L'origine des maladies mentales
On l’a traditionnellement recherchée soit dans des facteurs physiques, organiques (organogenèse), soit dans des facteurs psychologiques (psychogenèse), soit encore dans des facteurs sociaux, environnementaux, culturels (sociogenèse). Selon les périodes et les auteurs, l’une ou l’autre de ces hypothèses a été prédominante clans l’histoire de la psychiatrie et de la psychopathologie.
Freud prit fermement position pour souligner l’importance des facteurs psychologiques, même s’il n’a jamais abandonné totalement l’éventualité que ces derniers se trouvent associés à des facteurs organiques encore à découvrir. C’est d’ailleurs après s’être intéressé très précisément au système nerveux central et au fonctionnement des neurones dans sa fameuse Esquisse d’une psychologie scientifique, qu’il se tourna de façon déterminante vers les facteurs psychologiques.
La névrose
Le terme de « névrose » a été proposé par William Cullen en 1877 pour désigner une maladie du système nerveux d’origine organique. Dans ce cadre l’hystérie était une forme de névrose dont l’origine organique était l’utérus.
Freud substituera à cette conception, une théorie faisant de ces névroses des maladies d’origine cette fois psychique, puisque issues d’un conflit psychique dont l’origine est à chercher dans l’histoire infantile du sujet. Les symptômes présentés sont le résultat d’un compromis entre le désir inconscient et les mécanismes de défense mis en place par le Moi pour contrer et permettre une adaptation à la réalité extérieure. Ce conflit entre une réalité psychique intérieure et la réalité sociale est une donnée toute nouvelle. Le corps se trouve alors comme un
instrument, ses manifestations sont à comprendre dans une approche que l’on pourrait qualifier maintenant de psychosomatique On distingue trois grandes catégories de névroses: l’hystérie, la névrose obsessionnelle et la névrose phobique.
Freud à la fin des années Î890 met en évidence le mécanisme psychogène de ces affections, un trouble de la sexualité : trouble un dysfonctionnement actuel dans ce qu’il propose d’appeler une névrose actuelle » (troubles liés, par exemple, à une abstinence difficilement supportée) ; et psychonévrose (liée au conflit psychique infantile). Dans tous les cas, la défense contre l’angoisse est un mécanisme central. Freud considère la névrose comme une affection moins grave que la psychose, et même comme une modalité de la normalité, puisque nous sommes tous confrontés à la difficulté d’accorder exigences pulsionnelles et réalité sociale.
Hippolyte Bernheim (1840-1919) de l’hypnose à la suggestion
Le nom d’Hippolyte Bernheim est lié à l’« invention de la psycho- thérapie ». Psychiatre français Bernheim crée l’École de Nancy, concurrente de l’École de Paris dirigée par Charcot. Pour cet auteur c’est la suggestion qui provoque l’hypnose, et la suggestion verbale suffit au travail thérapeutique. Elle se substitue ainsi aux aspects proprement techniques de l’hypnose, à l’importance donnée à la fixation du regard, par exemple, et à la production du somnambulisme. Pour Bernheim, les effets obtenus sous hypnose peuvent l’être par la suggestion verbale à l’état de veille.
On peut distinguer différents types de suggestions :
- suggérer un mieux-être, une guérison comme dans la pratique de Janet, par hétérosuggestion, ou dans la méthode Coué, inventée par le pharmacien Émile Coué (f 887-1926) cette fois par autosuggestion : « Je suis calme, de plus en plus calme »… « chaque jour je vais de mieux en mieux »… se répète l’adepte de cette méthode, jusqu’à s’en persuader et en produire les effets ;
- suggérer que l’on va trouver un traumatisme originel, sorte de révélation de l’origine du mal, comme le faisait Freud dans la période où il a utilisé ce moyen, avant d’y renoncer pour une autre méthode, l’association libre.