse de la mère est alors partie prenante de la fonction et du fonctionnement.
II faut enfin de tout ce qui précède tirer cette loi fondamentale : la fonction phal- ¡Iqite est phallique, parce qu ‘elle n ‘est qu ’une fonction. Et si la fonction est phallique tir ti ‘être qu ’une fonction, cela permet de soutenir trois corollaires :
Le premier : que la fonction soit phallique autorise à ne plus se laisser enfermer m déborder par le mythe du père de la horde primitive, et à ne plus en faire dépendre lu I ,oi phallique. Au départ, par sa prématuration, le nouveau-né n’est pas Tout fonc- llotmement : il est ce qui connaît au-moins-une fonction qui dysfonctionne ou qui d’est pas fonction phallique. Là s’originent la pulsion de mort, et la pulsion de vie.
L’on peut rendre compte de ce pas Tout, de ce Réel (que l’on peut rapprocher du pas lotit) par cette universelle négative : il existe une fonction, qui par son fonctionnement ou son dysfonctionnement — porte à la mort.
- Le second : que la fonction soit phallique autorise à jeter un autre regard mii « maladies infantiles, qui peuvent être alors comprises comme des rituels par lesquels fl sujet s’inscrit dans la loi phallique, et conserve de la sorte les marques des normes ivln tives au lien social. La maladie peut être dès lors une façon de s’approprier signifiants du corps fonctionnant, du corps imaginaire. Exemple : cette phrase dite pur le grand-père à propos d’un bébé de quatre mois auquel jusque-là il ne s’était paressé : «il est sorti d’affaire», soulignant par là qu’il avait passé la période qui autrelull était celle des maladies mortelles néo-natales. Exemple aussi : le carnet de santé.
- Le troisième : que la fonction soit phallique autorise enfin à jeter une autre sur le leurre. Lin leurre — maladie subjective — est une tromperie sur la fonctionl tromperie à partir d’un fonctionnement qui laisse supposer sa fonction, alors qui) cette fonction manque. A la limite du réel et de l’imaginaire, c’est au lieu où il trouvé un manque que le sujet peut créer un leurre. C’est une manière de fabriquer uili image sur une fonction inexistante. Le leurre dans son articulation à la fonction phul» lique devient la loi phallique elle-même. Si la mère par exemple ne fait pas référencfl au père dans son discours, il y a confusion entre phallus et pénis, confusion cnlif fonction et fonctionnement.
Conclusion
Mythe, maladie et leurre s’éclairent donc tout à fait différemment à partir de cell# définition de la fonction, et peuvent du coup permettre au psychanalyste d’envisagef autrement la direction de la cure. La répétition trouve elle-même en cet éclairage un nouvel abord; la conception et l’économie de l’objet s’en trouvent modifiées. C’esl un concept proprement crucial et, dans ses «Ecrits», Lacan reprenant D. Lagachc, souligne qu’il est important de reconnaître «que le concept de fonction n’est pas un concept exclusivement physiologique» . De fait : la fonction, c’est le phallus.